La saison des résultats trimestriels s'annonce solide à Wall Street

Malgré la faiblesse de la croissance, les profits des entreprises du S&P 500 sont attendus en hausse de 13,9 % au deuxième trimestre. Le marché sera attentif aux perspectives.
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Les chiffres décevants de l'emploi américain n'ont pas entamé l'optimisme de Wall Street sur la saison des résultats trimestriels, dont le coup d'envoi sera donné ce lundi (après la clôture du marché) par Alcoa, le premier producteur américain d'aluminium. Google et JP Morgan jeudi, puis Citigroup vendredi suivront, avant une intensification du rythme de publication les deux semaines suivantes. Car malgré la persistance du ralentissement économique au deuxième trimestre (seulement 1,9 % de croissance sur la période), les analystes misent sur des performances très solides des grandes entreprises américaines : les profits des sociétés composant le S&P 500 sont ainsi attendus en hausse de 13,9 % par rapport à l'an passé et de 3,9 % en rythme séquentiel.

« Le S&P 500 est bien plus exposé aux dépenses des entreprises, aux exportations et aux prix de l'énergie qu'à la consommation, aux ventes de voitures et au marché de l'immobilier, où se sont concentrées les faiblesses de l'économie au deuxième trimestre », analyse David Bianco, de Bank of America. En raison de la flambée des cours du pétrole, le secteur de l'énergie devrait ainsi enregistrer un bond de 38 % de ses bénéfices opérationnels, selon le consensus établi par Capital IQ. Les groupes industriels et technologiques, notamment, ont quant à eux bénéficié de la demande toujours soutenue dans les pays émergents. Un effet amplifié par la faiblesse du dollar qui renforce la compétitivité des entreprises américaines à l'international, tout en améliorant mécaniquement les performances financières (en dollars) réalisées à l'étranger. Sur les 25 entreprises ayant déjà publié leurs résultats trimestriels en raison d'exercices fiscaux décalés, seules trois ont ainsi manqué le consensus. Les investisseurs espèrent donc que les comptes à venir seront globalement supérieurs à leurs attentes, comme cela avait été le cas au premier trimestre (72 % des sociétés du S&P 500 avaient dépassé le consensus).

Méfiance du côté des banques

Mais les marchés ne sont pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Notamment du côté des banques, pénalisées par la faiblesse de l'activité de trading et par de potentielles charges sur leur activité de prêts hypothécaires. Le ralentissement de l'économie et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement industriel « pourraient impacter les profits du deuxième trimestre, estime par ailleurs Tim Ghriskey, de Solaris Asset Management. Nous pourrions également voir des perspectives décevantes ». Les investisseurs seront particulièrement attentifs aux prévisions, peut-être encore plus qu'aux résultats du deuxième trimestre.

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