Face à la crise, l'Etat et le Medef soutiennent le chômage partiel

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a déclaré ce jeudi qu'elle n'était pas "hostile" à une augmentation des indemnités versées en cas de chômage technique et à l'ouverture de négociations sur le sujet. Nicolas Sarkozy a fait mardi des propositions pour étendre et valoriser ce dispositif.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a déclaré de jeudi qu'elle n'était "pas hostile" à une augmentation des indemnités versées en cas de chômage technique et à l'ouverture de négociations sur le sujet. "Il faut aussi que l'Etat précise la part qu'il veut consacrer à ce dossier », a-t-elle précisé.

Le chômage technique, également appelé chômage partiel, est un dispositif financé en partie par l'Etat qui permet à une entreprise de maintenir l'emploi en réduisant temporairement les horaires d'une partie ou de la totalité de ses salariés en cas de difficultés passagères.

Les déclarations de Laurence Parisot répondent aux propositions récentes de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat a en effet déclaré, mardi, qu'il jugeait "urgent de relever le montant minimum de l'indemnisation" du chômage technique pour la porter au niveau du Smic et a demandé aux partenaires sociaux "d'augmenter le taux de prise en charge des rémunérations perdues qui n'est aujourd'hui que de 50%".

Nicolas Sarkozy a également proposé de passer de 600 à 800 le nombre d'heures de chômage partiel autorisées, voire à 1.000 dans les secteurs les plus en difficulté, et de "porter de quatre à six semaines la durée consécutive d'activité partielle".

"Le chômage technique, c'est à la fois une difficulté et une solution", a expliqué Christine Lagarde mercredi sur la chaîne de télévision LCI. Une difficulté parce que "les gens qui se retrouvent sans travail sont évidemment dans la peine"; "une solution parce que ça veut dire qu'on n'a pas perdu son emploi". "Le chômage technique, c'est la façon de ne pas éloigner le salarié de l'entreprise", a renchéri Xavier Bertrand, ministre du Travail, sur Radio Classique le même jour.

Ces dernières semaines, de nombreuses entreprises ont annoncé des mesures de chômage partiel, notamment dans l'automobile, comme PSA, Renault, Renault-Trucks (groupe Volvo), Faurecia, Toyota ou Ford, et dans l'industrie, à l'instar d'ArcelorMittal et de Michelin.

Dans les usines, ce "travailler moins pour gagner moins" passe parfois mal. 100% des salariés de l'usine Lear d'Eragny (Val-d'Oise), fournisseur de sièges de voiture pour PSA, étaient par exemple en grève mercredi. Les employés, qui chôment à tour de rôle une semaine par mois depuis le mois d'octobre en raison de la baisse de production de l'usine PSA de Poissy (Yvelines), réclament le paiement des jours de chômage partiel "à 70% sans récupération" et non à 50% comme le prévoit la législation, précise un communiqué de la CGT de PSA diffusé mercredi. Selon le syndicat, les employés ont décidé de se mettre en grève quand la direction de leur entreprise leur a annoncé qu'il y aurait deux semaines de chômage en décembre.

Mardi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a fait part d'une tendance "très mauvaise" de l'emploi en France en octobre, avec une "nette" dégradation "proche de celle du mois d'août qui avait enregistré 42.200 chômeurs supplémentaires".

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