"Faire de Saclay l'un des meilleurs campus du monde"

Alors que la "Sillicon Valley" française peine à émerger, Paul Vialle, président de la Fondation de coopération scientifique Paris-Saclay depuis le 28 avril 2009, porte le projet du campus du plateau.


Quelle est votre feuille de route ?

La Fondation de Coopération Scientifique s'est fixé une feuille de route claire: faire du Campus de Saclay à l'horizon de 2020, un campus d'enseignement, de recherche et d'innovation parmi les 10 meilleurs du monde à l'instar de Cambridge, Stanford, MIT... C'est ambitieux, mais nous avons des atouts considérables sur lesquels nous pouvons capitaliser. Ma mission est de créer les conditions du succès de ce projet. Comment ? En aidant les partenaires publics à progresser: il s'agit de renforcer scientifiquement le campus en faisant jouer les synergies entre les 23 établissements d'enseignement supérieur et de recherche grâce à la mise en ?uvre d'objectifs scientifiques, bien sûr, mais aussi économiques (liens avec les entreprises, création d'emplois...). Les acteurs du plateau de Saclay sont prêts à apporter leurs contributions scientifiques et entrepreneuriales à de grands enjeux de société et au besoin de compétitivité de notre économie. Il faut pour cela consentir un effort financier et accroître l'attractivité à l'international tout en préservant l'acceptabilité locale et l'environnement.

Est-ce réaliste ?

Oui, car le plateau concentre des forces considérables: Polytechnique, HEC, Paris XI, Supélec, l'Inra, le CNRS, le CEA, etc. sont déjà présents et plusieurs établissements vont les rejoindre (l'ENSTA, AgroParisTech, Centrale, l' ENS Cachan,...). Des réalisations majeures sont déjà en place comme le synchrotron Soleil. L'Onera (Centre français de recherche aérospatiale) y achève un nouveau bâtiment, le réseau de recherche Digiteo et le programme Nano-Innov se mettent en place. Sans compter les centres de recherche de nombreuses entreprises du CAC 40 telles Danone, Renault, Thalès...

La c?xistence de différentes structures (pôle de recherche et d'enseignement supérieur, réseaux thématiques de recherche avancée, Fondation....)
ne va-t-elle pas poser des problèmes de gouvernance ?

Ce n'est pas mon souci principal. Chercher à tout prix à rapprocher des institutions aux statut différents risque de conduire à une débauche d'énergie voire au blocage de tout projet. L'enjeu ne porte pas sur les organisations mais sur les équipes, les forces humaines. Dans ce contexte, et à condition que les objectifs soient bien définis, il est possible de créer des synergies non seulement entre institutions mais aussi entre public et privé.

Comment s'articulera le rôle de la Fondation avec le futur établissement public qui doit mener le projet de développement du plateau ?

L'établissement public aura un rôle d'aménageur: les transports et le développement durable sont par exemple de son ressort. L'identification de
nouveaux partenaires revient à la FCS. Mais des collaborations fortes seront nécessaires, y compris dans les domaines propres de chacun. Il faut aussi se préoccuper du volet vie étudiante. Une association des étudiants s'est constituée. Nous allons la rencontrer. Quant à la gouvernance, nous privilégions le pragmatisme. Des discussions sont en cours sur de nouveaux projets de statut. Les acteurs du plateau et les membres de la FCS n'étant pas forcément les mêmes, nous imaginons un accord de consortium entre une FCS réduite et les 23 acteurs.

La première tranche du projet Campus 2009-2015 a été évaluée à 1,9 milliard d'euros. Le gouvernement a alloué 850 millions au titre du plan Campus. Où
trouver les financements manquants
?

Attention, ce projet s'inscrit bien sûr sur le long et le moyen terme. Par ailleurs, sur le 1,9 milliard de besoins de financement actuellement identifiés, 922 millions sont couverts par des ressources identifiées (cessions, contrat de projet Etat-région...). Quant aux 850 millions du plan Campus, je rappelle qu'il s'agit de crédits non consomptibles, dont seul le produit sera utilisable. Or, avec la crise économique, le coefficient de transformation reste incertain. Nous devons donc faire des études financières et trouver environ 400 millions de cofinancements, entre autres auprès des collectivités territoriales.

 

Les tensions entre les cabinets de Valérie Pécresse et Christian Blanc, avec les collectivités locales, dont la Région Ile-de-France, ne sont-elles
pas un frein ?

La place des terre agricoles notamment fait débat. La nécessité d'améliorer la situation fait consensus. Il est évident qu'il ne faut pas créer une ville nouvelle invivable, mais maintenir l'environnement avec des zones agricoles, rurales et vertes, tout en privilégiant les transports. Finalement, le défi est aussi d'inventer en ce lieu pour le 21ème siècle une nouvelle forme de paysage agréable à vivre. De ce point de vue, je me place en demandeur exigeant vis-à-vis de l'établissement public et des collectivités.

Comment dynamiser la valorisation de la recherche sur le plateau ?
 

Les coopérations entre institutions ne doivent pas se limiter à une vision opportuniste et a minima dans le seul but de bénéficier d'argent public. Nous avons ainsi identifié 12 domaines scientifiques (biologie-santé, chimie, climat, nano sciences..) et allons voir domaine par domaine comment structurer les projets sur un certain nombre de modes collaboratifs adaptés. Nous procédons actuellement à l'inventaire pour dégager des thématiques porteuses. Après, se posera la question de l'exploitation des résultats publiés afin de pouvoir occuper le terrain, notamment face aux Etats-Unis qui mettent beaucoup d'argent pour exploiter les percées scientifiques. Autre nécessité: veiller à créer et faire vivre un tissu de PME innovantes.

 

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bonne idée mais pour y avoir fait une partie de mes études, c'est loinnnnnnn, il faut une voiture pour aller d'un bâtiment à un autre sans rater le début d'un cours, c'est sur une nationale saturée, en bout d'une ligne RER qui vient de Paris centre u...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bonjour, Le grand Paris dites-vous??? En réalité, le grand n'importe quoi!!! L'abandon d'une politique équilibrée d'aménagement du territoire, remplacé par...La folie des grandeurs d'une poignée d'inconscients, voilà la réalité!! Nous ne vouons pas...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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plan campus

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