Blessé ou pas, Kadhafi nargue l'Otan

La télévision libyenne a diffusé vendredi un discours mais pas d'image du "Guide de la révolution". alors que l'Italie assure qu'il a été blessé. Kadhafi répond qu'il vit dans un endroit où les bombardement ne peuvent pas l'atteindre.
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Mouammar Kadhafi est sorti de son silence vendredi pour narguer l'Otan et affirmer qu'il se trouvait en un lieu tenu secret, à l'abri des raids aériens. Les propos attribués au "Guide de la révolution" ont été diffusés à la télévision publique. Mais cet enregistrement n'était accompagné d'aucune image.

Quelques heures plus tôt, le chef de la diplomatie italienne avait annoncé que le n°1 libyen, probablement blessé dans un bombardement de l'Alliance atlantique, avait sans doute quitté Tripoli.
Ces informations, émanant de l'évêque catholique de Tripoli, ont été jugées "absurdes" par le gouvernement libyen. 

"Je dis aux lâches croisés (de l'Alliance atlantique, ndlr) que je vis dans un endroit où vous ne pouvez pas m'atteindre et où vous ne pouvez pas me tuer (...) Même si vous venez à bout du corps, vous ne tuerez pas l'âme qui vit dans le coeur de millions" de Libyens" a martelé l'orateur dont la voix ressemble effectivement à celle de Mouammar Kadhafi. Ce dernier a en outre assuré avoir reçu une avalanche d'appels téléphoniques après le bombardement de la caserne Bab al Aziziah, au coeur de Tripoli, où il réside d'ordinaire.
Malgré le démenti de Tripoli, Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères, a réaffirmé vendredi que Mouammar Kadhafi avait probablement été blessé dans un raid de l'Otan et qu'il ne se trouvait sans doute plus dans la capitale libyenne.
"J'ai tendance à accorder du crédit aux propos de l'évêque de Tripoli, Mgr (Giovanni Innocenzo) Martinelli, qui est en contact étroit (avec le dirigeant libyen), quand il nous dit que Kadhafi a probablement quitté Tripoli et qu'il a sans doute également été blessé. Nous ignorons où et comment", a-t-il déclaré à la presse.
Le colonel Kadhafi ne s'est pas montré en public depuis le raid du 30 avril à Tripoli, qui a coûté la vie à son plus jeune fils, Saïf al Arab, et à trois de ses petits-enfants. Les autorités libyennes avaient alors accusé l'Alliance atlantique d'avoir tenté de l'assassiner.
L'Otan, qui a pris le commandement des opérations militaires le 31 mars, a démenti, assurant que ses raids visaient des objectifs militaires situés dans le même quartier que le complexe où vit le dirigeant libyen.
Selon les autorités libyennes, un autre bombardement de l'Otan a fait 11 morts et 45 blessés, vendredi à Brega, dans le golfe de Syrte. L'Alliance a quant à elle assuré que la cible avait été clairement identifiée comme un centre de commandement de l'armée libyenne.
"Nous avons pris connaissance des déclarations concernant des victimes civiles provoquées par cette frappe, et bien que nous ne puissions pas confirmer de manière indépendante la validité de cette affirmation, nous déplorons les morts de civils innocents lorsqu'elles se produisent", dit l'état-major dans un communiqué.
VERS UN MANDAT D'ARRÊT DE LA CPI
Sur le front diplomatique, une délégation du Conseil national de transition (CNT) mis sur pied par les rebelles a été reçue à la Maison blanche. Jay Carney, porte-parole de la présidence américaine, a qualifié le CNT installé à Benghazi "d'interlocuteur crédible et légitime pour le peuple libyen".
La reconnaissance officielle du CNT, dont la délégation était dirigée par Mahmoud Djebril, suis son cours, a-t-il ajouté.
Mahmoud Djebril, qui dirige le bureau exécutif du CNT, doit être reçu ce samedi en milieu d'après-midi à l'Elysée par Nicolas Sarkozy.
Selon la station de radio espagnole Cadena Ser, Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale, va demander lundi l'émission d'un mandat d'arrêt contre Kadhafi.
Deux autres mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité pourraient également être émis à l'encontre de l'un de son fils Saïf al Islam et d'Abdullah al Senoussi, chef des services de renseignement.
La CPI s'est refusée à tout commentaire mais une porte-parole avait confirmé un peu plus tôt qu'une demande de mandats serait déposée lundi.
Malgré les bombardements de l'Otan, la situation sur le front évolue très lentement. A Misrata, assiégée depuis des semaines par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, les rebelles se sont toutefois emparés dans la semaine de l'aéroport.
Vendredi, un médecin a annoncé que la ville était tombée aux mains des forces gouvernementales après des tirs de missiles qui ont fait dix morts et 20 blessés. L'information n'a pu être vérifiée.

Commentaires 4
à écrit le 20/05/2011 à 11:13
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C'est une guerre pour les pétroliers français, anglais, européens.. Arrêtons de nous cacher derrière le soit disant cause humanitaire!!

à écrit le 15/05/2011 à 7:30
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Blessé dans son orgueil, ça c'est sur!.

à écrit le 14/05/2011 à 22:29
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l'entreprise de la guerre génère des milliards,on devrait tous se convertir en mercenaire, fabriquant d'armes, instaurateur de démocratie pour mieux gagner nos vies lol

à écrit le 14/05/2011 à 16:57
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Plus on avance dans ce conflit plus on perçoit cette guerre comme un coup d'état contre le pouvoir lybien. Mais c'est le peuple de toute part qui trinque. Les commanditeurs sont aux abris comme dans tous les conflits.

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