Guadeloupe : le LKP veut faire signer l'accord salarial aux entreprises

Le LKP, le collectif à l'origine du mouvement social qui agite la Guadeloupe depuis plus de quarante jours, a annoncé qu'il passerait "dans les entreprises" pour faire signer l'accord salarial partiel que le Medef local refuse pour l'heure de parapher.

Le LKP passera "d'entreprise en entreprise" pour "faire signer" l'accord sur l'augmentation des salaires du privé en Guadeloupe, qui n'a été paraphé que par des organisations patronales minoritaires, a annoncé dimanche soir le leader de l'organisation à l'origine de la grêve générale sur l'île, Elie Domota.

"Cela fait quarante jours que nous sommes en mouvement, le LKP ne s'arrête pas, nous avons du travail pour quarante ans encore", a ajouté Elie Domota en faisant référence aux quarante jours de Carême, très observé en Guadeloupe.

Par ailleurs, le LKP a déclaré qu'il avait demandé au préfet un document écrit recensant l'ensemble des points d'accord trouvés lors des négociations et a indiqué qu'il se prononcerait sur ce document lundi dans l'après-midi.

Par ailleurs, un millier de personnes, réunies à l'appel du LKP, a manifesté dans le calme ce lundi devant les portes closes d'un vaste centre commercial (180 boutiques, dont un hypermarché Carrefour) de Baie-Mahault, à 8 km à l'ouest de Pointe-à-Pitre, a constaté un journaliste de l'AFP.

"L"idée c'est que nous contraignions [les propriétaires] à signer l'accord" sur l'augmentation de 200 euros des salaires, a expliqué Charlie Lendo, secrétaire général adjoint de l'UGTG, en tête de cortège. "Nous avançons tranquillement", a souligné le responsable. "Il n'est pas question qu'il y ait des actions intempestives".

 "Environ 46.000 salariés toucheront au moins 100 euros de l'Etat mais il nous faut aller chercher les autres 100 euros", avait a expliqué Elie Domota dimanche soir. "Nous devons être capables d'aller dans des supermarchés retirer un produit qui ne nous convient pas, de boycotter un magasin, ou de l'empêcher d'ouvrir s'il ne pratique pas un prix qui nous convient".

De plus en plus de commerces lèvent leurs rideaux un peu partout dans l'île. Toutes les stations-services sont désormais ouvertes.

 

Les protestations du Medef Guadeloupe

Le président du Medef en Guadeloupe Willy Angèle a estimé ce lundi que les dépôts de bilan d'entreprises guadeloupéennes, après la grève, devraient "se traduire par 10.000 à 14.000 suppressions d'emplois" et craint un taux de chômage à "plus de 30%" dans l'île.

Il a également dénoncé les "méthodes musclées" du LKP, affirmant dans un entretien au "Parisien-Aujourd'hui en France" qu'"il n'y a pas eu de grève générale" en Guadeloupe mais "une fermeture par la force des entreprises". Selon lui, "80 à 90 % des salariés ne faisaient pas grève".

Le Medef Guadeloupe a refusé de signer l'accord qui prévoit que, la première année, l'Etat verse 100 euros par salarié jusqu'à 1,4 SMIC, les collectivités locales 50 et le patronat 50. Au bout de deux ou trois ans les entreprises prendraient entièrement à leur charge les 200 euros.

Il sera "très difficile pour les entreprises de prendre l'engagement de se substituer au bout de deux ans aux primes de l'Etat et des collectivités locales" a avertit Willy Angèle .

Commentaires 10
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Passer d'entreprises en entreprises pour "faire signer" l'accord ? Ce ne serait pas de l'intimidation par hasard ? Attention aux dérives mafieuses.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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tout à fait d'accord avec robert : je trouve que le LKP a des tendances fortement dictatoriales !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Chantage barre de fer.On ne dit pas tout

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Durant tous les évennements, et même si ma pensée n'a pas changer depuis, je pense réellement que le meneur du LKP n'est pas en besoin, car en tant que sous directeur de l'ANPE ou des ASSEDIC, il a réussi à mettre tout le monde dans la rue, mais dema...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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LKP futur parti dictatorial? Après tout si c'est le voeu des Guadeloupéens.... A mon avis ils ont interêt à faire le ménage tout de suite et bouter dehors ce mouvement dit syndical!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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jetez donc dehors les tontons Macoute du LKP avant qu'ils ne vous enterrent sous leur brutale bêtise !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est très étrange cette attitude qui consiste à prendre l'ampleur des dégâts quand on se trouve sur un champs de ruines. Pourtant, pour parler des Antilles "françaises", l'édifice était tout fissuré et la majorité des français "de métropole" considé...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Précision pour certaines personnes de mauvaise foi: Le LKP n'est ni un parti politique, ni une organisation syndicale. Il s'agit d'un mouvement unitaire regroupant, en association, tous les syndicats de salariés de Guadeloupe.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Un témoignage sincère qui date de 2005. Tout la situation d'aujourd'hui y est déjà perceptible: (ufe: Union des français de l'étranger) http://www.ufe.be/Les-metropolitains-dans-les-DOM.html

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Tontons macoutes (milices haïtiennes qui écrasaient d'autres haïtiens. Tous noirs) ... Propos raciste iridécent... Pourquoi pas "Los Barbudos" de la Révolution Cubaine? Ben, c'est très simple: Au LKP, une quasi totalité de noirs... Donc Tontons Macou...

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