Immobilier : la distribution de crédits rebondit, le marché, pas encore...

Par Christine Lejoux  |   |  486  mots
La production de crédits immobiliers en France a rebondi de 35,3%, au deuxième trimestre 2013, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Copyright Reuters
La production de crédits immobiliers a rebondi de 35,3%, au deuxième trimestre, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Qui n'entrevoit pas encore de reprise du marché de l'immobilier ancien.

La crise du marché français de l'immobilier est-elle en passe de s'achever ? Au deuxième trimestre 2013, la production de crédits immobiliers a rebondi de 35,3%, par rapport aux trois premiers mois de l'année, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA publié mardi. Un véritable renversement de tendance, après la chute de 26,4% accusée sur l'ensemble de l'année dernière, laquelle avait été suivie par une nouvelle baisse - de 8,7% - au premier trimestre 2013 (par rapport aux trois derniers mois de 2012).

Il faut dire que la faiblesse des taux d'intérêt incite à s'endetter. Au deuxième trimestre, le taux moyen d'un crédit immobilier était de 2,95%, soit un plongeon de 70 points de base en l'espace d'un an. « Nous n'avions jamais vu des taux aussi bas depuis 1950 », insiste l'Observatoire. Qui n'entrevoit pas de remontée significative des taux dans les prochains mois, mais plutôt une stabilisation vers les 3% d'ici à la fin 2013.

La capacité des ménages à disposer d'un apport personnel diminue

De la à imaginer que le marché de l'immobilier est tiré d'affaire, reste un pas, que Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris Ouest et co-auteur de l'étude de l'Observatoire, refuse de franchir : « Au 30 juin, sur un an glissant, la production de crédit est en progression de 4,9% seulement. » De plus, si celle-ci est repartie à la hausse, c'est notamment parce que la capacité des ménages à disposer d'un apport personnel pour financer l'acquisition d'un bien diminue.

Ainsi, sur le marché des logements anciens, le niveau des apports personnels mobilisés a chuté de 11,6% depuis janvier, par rapport à la même période de l'année précédente, alors qu'il avait progressé de près de 5% en 2012. La faute en partie à un marché de la revente qui demeure bloqué, et qui ne permet donc pas aux ménages d'utiliser le produit de la cession d'une première acquisition pour en financer une deuxième.

Les jeunes ont été chassés du marché de l'ancien

De fait, Michel Mouillart n'entrevoit pas encore de « reprise du marché de l'ancien, bien que celui-ci ait atteint son point bas entre la fin 2012 et le début 2013. »Un marché dont, au passage, les jeunes de moins de 35 ans ont été chassés, avec la limitation, depuis le 1er janvier 2012, du prêt à taux zéro plus (PTZ+) aux primo-accédants réalisant des acquisitions dans le neuf uniquement. Et « ce choc connu en 2012 dans l'ancien, on le voit aujourd'hui dans le neuf », regrette Michel Mouillart. En raison, là encore, d'une redéfinition du PTZ+, qui n'est plus alloué, depuis le 1er janvier 2013, qu'aux ménages disposant de revenus modestes, soit un revenu fiscal compris entre 18.500 et 36.000 euros.

 

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