Audiovisuel public : 36 millions d'euros en moins pour le budget 2018

L'effort demandé représente moins de 1% du budget global de l'audiovisuel public pour 2018, a expliqué la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Il "restera supérieur à celui de 2015 et de 2016".
La ministre a par ailleurs ouvert la porte à une éventuelle refonte à terme de la "contribution à l'audiovisuel public", ou redevance télé, liée actuellement à la détention d'un téléviseur et prélevée en même temps que la taxe d'habitation.

L'audiovisuel public n'échappera pas à la cure d'austérité du gouvernement. Le budget des groupes de l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France...) sera réduit de 36 millions d'euros l'an prochain par rapport à 2017, a annoncé jeudi la ministre de la Culture Françoise Nyssen, dans un entretien à l'AFP. La répartition de cette baisse entre les groupes de l'audiovisuel public sera détaillée lors de la présentation du projet de Budget pour 2018, à la fin du mois.

"L'effort demandé sera de 36 millions par rapport à 2017, sur un budget global qui se situe à environ 4,5 milliards, soit moins de 1%. Et malgré cet effort, le budget de l'audiovisuel public en 2018 restera supérieur à celui de 2015 et de 2016", a-t-elle précisé.

 Une hausse "pas finançable" prévue par l'ancien gouvernement

Cet arbitrage est cohérent avec les chiffres dévoilés mardi par Le Monde. Le quotidien avait rapporté que le gouvernement demandait de l'ordre de 80 millions d'euros d'économies l'an prochain aux sociétés du secteur, par rapport aux contrats d'objectifs et de moyens signés avec l'ancien gouvernement et qui auraient dû conduire à une hausse de leurs crédits. Des économies chiffrées par le quotidien à 50 millions pour France Télévisions, 20 millions pour Radio France, 5 millions pour Arte et "quelques millions" pour France Médias Monde (c'est-à-dire France 24 et RFI).

"Le gouvernement précédent avait prévu dans les Contrats d'objectifs et de moyens signés avec les groupes de l'audiovisuel public une dépense qui augmentait en 2018. Mais compte tenu d'une situation très dégradée du budget de l'Etat, cette hausse n'est pas finançable. Cette situation financière, nous l'avons trouvée en arrivant et l'audit de la Cour des Comptes l'a clairement établie en juillet", a expliqué la ministre.

Vers une refonte de la taxe audiovisuelle

La ministre a par ailleurs ouvert la porte à une éventuelle refonte à terme de la "contribution à l'audiovisuel public", ou redevance télé, liée actuellement à la détention d'un téléviseur et prélevée en même temps que la taxe d'habitation.

"La question de la modernisation de la contribution à l'audiovisuel public, pour l'adapter aux nouveaux usages, est légitime mais mérite un débat. Tout le monde le sait, la télévision ne se regarde pas seulement sur un téléviseur, la radio ne s'écoute pas seulement sur un poste de radio, il y a les diffusions numériques, le replay, les podcasts. En outre, la redevance est collectée en même temps que la taxe d'habitation, par conséquent la réforme à terme de la taxe d'habitation nous amènera à ouvrir une réflexion sur le sujet de manière prospective", a-t-elle dit.

(avec AFP)

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Commentaires 7
à écrit le 18/09/2017 à 11:08
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C'est plus facile de procéder à des mesures financières immédiates que de rétablir un équilibre socio-professionnel plus en ligne avec les Droits Universels : 90% du personnel dans l'Audio-Visuel, c'est du personnel masculin!

à écrit le 15/09/2017 à 17:27
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Cela va obliger les présentateurs et vedettes de la T.V à revoir leur ambition démesurée de énumération à la baisse.

le 15/09/2017 à 18:00
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Non, comme dans les entreprises ,ils vont liquider du petit personnel.

à écrit le 15/09/2017 à 11:30
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Pas très grave, comme on le voit avec France Info, quand on a pas d'argent on est obligé de trouver de nouvelles idées. Tant que cela n'impacte pas les outils de production et les salariés c'est bon.

le 15/09/2017 à 18:16
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Benh oui ! çà crée des chaines, la saturation par dessus la saturation.

à écrit le 15/09/2017 à 10:38
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Pour ma part, compte tenu de la médiocrité des programmes proposés, surtout par France 2, j'aurais ajouté un zéro aux 36 millions d'économies.

le 15/09/2017 à 13:47
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SCANDALEUX, que l'audiovisuel public soit obligatoire à la réception, et non VOLONTAIRE

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