Pour la première fois, les quelque 277.000 adhérents de l'UMP étaient appelés à désigner par vote électronique, du 16 au 22 mars, leurs chefs de file pour les régionales de mars 2010, dans 16 des 22 régions métropolitaines.

Le duel le plus médiatisé a sans doute été celui qui a opposé Valérie Pécresse à son collègue du gouvernement, Roger Karoutchi. La ministre de l'Enseignement supérieur, 41 ans, également conseillère générale des Yvelines, a recueilli 59,9% des voix, contre 40,1% à Roger Karoutchi, 57 ans, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et chef de l'opposition au Conseil régional, soit un écart de "6.000 voix" entre les deux rivaux, selon des sources internes à l'UMP.

Selon une source UMP, la participation des 70.000 adhérents revendiqués par l'UMP en Ile-de-France a été plus forte que prévu, à 48,8%. La région est présidée depuis 1998 par le socialiste Jean-Paul Huchon.

Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, qui avait apporté son soutien à Valérie Pécresse dans la dernière ligne droite de la campagne, a aussitôt salué sa "victoire exemplaire" et annoncé qu'il présiderait "son comité de soutien".  "Valérie est le symbole du rajeunissement des générations politiques à droite", a déclaré Jean-François Copé.

"Le parti a roulé contre elle et elle s'est accrochée", a déclaré un parlementaire parisien de cette candidate formée à l'Ena et HEC. "C'est une battante" et quel que soit le résultat des régionales, "elle ne s'arrêtera pas là", a-t-il assuré. "Son schéma de carrière est programmé: elle veut prendre la région pour être la première femme présidente de la République, en 2017", confiait également un responsable de l'UMP au début de la primaire.

Valérie Pécresse a d'ors et déjà invité Roger Karoutchi et ses soutiens à rejoindre son équipe. "Ce soir, nous lançons la reconquête de l'Ile-de-France dans l'unité et la volonté de changement", a-t-elle déclaré au siège national du parti après l'annonce officielle de sa victoire. "Je veux dire à Roger Karoutchi et tous ceux qui l'ont soutenu qu'ils ont toute leur place à nos côtés", a-t-elle ajouté.

Les résultats dans l'ensemble des régions

D'autres résultats ont également été communiqués ce dimanche. Le ministre Hervé Novelli a gagné dans le Centre, Brigitte Barèges l'a emporté en Midi-Pyrénées, Alain Lambert a vaincu Nicole Ameline en Basse-Normandie, tout comme Alain Suguenot face à Jean-Paul Anciaux en Bourgogne. Thierry Lazaro est sorti vainqueur dans le Nord/Pas-de-Calais, Raymond Couderc en Languedoc-Roussillon et Françoise Grossetête en Rhône-Alpes.

Dans plusieurs autres régions, il n'y avait qu'un seul candidat en lice. C'est le cas des ministres Xavier Darcos (Aquitaine), Roselyne Bachelot (Pays-de-la-Loire), Bruno Le Maire (Haute-Normandie) et Alain Joyandet (Franche-Comté).

L'UMP espère effacer sa cuisante défaite de 2004, qui ne lui a laissé que l'Alsace et la Corse -où les sortants sont dispensés de primaires- sur les 22 régions métropolitaines. Les chefs de file des régions Auvergne, PACA et Outre-mer seront désignés ultérieurement.