Recherche (9,5/20), éducation (9/20), culture (7,5/20) : affrontements et imbroglios

Xavier Darcos (ministre de l'Education nationale) et Valérie Pécresse (ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche) ont cela en commun qu'ils ont réussi ces derniers mois à se mettre à dos toute la communauté des enseignants de la maternelle... à l'université. Du côté de la culture, la loi "Création et Internet" a connu un cuisant échec à l'Assemblée.

RECHERCHE : UN RATTRAPAGE ATTENDU

En plaçant la recherche parmi ses priorités, le chef de l'État ne pouvait pas ignorer qu'il aurait maille à partir avec les communautés des chercheurs et enseignants, très attachées à leur liberté. De fait, les mesures les plus lourdes lancées ces derniers mois (sur 30 mesures annoncées, seulement 8 ont été réalisées) ont attisé la contestation. Le projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs a mis le feu aux poudres en janvier. Celui qui prévoyait de faire des organismes publics de recherche (CNRS, Inserm?) des agences de moyens pour replacer la recherche opérationnelle au c?ur des universités et la réorganisation du système autour de grands instituts thématiques pour favoriser la transversalité entre organismes font craindre aux chercheurs leur démantèlement. Dans ce contexte, les revalorisations de carrières annoncées (postdoctorants, chaires d'excellence?) ou encore l'adoption d'une stratégie nationale de recherche et d'innovation (SNRI) à l'instar des autres pays européens n'ont pas eu l'écho escompté. C. J.

 

EDUCATION : LES RATES DES REFORMES

Xavier Darcos et Valérie Pécresse ont cela en commun qu'ils ont réussi ces derniers mois à se mettre à dos toute la communauté des enseignants de la maternelle? à l'université. Mais ces deux portefeuilles sont par essence très exposés, toute tentative de réforme se soldant généralement par l'opposition du corps enseignant. En cela, les ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur n'ont pas failli, longtemps qualifiés de « bons élèves » du gouvernement.

Xavier Darcos a revu les programmes de la maternelle au collège, supprimé les samedis travaillés en primaire pour mettre en place le soutien scolaire, instauré les stages de remise à niveau et d'anglais pendant les congés, puis lancé les réformes du bac professionnel et du lycée. Sur ce dernier dossier, la bronca des enseignants contre l'absence de concertation a poussé le gouvernement à reporter la mesure et à confier la mission au directeur de Sciences po, Richard Descoings.

De son côté, Valérie Pécresse a, au début, semblé entamer ses réformes plus aisément, la loi LRU sur l'autonomie des universités ayant été votée dès août 2007. Peine perdue, les premières déclinaisons concrètes (décret sur le statut des enseignants-chercheurs, nouveau système d'allocation des moyens?) ont entamé son image, irrité les universitaires, et conduit le gouvernement à faire des concessions (réécriture du décret enseignants-chercheurs, gel des suppressions de postes en 2010 et 2011). Malgré cela, la grogne persiste jusqu'à menacer les examens universitaires (lire en page 6). Ces « ratés » expliquent la note médiocre obtenue (9/20). Aujourd'hui, les deux ministres, toujours chahutés sur le dossier de la réforme de la formation des enseignants, ont aussi en commun d'être donnés partants en cas de remaniement ministériel. C. J.
 

CLUTURE : L'IMBROGLIO DE LA LOI "CREATION ET INTERNET"

La tournure prise par le débat sur le projet de loi « Création et Internet » témoigne à quel point le président de la République a du mal avec les sujets de l'industrie culturelle. Nicolas Sarkozy était pourtant parvenu à réunir un consensus autour de Denis Olivennes avec les opérateurs télécoms et les producteurs de contenus, pour pénaliser le téléchargement sauvage. Peine perdue ! Chacun a repris la défense de ses intérêts, et la loi a connu un échec cuisant à l'Assemblée. Finalement, la seule grande réforme menée à son terme est la seule qui n'avait pas été prévue au programme : la suppression de la publicité sur les chaînes de TV publiques. Une réforme qui va amener le président à renier sa promesse d'une non-augmentation de la redevance.

 

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