Réforme de l'hôpital : journée d'action et de mobilisation contre la loi Bachelot

Médecins et syndicats du secteur médical appellent à faire grève et à manifester ce mardi contre le projet de réforme du mode de direction de l'hôpital public. Ils craignent que le projet donne trop de pouvoirs aux directeurs administratifs, liés aux autorités politiques, au détriment du corps médical et des patients, avec pour conséquence la transformation de l'hôpital en entreprise avec un but de rentabilité financière.

Appuyés par des figures du monde des "blouses blanches", médecins et syndicats du secteur médical appellent à faire grève et à manifester ce mardi contre le projet de réforme du mode de direction de l'hôpital public. Ils craignent que ce texte donne trop de pouvoirs aux directeurs administratifs, liés aux autorités politiques, au détriment du corps médical et des patients, avec pour conséquence la transformation de l'hôpital en entreprise avec un but de rentabilité financière. Déjà adopté en première lecture à l'Assemblée, le projet doit être examiné par le Sénat à partir du 11 mai. La majorité de droite tente d'apaiser les critiques en promettant d'importantes modifications du texte initial.

Des chefs de service et professeurs peu habitués à manifester viendront soutenir les rangs des personnels des hôpitaux parisiens pour dire leur opposition au projet de loi Bachelot. Lundi, le professeur Laurent Lantiéri, qui a participé le mois dernier à la première greffe simultanée d'un visage et de mains au monde, s'est exprimé, après d'autres personnalités de la médecine, pour soutenir la mobilisation. "Si les députés votaient demain qu'un aéroport doit d'emblée avoir deux fois plus d'avions qui doivent voler beaucoup plus vite et que le billet d'avion doit diminuer de 50%, on dirait: c'est impossible. Donc, il faut un petit peu remettre un petit peu de raison là-dedans", a-t-il déclaré sur les ondes de la station RTL.

De fait vingt-cinq grands noms de la médecine parisienne ont déjà lancé plusieurs appels publics contre le texte, jugeant insatisfaisantes les réponses de la ministre de la Santé et se défendant d'être des "mandarins accrochés à leur pouvoir", comme les considèrent les partisans du texte. Après ces démarches, le gouvernement a annoncé qu'il ne reprendrait pas à son compte deux amendements votés par les députés en première lecture. Il ne devrait donc pas y avoir de disposition sur les dépassements d'honoraires, ni de réglementation visant la liberté d'installation des futurs médecins, alors que l'objectif initial était d'éviter la création de "déserts médicaux".

Cependant,  le coeur du projet concernant la réorganisation de l'hôpital est maintenu. Il prévoit de regrouper les établissements en "communautés hospitalières" en transformant les conseils d'administration en conseils de surveillance chargé de veiller aux équilibres financiers, avec un nouveau directeur aux pouvoirs renforcés.

Pour la Fédération CGT de la Santé, cette loi "néfaste" pour le service public et l'égalité d'accès aux soins "n'est ni amendable, ni négociable". Il "faut la retirer". La ministre de la Santé Roselyne Bachelot et le gouvernement assurent que le projet a été mal compris et qu'il s'agit de créer un fonctionnement en équipe avec un directeur s'appuyant sur un directoire à majorité médicale et dont le vice-président sera un médecin, ou un professionnel de santé.



 

 

 


 

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je soutiens pleinement la réforme Bachelot...alors que je suis chef de service de cardiologie en centre hospitalier périphérique: pourquoi? parce que publiant très régulièrement dans les revues anglo-saxones, étant membre d'un Editorial Board de gran...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Est ce que ça fera comme dans la série docteur HOUSE??? l'administration qui se bat contre le docteur qui se bat pour son patient??? Chouette. Non plus sérieusement, je trouve que le grand public manque d'information sur le projet complet, de manière...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Près d'un salarié sur quatre travaille dans la "fonction publique"; cela a des avantages: confort de rentier" pour les uns, résistance de la consommation pour la France; le prix à payer est prohibitif; nous n'achetons pas une voiture de luxe quand no...

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