Une semaine marquée par la forte mobilisation des salariés

A la Une de l'actualité cette semaine, le succès de la seconde journée d'action intersyndicale qui a réuni trois millions de personnes selon les syndicats. Le pessimisme de la note de conjoncture de l'Insee, la mise en place d'une programme de rachat de bons du Trésor par la Fed, le mariage dans le secteur des mutuelles d'assurance et la polémique créée par les primes chez AIG ont également fait les gros titres.

3 MILLIONS DE MANIFESTANTS MAIS PAS DE NOUVEAU PLAN DE RELANCE

Moins de grévistes dans le secteur public mais plus de monde dans les rues. Pour la seconde journée d'action intersyndicale de l'année, 3 millions de personnes ont ainsi défilé, au sein de 229 cortèges, selon la CGT. Pour la police, les manifestants étaient 1,2 million. Si les chiffres divergent comme à l'habitude, syndicats et force de l'ordre s'accordent sur la plus forte mobilisation. Lors de la dernière manifestation du 29 janvier, le 29 janvier, les syndicats avaient recensé 2,5 millions de personnes et la police 1,08 million. Entre-temps, le climat social s'est alourdi avec l'annonce de nouveaux plans sociaux. Du coup, le secteur privé s'est mobilisé avec de nombreux arrêts de travail, chez Total, Saint-Gobain, Carrefour, Rhodia ou encore Alcatel-Lucent, ainsi que dans la banque, la chimie ou le commerce. Réunis ce vendredi à Paris, les huit syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU, CFTC et Unsa) ont déclaré vouloir "prendre le temps" pour envisager une nouvelle date de mobilisation, qui sera discutée lors d'une nouvelle rencontre le 30 mars. Les différents responsables syndicaux ont réaffirmer leur détermination à poursuivre le mouvement, avec en point d'orgue la journée du 1er mai. En attendant, le gouvernement n'entend pas prendre de nouvelles mesures, après celles annoncées le 18 février lors d'un sommet social. Mesures jugées insuffisantes par les syndicats. François Fillon a ainsi rejeté l'idée d'un nouveau plan de relance de la consommation. De son côté, Nicolas Sarkozy appelle à "mettre en oeuvre sans délai les mesures" déjà prises.

L'INSEE DRESSE UN TABLEAU NOIR DES PERSPECTIVES CONJONCTURELLES FRANCAISE

La France va connaître sa pire récession depuis le choc pétrolier. La prévision de l'Insee n'incite guère à l'optimisme. Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'activité va baisser de 1,5% au premier trimestre, du jamais vu depuis 1975, puis de 0,6% au deuxième trimestre. La chute du PIB (produit intérieur brut) devrait donc se modérer, les plans de relance français et étrangers permettant de limiter un peu l'impact de la crise internationale, prévoit l' Insee. Et si la croissance devait être nulle au deuxième semestre, la France achèverait l'année 2009 sur un recul du PIB de 2,9%, prévient l' Insee, soit deux fois plus que les prévisions de Bercy qui table sur un recul de l'activité de seulement 1,5% sur l'année. Selon l'Insee, il faudrait une croissance de 1,9% au troisième et au quatrième trimestres (des hypothèses peu réalistes dans le contexte actuel) pour atteindre l'objectif gouvernemental sur l'ensemble de l'année. Conséquence du repli de l'activité, le marché du travail devrait perdre 333.000 emplois au premier semestre, un chiffre qui atteindrait même 387.000 dans le secteur marchand non agricole (197.000 au premier trimestre, 190.000 au deuxième). Le taux de chômage, qui avait baissé de deux points entre le début 2006 et le début 2008, devrait poursuivre sa remontée amorcée fin 2008 pour atteindre 8,8% en France métropolitaine au deuxième trimestre 2009, soit une hausse d'un point en six mois. Seule lueur positive dans ce sombre tableau : l'Insee s'attend une légère progression du pouvoir d'achat des ménages (0,2% au premier trimestre, 0,3% au deuxième) grâce au dynamisme des prestations sociales et à la désinflation. Le taux d'inflation, redescendu à 1% fin 2008 après avoir culminé à 3,6% pendant l'été, devrait même passer temporairement en territoire négatif (-0,6% à fin juin) mais l'Insee écarte le risque d'une déflation

LA RESERVE FEDERALE VA RACHETER JUSQU'A 300 MILLIARDS DE DOLLARS DE BONS DU TRESOR

Coincée par des taux d'intérêts déjà au plus bas, la Réserve fédérale doit désormais prendre des mesures non conventionnelles pour soutenir l'économie américaine. A l'issue de son Comité de politique monétaire, qui a sans surprise maintenu le taux directeur dans une marge de fluctuation allant de 0% à 0,25%, la Fed a annoncé qu'elle allait racheter jusqu'à 300 milliards de dollars de bons du Trésor à long terme dans les six mois à venir. Les marchés spéculaient ces derniers jours sur un éventuel programme de rachat des bons du Trésor, à l'image des mesures annoncées en début de mois par la Banque d'Angleterre, mais ne s'attendaient qu'à une simple déclaration d'intentions. Avec cette mesure, la banque centrale américaine souhaite abaisser les taux d'intérêt à long terme pratiqués sur les marchés et améliorer les conditions du marché du crédit. Par ailleurs, la Fed va augmenter son programme de rachats de titres adossés à des actifs immobiliers de 750 milliards de dollars, pour le porter au maximum à 1.250 milliards de dollars. Le but de ce programme de rachat de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac est de faire baisser le coût des emprunts immobiliers pour les ménages. Ces annonces, bien accueillies par les marchés, ont provoqué une chute du dollar, retombé à 1,37 dollar pour un euro. Le pétrole a lui grimpé au dessus de 50 dollars le baril, soutenu par la faiblesse du billet vert qui abaisse son coût pour les investisseurs étrangers.

MUTUELLES D'ASSURANCE : LA MACIF, LA MATMUT ET LA MAIF VONT SE MARIER

Mariage au sommet dans le monde des mutuelles d'assurance. La Macif, la Matmut et la Maif vont en effet se marier pour créer un nouveau groupe fort de 10,8 millions de sociétaires et de 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le poids du nouvel ensemble serait particulièrement important en assurance de dommages (auto et habitation), où il prendrait la première place en France avec notamment plus de 11 millions de véhicules assurés. "En cette période difficile économiquement, ce sont trois grandes groupes mutualistes solides qui oeuvrent à se rapprocher pour une meilleure croissance de chacun", a expliqué le PDG de la Matmut, Daniel Havis, dans une lettre adressée aux salariés de la mutuelle. L'union des trois assureurs va prendre la forme d'une Société de groupe d'assurance mutuelle (Sgam), sorte de holding chapeautant les trois groupes, selon des sources concordantes. Ce type de structure constitue la principale forme d'union chez les assureurs mutualistes et est souvent préféré à la fusion. Il permet par exemple la mise en commun de plateformes, de structures informatiques et de canaux de distribution, chaque établissement conservant son identité propre, sa marque et ses sociétaires.

AIG DETAILLE L'UTILISATION DES FONDS PUBLICS ET CREE UNE NOUVELLE POLEMIQUE

AIG, American International Group, n'en finit plus de faire les gros titres. Dimanche, l'assureur américain, ancien numéro un mondial du secteur, victime d'une perte de près de cent milliards de dollars en 2008, a révélé ce dimanche que la majorité des 170 milliards de dollars reçus de la part du Trésor américain avait servi à dédommager des banques, notamment étrangères, et des municipalités. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a été la principale bénéficiaire avec 12,9 milliards de dollars reçus. Suivent la banque française Société Générale (11,9 milliards) et la banque allemande Deutsche Bank (11,8 milliards). Parmi les autres gros bénéficiaires de fonds publics figurent la britannique Barclays (7 milliards), la banque d'affaires américaine Merrill Lynch (6,8 milliards) et la suisse UBS (5 milliards). Mais le groupe a surtout fait l'actualité en rendant public le versement de 165 millions de dollars de primes des dirigeants directement responsables de la crise qu'il traverse actuellement. Sa survie ne tient en effet qu'aux injections massives et répétées de fonds publics. A ce jour AIG a déjà reçu plus de 170 milliards de dollars de prêts la part de l'Etat, en échange de 79,9% de son capital. Poussée notamment par l'opinion publique américaine, la Chambre des représentants a ainsi décidé ce jeudi d'imposer à hauteur de 90% les primes versées aux salariés dont la rémunération dépasse les 250.000 dollars par an dans des entreprises qui ont reçu plus de cinq milliards de dollars d'aide publique.

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