Après des informations de La Tribune parues vendredi, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a confirmé dimanche qu'elle avait demandé à ses services de se pencher sur la question d'un relèvement du plafond des sommes donnant droit à une réduction de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en cas d'investissement dans une PME.
"Je me dis aujourd'hui que, si on peut faire plus pour aider nos PME, (...), on n'a pas le droit de ne pas regarder la question", a expliqué Christine Lagarde lors du "grand jury" RTL-Le Figaro-LCI. "J'ai demandé à mes services de regarder, ça ne veut pas dire qu'on va le faire, mais ça mérite d'être regardé" pour voir "les avantages et les inconvénients", a poursuivi la ministre, soulignant que ce serait "au président de la République et Premier ministre de décider ce qu'il est approprié de faire".
"Ce dont les PME ont le plus besoin, c'est de fonds propres, c'est du capital", a fait valoir Christine Lagarde, soulignant que cette mesure avait déjà permis de "récolter près d'un milliard d'euros" pour renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises.
Selon La Tribune, le plafond des sommes donnant droit à une réduction d'ISF, en cas d'investissement dans une PME, devrait être relevé de 50.000 à 100.000 euros. « Depuis longtemps réclamée, cette mesure a enfin été acceptée sur le principe par le chef de l'État », affirmait à notre quotidien le député UMP Jean-Michel Fourgous.
Adopté en août 2007, le dispositif ISF PME offre aux 566.000 assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) recensés en 2008 la possibilité de réduire leur facture fiscale à hauteur de 75 % (pour l'investissement direct, ou 50 % via une intermédiation), dans une limite fixée jusqu'à présent à 50.000 euros. En 2008, cette mesure, dont ont bénéficié 73.000 foyers, leur faisant économiser 9.010 euros en moyenne, a drainé 1,1 milliard d'euros vers les PME. Pour l'État, le manque à gagner fiscal s'est élevé à 660 millions d'euros.