Laurent Wauquiez : "Les secteurs aidés par l'Etat devront préserver l'emploi "

Dans un entretien à "La Tribune", Laurent Wauquiez dit vouloir maintenir le rythme des réformes pour lutter contre le chômage.

La barre des 2 millions de chômeurs a été franchie en octobre avec 46.900 demandeurs d'emploi supplémentaires. Comment l'expliquez-vous ?


Avec 2.045.000 demandeurs d'emploi fin octobre, nous revenons à la situation que nous avons connue en avril 2007. Cette hausse s'explique par l'augmentation des fins de CDD et d'intérim et par la progression du nombre de licenciements économiques. Dans le même temps, on voit que les offres d'emploi baissent. Au total, c'est la répercussion logique de la crise économique.

Quelle catégorie de la population fait le plus les frais de cette hausse ?

Les jeunes de moins de 25 ans sont particulièrement touchés avec une hausse de + 4.3 % en octobre par rapport au mois précédent. C'est souvent le cas en cas de ralentissement. C'est pourquoi nous devons renforcer nos actions vis-à-vis des jeunes.

Lesquelles ?

Beaucoup trop de jeunes sortent du système scolaire sans diplôme et ne font l'objet d'aucun repérage, ni accompagnement. Nous devons en particulier mieux faire coopérer le service public de l'emploi et l'Education nationale. Il y a des régions où nous l'avons expérimenté, comme en Basse-Normandie, et c'est là-dessus qu'il faut mettre le paquet. Et l'un des objectifs fixés à la réforme de la formation professionnelle est de donner plus de moyens aux contrats en alternance, notamment pour les jeunes sortis sans qualification du système scolaire.

Après avoir stagné à 7.2 % au deuxième trimestre, le taux de chômage va-t-il sensiblement remonter sensiblement au troisième trimestre ?

Il ne devrait pas y avoir de miracle sur le taux de chômage au 3ème trimestre. Mais il est difficile à dire à combien il s'établira.

Cela peut-il être pire qu'en 1993 ?
 

Non, parce qu'aujourd'hui la situation de l'emploi est meilleure que ce que nous avons connu depuis 20 ans. Nous avons également une population active qui augmente de manière moins importante que dans les années 90. Et il y aussi une volonté du Gouvernement de réagir tout de suite ;

Le moment n'est-il pas mal choisi pour demander aux partenaires sociaux de baisser les cotisations chômage pour compenser la hausse des cotisations vieillesse décidée par le gouvernement pour 2009 ? 

Même avec les perspectives les plus pessimistes de l'Unedic, c'est-à-dire une croissance négative de un point en 2009, le régime d'assurance chômage dégage encore 2.41 milliards d'euros d'excédents, cela laisse des marges de man?uvre.

Les mesures prises pour enrayer la montée du chômage sont-elles à la hauteur des difficultés ?

Au contraire notre politique que nous menons avec Christine Lagarde vise à s'attaquer au c?ur. Les contrats aidés que nous mettons en ?uvre offriront à leurs bénéficiaires qui n'arrivent plus à accéder à l'emploi un meilleur accompagnement et un retour à l'emploi. Et plutôt que de mettre en place des préretraites, nous préférons étendre le contrat de transition professionnelle à de nouveaux bassin d'emploi sinistré. C'est un changement complet de politique.

Dans le contexte actuel, faut-il maintenir le rythme des réformes ?


Bien sûr, il faut même les accélérer. Ce que nous faisons avec Christine Lagarde. Nous avons raccourcis les délais de mise en place du Pôle emploi, né de la fusion ANPE/Assedic. Et je mesure bien la difficulté de la tâche pour les agents, dans un contexte de remontée du chômage. Il faut également que les partenaires sociaux aboutissent sur la formation professionnelle avant la fin de l'année. Quant aux mesures de soutien qui vont être apportées à des secteurs en difficulté comme l'industrie automobile, il faut qu'il y ait des contreparties, en termes d'emploi comme l'Etat l'a fait avec les banques pour le soutien des crédits. Il ne faut pas que la France sacrifie son industrie. Il faut aussi s'occuper des secteurs créateurs d'emploi, comme les services à la personne, les emplois verts ou certains secteurs spécifiques, comme la sécurité. Nous allons d'ailleurs signer une convention dans ce secteur qui vise à créer 45.000 emplois dans les 5 ans à venir.

 

 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Que comptez vous faire pour les ouvriers qui travail dans des secteurs viticole champenois qui ne connait pas la crise mis a par pour les employés sous payé...?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand tout allez bien c'etait la politique de mr Sarkosy et ses réformes, quand tout va mal c'est le contexte international,à chacun de juger!!!!!!!!!

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