La télévision traditionnelle attaquée de toutes parts

Par Pierre Manière  |   |  519  mots
En 2016, selon GfK, 5,6 millions de postes devraient être écoulés dans l'Hexagone.
Avec seulement 5,1 millions de postes écoulés en 2015 selon GfK, le marché de la télévision continue de souffrir dans l’Hexagone. La multiplication du nombre d’écrans (tablettes, smartphones…) dans les foyers continue de peser sur les ventes.

Les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables continuent de peser sur le marché de la télévision. En 2015, selon GfK, les ventes de téléviseurs se sont élevées à 5,1 millions d'unités dans l'Hexagone, pour 2,1 milliards d'euros. C'est bien en deçà que ce qu'attendaient les experts de l'institut, qui misaient sur 5,5 millions de postes. Dans le sillage de cette tendance, les ventes téléviseurs ultra-haute définition (ou 4K) ont également été moins importantes que prévues, avec 570.000 postes écoulés contre environ 800.000 espérés.

Dans ce marché, c'est aujourd'hui « le renouvellement du poste principal » (qu'on retrouve souvent dans le salon d'un foyer) qui constitue le moteur de ces ventes. « La menace continue de peser sur les écrans secondaires », constate Michael Mathieu, directeur de marché de l'image et des télécoms chez GfK. « Désormais, un ado va se contenter d'une tablette là où il voulait avant avoir une télé dans sa chambre », illustre-t-il.

Plus de sept écrans par foyer en 2020

Très clairement, l'essor du nombre d'écrans pèse de plus en plus sur le marché de la télévision, et notamment les tablettes, smartphones et ordinateurs portables. Selon l'institut, il y avait en moyenne 3,5 écrans par foyer en 2010, contre 5,3 en 2015. La tendance devrait d'ailleurs aller crescendo, puisque pas moins de 7,1 écrans devraient être présents dans les foyers français d'ici 2020, soit 200 millions d'écrans actifs ! Et pour cause, désormais, rien de plus simple que de regarder un film en streaming via différentes plateformes Internet. A l'instar de Netflix, le leader de la vidéo à la demande par abonnement, qui compte aujourd'hui 75 millions de fidèles. Et qui souhaite maintenant se développer dans 130 nouveaux pays !

Sur le fond, il est donc logique de voir le parc de téléviseurs diminuer : en France, celui-ci est passé de 48 millions à environ 44,5 millions de 2010 à 2015, précise Michael Mathieu. « Depuis quelques années, on se situe clairement sur une tendance baissière », renchérit-il. Malgré cela - et de « manière artificielle », précise l'expert -, 2016 devrait pourtant bien se porter côté ventes, avec un objectif de 5,6 millions d'unités selon GfK.

Pourquoi ? En premier lieu à cause du « SwitchOff », comme disent les spécialistes. De fait, à compter du 4 avril, la TNT sera diffusée via la norme de compression MPEG4, qui offre une image en meilleure définition. Encore utilisée, la norme MPEG2 va donc disparaître. Or « quelques 4,8 millions de postes sont concernés par cette extinction du signal », précise GfK, y voyant un joli catalyseur des ventes.

2016, l'année de la 4K ?

En outre, l'Euro de football, comme tous les gros événements sportifs, devrait aussi inciter beaucoup de Français à changer de téléviseur. Enfin, les postes 4K pourraient (enfin) effectuer une percée, surtout si Canal+, Orange, Free, TF1 ou France Télévisions continuent de lancer des chaînes sous ce format. Attaquée de toutes parts, la télévision traditionnelle continue donc de faire de la résistance.