Immobilier : les jeunes veulent plus d’interventionnisme et plus de réquisitions

Par Mathias Thépot  |   |  437  mots
Le logement représente ainsi en moyenne 35% du revenu net mensuel des jeunes âgés d'entre 18 et 29 ans.
85% des jeunes jugent que l'accès au logement est difficile pour leur génération, selon une étude du réseau d'agences immobilières Guy Hoquet. Et ils réclament des mesures radicales.

Comment les jeunes vivent-ils la question du logement ? Mal assurément. Ils sont, selon une étude du réseau immobilier Guy Hoquet, 85% à juger "l'accès au logement difficile pour leur génération". Étant par définition la catégorie de la population aux plus bas revenus disponibles, les 18-29 ans sont ceux qui souffrent le plus des prix des logements élevés dans les grandes villes. D'autant qu'ils vivent le plus souvent dans des petites surfaces, où les loyers au mètre carré sont les plus élevés.

Le logement représente 35% du revenus net mensuel des jeunes

Le logement représente en moyenne 35% du revenu net mensuel des jeunes, selon Guy Hoquet, contre 24% selon l'Insee pour l'ensemble de la population. Cette part "monte même entre 35% et 50% pour 38% d'entre eux", explique Guy Hoquet. Le budget réservé au logement s'avère difficile à assumer pour 1 jeune sur 3 qui "déclare rencontrer des difficultés pour payer son logement".

Les 18-29 ans se montrent en outre pessimistes. En plus de s'estimer plus mal-lotis que leur parents au même âge, ils voient l'avenir se dégrader: "67% pensent que les difficultés actuelles vont augmenter dans les prochaines années et 48% que les prix des logements vont croître", indique l'étude.

Plus d'interventionnisme public et de réquisitions de logements vacants

Et lorsqu'il s'agit d'évoquer des solutions pour résoudre leur situation critique, les jeunes demandent que "le gouvernement interviennent en priorité sur les prix (45% d'entre eux), donne des aides financières (43%), ou réquisitionne des logements vacants (37%)".
Il est donc intéressant de constater que leurs revendications vont à l'encontre de celles de la grande majorité des professionnels de l'immobilier, qui craignent qu'en contraignant les propriétaires-bailleurs, l'offre de logements diminuent in fine.

Les jeunes ne sont pas au fait des dernière réformes

En revanche, comme les professionnels de l'immobilier, les jeunes sont insatisfaits de la politique du logement du gouvernement pour 85% d'entre eux. Pourtant, la loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) votée récemment au Parlement, prévoit d'encadrer les loyers ; alors que la taxe sur les logements vacants a été accrue par les pouvoirs publics quelques mois plus tôt.
Guy Hoquet explique en fait que cette insatisfaction résulte du manque d'information des jeunes sur l'action gouvernementale. En effet, 80% n'ont jamais entendu parler de la loi Alur de Cécile Duflot.
Peut-être reverront-ils leur jugement à l'avenir lorsque la loi sera appliquée... à moins que les propriétaires-bailleurs ne parviennent à exploiter quelques failles de la loi pour continuer à fixer des loyers élevés.