Assurance auto : pour économiser, mieux vaut être sérieux sur Facebook

Par Anaïs Cherif  |   |  475  mots
En analysant les profils Facebook de ses clients, la compagnie d'assurance britannique Admiral promettait une remise allant jusqu'à 350 livres par an pour les conducteurs jugés les plus prudents.
La compagnie britannique Admiral souhaite indexer le prix de son assurance automobile sur le profil Facebook des conducteurs. Mais la société de Mark Zuckerberg bloque le projet.

Aux yeux de la compagnie d'assurance Admiral, faire des listes et écrire des phrases courtes sur Facebook fait du client un conducteur prudent. La société britannique a lancé mercredi un nouveau service, First Car Quote, bloqué dans la foulée par Facebook. L'idée : analyser les publications de ses clients sur le réseau social afin d'en déduire leur comportement au volant - et fixer le prix de l'assurance automobile en conséquence. La souscription de ce service se fait sur la base du volontariat.

"Nous voulons nous assurer que les conducteurs prudents ne sont pas pénalisés et qu'ils obtiennent le meilleur prix possible", écrit Admiral sur son site Internet. Le programme s'adresse principalement aux jeunes et aux automobilistes ayant leur première voiture. En fonction du comportement du client, la compagnie accorde une réduction entre 5 à 15%, permettant d'économiser jusqu'à 350 livres sur l'année.

Surveiller son langage

L'algorithme développé par Admiral analyse le vocabulaire de ses clients sur le réseau social, explique The Guardian. Ainsi, un automobiliste sera jugé consciencieux s'il écrit des "phrases courtes et concrètes, utilise des listes et s'arrange pour rejoindre ses amis à un lieu et une heure donnée, plutôt que d'utiliser simplement l'expression "ce soir".

Au contraire, les clients utilisant trop régulièrement les "toujours" ou "jamais", plutôt que "peut-être", seront considérés comme trop confiants. La mise en service de ce programme a été reportée car Facebook l'estime contraire à ses conditions d'utilisations, rapporte The Verge.

Des "pratiques intrusives"

"N'utilisez pas de données obtenues par Facebook pour prendre des décisions sur l'admissibilité d'une personne, notamment concernant l'acceptation ou le refus d'une demande ou les intérêts à facturer pour un prêt", note Facebook. Dans un communiqué, l'entreprise de Mark Zuckerberg précise : "Nous nous sommes assurés que toute personne utilisant cette application soit protégée par nos lignes directrices et qu'aucune donnée ne soit utilisée pour évaluer leur admissibilité. Les comptes Facebook ne seront utilisés qu'à des fins de connexion et de vérification." Selon The Guardian, Admiral et Facebook seraient en négociation.

Open Rights Group, qui milite pour le droit à la vie privée sur Internet, a approuvé la décision de Facebook dans un communiqué. L'association britannique dénonce : "De telles pratiques intrusives pourraient voir les décisions prises contre certains groupes sur la base de préjugés sur la race, le sexe, la religion ou la sexualité - ou parce que leurs publications peuvent les rendre non conventionnels d'une certaine manière." Elle poursuit : "Cela pourrait changer la façon dont les gens utilisent les médias sociaux, encourageant l'autocensure en prévision de décisions futures."

| LIRE AUSSI : Objets connectés : que va changer pour vous la révolution des données ?