L'Insee broie du noir pour la conjoncture et l'emploi en France

Selon l'institut de conjoncture, le recul du PIB pourrait atteindre 2,9% cette année. C'est deux fois plus que les prévisions de Bercy. Seule lueur positive, le pouvoir d'achat progresserait modérément au premier semestre.

L'Insee brosse un sombre tableau de l'économie française dans sa note de conjoncture de mars: l'institut table désormais sur une baisse d'activité de 1,5% au premier trimestre (du jamais vu depuis le premier trimestre 1975 lorsque la France subissait de plein fouet le choc pétrolier) puis de 0,6% au deuxième, qui entraînera près de 400.000 destructions d'emplois.

La chute du PIB (produit intérieur brut) devrait ensuite se modérer au deuxième trimestre, les plans de relance français et étrangers permettant de limiter un peu l'impact de la crise internationale, prévoit l' Insee. Si la croissance devait être nulle au deuxième semestre, la France achèverait l'année 2009 sur un recul du PIB de 2,9%, prévient l' Insee, soit deux fois plus que les prévisions de Bercy qui table sur un recul de l'activité de seulement 1,5% sur l'année.

Les prévisions de l'Institut national de la statistique ne vont pas au-delà de la fin juin mais son scénario continue de suggérer un retour à la croissance en fin d'année. Selon l'Insee, il faudrait une croissance de 1,9% au troisième comme au quatrième trimestres - des hypothèses peu réalistes dans le contexte actuel  - pour atteindre l'objectif gouvernemental sur l'ensemble de l'année.

Dans sa précédente note de conjoncture en décembre, l'Insee anticipait un repli du PIB de 0,8% au dernier trimestre 2008, puis de 0,4% au premier trimestre 2009 et de 0,1% au deuxième.

Au premier trimestre, l'industrie restera la plus touchée par la crise, au prix de pertes d'emplois massives, mais la consommation devrait faire de la résistance grâce à la désinflation qui préserve le pouvoir d'achat. Confrontées à la faiblesse de la demande intérieure et étrangère - l'Insee prévoit une chute de 5,6% du commerce mondial au premier trimestre - les entreprises continueront de rogner sur l'investissement qui devrait chuter de 5,1% au premier trimestre et encore de 3,4% au deuxième, pour un acquis 2009 de -8,8% à la fin juin.

Les conditions de financement toujours difficiles ne les inciteront pas non plus à investir, tout comme leurs capacités excédentaires. Le taux d'utilisation des capacités est actuellement à 76%, trois points et demi en dessous du niveau atteint à l'occasion de la récession de 1993. Le fort mouvement de déstockage qui a amputé la croissance de 0,9 point au quatrième trimestre devrait en outre se prolonger avec une contribution négative de 0,6 point au PIB du premier trimestre puis de 0,2 point au deuxième. La production manufacturière, en baisse de 7,6% au quatrième trimestre 2008, chuterait encore de 7% au premier trimestre et de 3% au deuxième, pour un acquis 2009 de -15% à fin juin.

Conséquence du repli de l'activité, le marché du travail devrait perdre 333.000 emplois au premier semestre, un chiffre qui atteindrait même 387.000 dans le secteur marchand non agricole (197.000 au premier trimestre, 190.000 au deuxième). Le recul de l'emploi s'accélérerait dans l'industrie mais aussi dans les services, notamment dans l'intérim dont l'automobile et la construction sont fortement utilisateurs. La construction, grand pourvoyeur d'emplois ces dernières années, commencerait aussi à en perdre en 2009.

Le taux de chômage, qui avait baissé de deux points entre le début 2006 et le début 2008, devrait poursuivre sa remontée amorcée fin 2008 pour atteindre 8,8% en France métropolitaine au deuxième trimestre 2009, soit une hausse d'un point en six mois.

Seule lueur positive dans ce sombre tableau : l'Insee s'attend à ce que le pouvoir d'achat des ménages progresse légèrement (de 0,2% au premier trimestre, 0,3% au deuxième) grâce au dynamisme des prestations sociales et à la désinflation. Le taux d'inflation, redescendu à 1% fin 2008 après avoir culminé à 3,6% pendant l'été, devrait même passer temporairement en territoire négatif (-0,6% à fin juin) mais l'Insee écarte le risque d'une déflation.

La résistance du pouvoir d'achat permettrait à la consommation de progresser encore légèrement (de 0,2% au premier trimestre, 0,1% au deuxième) même si la dégradation du marché du travail et l'incertitude des perspectives de revenus favorisent une épargne de précaution.

Commentaires 17
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La crise développe un cortège de misères et de drames sociaux. La solidarité nationale doit jouer à plein et il faut que les RICHES paient. L'affirmation qu'il y a danger parce qu'ils risquent de partir à l'étranger n'a plus aucun sens et frise le ri...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mais ou sont passées les fêtes...... qui dopent temporairement le conso et font la une des annonces de Bercy..., pas de rentrée des classes non plus, ni de soldes en vue... c'est le calme plat, en fait, nous sommes dans la période "normale" de conso,...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mais ou sont passées les fêtes...... qui dopent temporairement le conso et font la une des annonces de Bercy..., pas de rentrée des classes non plus, ni de soldes en vue... c'est le calme plat, en fait, nous sommes dans la période "normale" de conso,...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et que nous dit cette fois Christine Pipo des Finances de tous ces TRES MAUVAIS CHIFFRES ? J'aime me divertir en l'écoutant parler de ses tours de magie !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Dès que Sarko ouvre la bouche, on le voit bomber le torse et déclarer fièrement : la récession en France sera de "seulement" 1,5 % en 2009. Comme s'il s'agissait d'un motif de fierté. Maintenant, avec ces chiffres de plus en plus catastrophique mois ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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ce n'est pas la crise, il faut rapidement informer les français que l'ère des 35heures était virtuelle il faut rapidement augmenter la durée du travail à 1800heures/an, la sortie de crise se fera toute seule par le "travail" ce que font depuis longte...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Faire payer les riches n'a jamais enrichi les "pauvres"; notre problème est de faire payer les étrangers pour boucher les trous de nos déficits budgétaire et SECU.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et voila nous y sommes!! il suffisait d'entendre Mr FILLON la vérité sur les salaires des dirigeants ;on s'approche de plus en plus de mon analyse du début de la crise,mais quel perte de temps ;je sais que c'était une analyse draconienne à 12000? pou...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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c-metisse, où tu vois du travail ? Tu ne sais peut-être pas mais on licencie partout ! henry, je te signale quand même que le salaire des 550 salariés que M. De Margerie veut virer chez Total ne représentent finalement que le coût du seul salaire de...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@henry : La faute aux étrangers, ben voyons ! Le bouc-émissaire classique des esprits étroits. Ca me fait toujours mal au bide de lire ça de la part de mes "chers compatriotes"...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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On attends toujours les solutions miracle des socialistes !!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Que va nous inventer cette fois encore Christine Pipo La gardienne des Finances pour commenter ces TRES MAUVAIS CHIFFRES ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Touchez pas à mon salaire. J'ai trimé pour en arriver la, bougez vous pour augmentez le votre, je donne déjà assez comme ça. Ah au fait sachez que vous êtes tous des gros méchants actionnaires si vous avez un livret ou même si vous touchez une retrai...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@FL,voila les communistes faites payer les riches,n'est riche que par le travail.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ma chère Nancy, Riche par le travail. A qui penses-tu ? Madoff peut-être ? As-tu vu la balance commerciale de la Chine en fevrier 2009 ? Pas brillant n'est-ce pas !

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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N'est riche que par le travail. Minable attitude que de penser que les personnes qui se sont enrichies l'on fait de manière malhonnête. Madoff est Américain, et tous les riches Français ne sont pas traders (quand bien même).

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Enrich, attention que veut dire riche ? C'est volontairement que je fais référence à Madoff qui détenait des milliards car être riche c'est détenir des milliards ou encore gagner 1 million d'euros par semaine comme nos grands patrons en France par ex...

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