Prix du carburant : la Guyane toujours en proie à des blocages malgré le geste du gouvernement

Lundi, le prix du litre de carburant va baisser de 30 centimes selon un arrêté préfectoral pris samedi à la demande du gouvernement. Mais ce n'est pas assez pour les manifestants, associations de consommateurs et syndicats, qui demandent une baisse de 50 centimes. Les blocages d'axes routiers se poursuivent. Les élus locaux en appellent à Nicolas Sarkozy.

Paralysée. La Guyane est en proie depuis une semaine à des blocages des axes routiers en raison d'un mouvement de protestation qui regroupe notamment l'Association des consommateurs en colère, des socio-professionnels et des syndicats de transporteurs contre les prix élevés du carburant. L'aéroport a été fermé aux vols commerciaux ainsi que le port de commerce. Même le prochain vol de la fusée Ariane prévu le 10 décembre a dû être reporté. Selon le préfet de Guyane, chaque jour de blocage représente une perte de 13 à 15 millions d'euros pour l'économie locale.

Face à cette situation, les partis politiques du département d'outre-mer en appellent désormais à Nicolas Sarkozy pour sortir du conflit. Dans une lettre au chef de l'Etat rendue publique ce dimanche, les responsables de huit formations politiques parmi les principales de Guyane demandent au président de la République de prendre "toutes les décisions nécessaires à l'aboutissement de la juste demande du peuple guyanais".

Forcé de rester dans l'Hexagone en raison du blocage, le président de l'Association des maires de Guyane, Jean-Pierre Roumillac, a estimé dans un entretien avec l'AFP depuis Cayenne qu'il fallait "négocier" et "ne pas rejeter la proposition de l'Etat".

Samedi en effet, un premier geste a été fait par le gouvernement. Conformément aux déclarations du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, un arrêté préfectoral a été pris samedi concrétisant la baisse de 30 centimes du litre de carburant à la pompe, fixant à 1,47 euro celui de l'essence et 1,25 euro celui de gazole à partir de lundi dans le département. Le gouvernement demande également aux élus de consentir de leur côté une baisse de 10 centimes sur les taxes locales, ce qui porterait la réduction des prix à 40 centimes.

"J'ai écrit aujourd'hui aux présidents Karam (région) et Tien-Liong (département) pour leur confirmer officiellement la proposition de l'Etat de débloquer 5 millions d'euros pour compenser pendant trois mois le manque à gagner des collectivités", a déclaré à l'AFP (Agence France Presse) samedi soir Yves Jégo. Cette proposition s'appliquerait "dans le cas où la région accepterait de baisser de 10 centimes la taxe sur les carburants, le temps que la mission d'inspection qui arrivera le 8 décembre, rende ses conclusions sur le prix du carburant". "La balle est désormais dans le camp des collectivités", a ajouté le secrétaire d'Etat.

A Cayenne, les élus du département ont commencé à se réunir à huis clos, ce dimanche à la mi-journée dans une salle du conseil général, sans que rien ne filtre de leurs discussions.

Pour l'instant, les organisateurs du blocage ne sont pas satisfaits et poursuivent leur mouvement. "Cette baisse de 10 centimes de la taxe régionale serait une avancée parmi d'autres, mais nous restons sur notre position d'une baisse de 50 centimes à la pompe", a ainsi déclaré Dominique Mangal, président de l'Union guyanaise des transporteurs routiers, l'un des chefs de file du mouvement de protestation.

"Nous prenons acte de cette baisse officielle de 30 centimes mais nous considérons que l'on peut arriver, en travaillant avec le gouvernement, à une baisse de 50 centimes", a renchéri Joëlle-Prévot Madère, conseillère régionale et présidente de la Confédération générale des PME en Guyane.


 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une seule question dans cette affaire : A qui profite le "crime". Cherchez le profiteur des ces prix élévés de l'essence et du gazoil en Guyanne, et vous aurez la solution. Le reste n'est que lachetés et renoncemnts.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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quand on se paye le luxe d'avoir un Conseil general et un Conseil régional sur un tel territoire,(et rétribuer les élus et para-administratifs, on peut accepter de payer le meme prix qu'en métropole....

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