Un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » Pour mettre en musique cette définition du développement durable, la finance est un outil puissant. Mais force est de constater que les établissements français ne sont pas en pointe.

Des banques, à la traîne

L'offre de produits bancaires durables est proche de zéro !  Hormis le Crédit Coopératif, une Banque Populaire faisant désormais partie du groupe BPCE, pas un seul grand réseau n'offre de produits simples s'inscrivant dans cette dynamique. Il n'y a guère que les éco-prêts à taux zéro qui ont trouvé place dans leur gamme.

Du côté des investissements, le constat n'est pas différent : des associations comme Les Amis de la Terre mettent régulièrement la pression sur les grands établissements pour qu'ils ne financent pas des projets irresponsables, avec des résultats mitigés. La profession ne semble d'ailleurs guère préoccupée par ces questions : aucune charte ou engagement n'a été signé par la Fédération des banques françaises.

Frémissements dans l'assurance

Les assureurs, eux, ont pris des engagements au travers d'une charte, mais pour les consommateurs, le résultat est encore minime. Si des incitations ont été créées en assurances de dommages «?pour aider les assurés à avoir des comportements plus vertueux?», selon un porte-parole de la FFSA (Fédération française des sociétés d'assurance), par exemple des tarifs plus bas pour des véhicules économes, ou une couverture de certains risques nouveaux, en assurance-vie et épargne, les innovations se comptent sur les doigts d'une main. Ainsi, il n'existe que deux contrats multisupports presque entièrement tournés vers l'ISR (ISR Vie et Solid'R Vie), et un seul qui ouvre accès à un fonds 90/10 ISR et solidaire (Assurance-vie responsable et solidaire, que vient tout juste de lancer la Maif). La Macif a toutefois été la première à proposer de l'ISR dans un produit multisupport grand public. Ces préoccupations n'ont pas encore atteint les fonds en euros : seule BNP Paribas Assurance a entrepris une évaluation extra-financière de cet actif majeur et s'est engagée à évoluer vers une gestion ISR. Autant dire qu'il y a là aussi des progrès à faire...

Gestion de fonds : la tâche d'huile

Avec 250 OPCVM affichant des critères extra-financiers, c'est dans le domaine de la gestion pour compte de tiers que le développement durable a fait de réels progrès. Une cinquantaine de sociétés de gestion ont ainsi intégré des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs grilles de sélection des titres d'entreprises. « Au-delà des fonds ISR stricto sensu, c'est une pratique qui avance par petites touches et de plus en plus de gérants utilisent de l'analyse extra-financière, quand bien même ils ne se revendiquent pas de l'ISR?», constate Carlos Pardo, directeur des études économiques à l'Association française de gestion.

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