TikTok n'est pas la seule application chinoise dans le viseur de Washington

Par Avec AFP  |   |  571  mots
Dans un contexte de tensions politiques et commerciales avec Pékin, Washington accuse depuis des mois TikTok d'être utilisée par le renseignement chinois à des fins de surveillance. (Crédits : FLORENCE LO)
"Avec des maisons-mères basées en Chine, des applications comme TikTok, WeChat et autres sont des menaces substantielles pour les données personnelles des citoyens américains", a déclaré le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui a précisé vouloir bannir ces applications chinoises des plateformes d'achat des opérateurs mobiles et des fabricants de téléphones américains.

Les États-Unis souhaitent bannir des téléphones américains, en plus de TikTok, d'autres applications chinoises jugées à risque pour la sécurité nationale, a indiqué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo.

"Avec des maisons-mères basées en Chine, des applications comme TikTok, WeChat et autres sont des menaces substantielles pour les données personnelles des citoyens américains, sans parler d'outils pour la censure" du Parti communiste chinois a déclaré le secrétaire d'État américain.

Il a précisé vouloir bannir ces applications chinoises des plateformes d'achat des opérateurs mobiles et des fabricants de téléphones américains.

L'administration Trump veut aussi empêcher que les applications américaines soient pré-installées ou simplement téléchargeables sur les téléphones et les équipements sans-fil chinois, notamment de la marque Huawei.

"Nous ne voulons pas que des entreprises soient complices des abus de Huawei envers les droits humains ou de l'appareil de surveillance du Parti communiste chinois", a déclaré Mike Pompeo.

Le gouvernement américain cherchera également à limiter la capacité des services de "cloud" (informatique dématérialisée) chinois à collecter, stocker et traiter des données informatiques aux États-Unis, a-t-il ajouté, citant des géants chinois des technologies comme Alibaba, Baidu ou Tencent.

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Ces déclarations interviennent après que Donald Trump a mis la pression au groupe chinois ByteDance pour qu'il vende avant la mi-septembre son réseau social très populaire TikTok à Microsoft ou une autre société américaine, sous peine de ne plus pouvoir opérer aux États-Unis.

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L'enjeu du stockage des données : un nouveau centre en Irlande

Dans un contexte de tensions politiques et commerciales avec Pékin, Washington accuse depuis des mois TikTok d'être utilisée par le renseignement chinois à des fins de surveillance.

La plateforme a toujours fermement nié tout partage de données avec les autorités chinoises.

"C'est de l'intimidation pure et simple", a fustigé Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Jusqu'à maintenant, TikTok stockait les données de ses utilisateurs dans des centres situés aux Etats-Unis et à Singapour. Mais ce jeudi, le Chinois, qui cherche à anticiper les restrictions, vient d'annoncer qui allait investir 420 millions d'euros dans un nouveau datacenter basé en Irlande, pour le continent européen, opérationnel début 2022.

Cette nouvelle base arrière en Irlande doit lui permettre d'assurer une présence sur ses marchés clés.

Le cloud chinois dans le viseur

Dans le même temps, le ciblage des applications et du "cloud" chinois fait partie du programme 5G Clean Path ("5G Voie Dégagée") dévoilé par le département d'État américain en avril.

Plus généralement, il vise à empêcher Huawei et d'autres fournisseurs chinois de dominer le marché des nouvelles technologies et le réseau 5G.

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Dans le viseur depuis un an et demi de l'administration Trump, Huawei est ainsi sur la liste noire américaine afin de l'empêcher d'acquérir des technologies "made in USA" indispensables à ses téléphones.

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