Enchères 5G : face aux opérateurs mécontents, Pannier-Runacher persiste et signe

Ce matin, sur Radio Classique, la secrétaire d'État à l'Économie confirmait ce qu'elle avait déclaré la veille aux Échos, à savoir que le prix demandé aux opérateurs télécoms, 2,17 milliards d'euros, était "équilibré, pas indécent". L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), qui militait pour un prix de réserve assez bas afin de permettre à tous les opérateurs de concourir, avait demandé que le prix de réserve soit fixé à 1,5 milliard d'euros.
(Crédits : Rafael Marchante)

La secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher a qualifié lundi de "prix équilibré" et "pas indécent" le prix de réserve fixé à 2,17 milliards d'euros au total pour l'attribution des fréquences 5G en réponse au mécontentement des opérateurs, au lendemain de l'annonce faite par le gouvernement.

"On fait en sorte d'avoir un prix équilibré, qui ne soit pas indécent", a-t-elle déclaré sur Radio Classique.

"C'est la CPT (Commission des participations et des transferts) qui a fixé le prix, une autorité administrative qui évalue le patrimoine des Français chaque fois que l'on fait une privatisation. L'analyse de la CPT, c'est que ça vaut 2,17 milliards d'euros et nous nous rangeons pour le moment à ce prix-là", a souligné Mme Pannier-Runacher.

Concrètement, les quatre opérateurs disposant d'un réseau en propre, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, débourseront dans un premier temps 350 millions d'euros chacun pour bénéficier d'un premier bloc de 50 mégaHertz (MHz) de fréquences. Puis le reste des fréquences disponibles sera mis aux enchères.

Deux fois moins cher qu'en Allemagne, selon Pannier-Runacher

"En Allemagne, le dernier entrant a eu le même bloc pour 700 millions d'euros", a relevé la secrétaire d'État. "Notre vision était d'assurer un minimum de blocs permettant à chacun des acteurs d'être présent, de faire la concurrence et de ne pas être exclu du marché. 200 MHz de socle de service public et 110 MHz à la concurrence, ça nous paraît particulièrement équilibré".

"Les gros opérateurs connaissent parfaitement les règles du jeu, ils auraient préféré des blocs de 40 MHz", a poursuivi Mme Pannier-Runacher. "Les opérateurs font leurs choix stratégiques en fonction des moyens dont ils disposent", a-t-elle ajouté.

L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), qui militait pour un prix de réserve assez bas afin de permettre à tous les opérateurs de concourir, avait demandé que le prix de réserve soit fixé à 1,5 milliard d'euros.

Pour mémoire, hier, à l'annonce du prix demandé, le président de la Fédération française des télécoms, Arthur Dreyfuss, avait déclaré à l'AFP :

"Nous sommes dans une équation inédite avec des opérateurs qui n'ont jamais eu autant d'obligations d'investissement et un montant potentiellement engagé dans les fréquences aussi important. Cette équation n'est pas cohérente avec qui ce qui a été avancé ces derniers mois par le gouvernement."

Lire aussi : Enchères 5G : le gouvernement fixe un prix de réserve à 2,17 milliards d'euros

"Notre sujet, ce n'est pas Huawei, c'est (...) une offre sécuritaire de qualité"

Mme Pannier-Runacher s'est également voulue rassurante concernant la loi chargée d'assurer la sécurisation des réseaux alors que le fournisseur chinois Huawei est accusé par Washington d'espionner ses clients pour le compte de Pékin.

"Huawei défraie la chronique mais où seront les autres équipementiers dans 15 ans, quel sera leur actionnariat? Ils seront contrôlés, comme les autres équipementiers, équipement par équipement comme on le fait déjà de manière réglementaire", a-t-elle assuré.

"Les règles du jeu sont très claires. On est sur un sujet de sécurité. On ne peut pas se permettre d'avoir du hacking ou un problème de mauvaise programmation. Notre sujet, ce n'est pas Huawei, c'est que les équipementiers présentent une offre sécuritaire de qualité", a-t-elle conclu.

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Commentaires 5
à écrit le 26/11/2019 à 12:00
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Des enchères à plafond fixé ne sont plus des enchères, juste un jeu de dupes, dont les consommateurs font toujours les frais.

à écrit le 26/11/2019 à 9:56
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D'un côté le discours sur la digitalisation, la numérisation, l'innovation etc.. de notre économie, de l'autre, je vous cogne un max..Oui, il faut effectivement un équilibre dans tout cela.

à écrit le 25/11/2019 à 14:31
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"(Arcep), qui militait pour un prix de réserve assez bas afin de permettre à tous les opérateurs de concourir, avait demandé que le prix de réserve soit fixé à 1,5 milliard d'euros. " Ah bon, y aurait t'il des nécessiteux dans les télécoms?!!! ...

à écrit le 25/11/2019 à 12:55
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en toute independance, la CPT a lu le rapport qu'on lui a demande de produire, surtout la conclsuion sur laquelle etait batie le rapport qui en a decoule oui, ca devenait dur de charger l'arcep des basses oeuvres independantes, faut avouer qu'en mat...

le 25/11/2019 à 20:15
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La 5G est une technologie inutile dont les coûts d'investissement devraient être utilisés pour anticiper l'effondrement et donc la mutation de notre civilisation. Par ailleurs, 2€ de forfait mensuel, quand vous n'utilisez que les fonctions basiques d...

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