Produits financiers et Internet ne font toujours pas bon ménage

Avec 3 % de souscriptions de produits financiers en ligne, la France figure en queue de peloton en Europe. Le fait de pouvoir rencontrer son conseiller rassure encore l'épargnant.

Les études se suivent et se ressemblent... Les Français sont décidément réticents à souscrire à des produits financiers sur Internet. Le dernier sondage en date, réalisé par le cabinet Forrester auprès de plus de 2.500 internautes français est révélateur.

A peine 3% d'entre eux ont acheté des produits financiers en ligne au cours des 12 derniers mois, qu'il s'agisse de compte bancaire, de livret, de crédit ou d'assurance. Une proportion qui stagne depuis 2007, l'une des plus faibles d'Europe. Et encore, il s'agit le plus souvent d'un même internaute qui a effectué plusieurs achats. Si l'on regarde produit par produit, la proportion est encore plus faible : le courtage en ligne reste le plus utilisé (1,2 %), avec les livrets bancaires type ING Epargne Orange ou Cortal (1 %). Assurances (automobile, habitation, santé, etc.), prêt personnel, crédit renouvelable, assurance-vie... tous ces produits financiers sont sous la barre des 1 %.

L'ouverture d'un compte bancaire sur le Web, par exemple, recueille à peine 0,6% des suffrages. Un chiffre proche d'une autre étude récente, réalisée par Monabanq, qui montrait que seulement 1,2 % des Français se déclaraient prêts à quitter leur établissement bancaire pour une banque en ligne.

Besoin de contact

Les différents sondages le prouvent, les Français restent attachés à leur agence physique, dans laquelle ils peuvent se rendre en cas de pépin. Même si, dans les faits, ils se déplacent très rarement chez leur courtier, leur agent général d'assurance ou leur agence bancaire.

L'autre explication réside dans les spécificités du marché français. Les souscriptions, quelle qu'elles soient, nécessitent encore beaucoup de paperasse à envoyer par courrier, la signature électronique n'étant pas encore répandue en France. Les pièces à fournir et autres justificatifs exigés par la loi sont nombreux, si bien qu'il est plus souvent facile de boucler le dossier en agence plutôt que de multiplier les allers-retours par la poste. Les acteurs en ligne essaient bien de simplifier les procédures grâce à des fichiers pré-remplis au format PDF mais la lourdeur administrative subsiste.

D'ailleurs, les résultats du sondage sont un peu meilleurs concernant la recherche d'informations en ligne plutôt que la souscription : 18 % des sondés utilisent ce media. Cette fois, ce sont les comptes courants bancaires qui arrivent en tête (12 %), devant les livrets et l'assurance auto (7 %). Les crédits recueillent 4 % et l'assurance-vie 2 %. Dommage pour les épargnants, car c'est souvent sur le Web que l'on trouve les contrats multisupports les moins chargés en frais.

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Commentaires 2
à écrit le 19/05/2010 à 3:52
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Il y a aussi une bonne raison : le contact par téléphone avec les institutions financières "en ligne" est en France un repoussoir à clients. Numéros surtaxés, attentes interminables, interlocuteurs volatiles et pas toujours compétents... Au moins, en...

à écrit le 12/05/2010 à 9:37
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Des études à foison, la dernière étude Médiamétrie//NetRatings - Fevad indique que 8 Internautes sur 10 gèrent leurs finances sur Internet selon la dernière étude (souscription etc ...). http://www;banketto.fr

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