Grand Emprunt : consultations au sommet

Le ministre du Travail Xavier Darcos et son collègue du Budget Eric Woerth ont engagé lundi des discussions avec les partenaires sociaux, tandis que l'UMP annonçait la convocation, le 20 octobre, d'une convention sur cet emprunt.

Les consultations sur le grand emprunt national, dont le président Nicolas Sarkozy a annoncé le lancement le 22 juin devant le parlement réuni en Congrès pour financer des investissements d'avenir, s'accélèrent.
 

Le ministre du Travail Xavier Darcos et son collègue du Budget Eric Woerth ont engagé lundi des discussions avec les partenaires sociaux, tandis que l'UMP annonçait la convocation, le 20 octobre, d'une convention sur cet emprunt.


"On est en pleine réflexion à l'intérieur de notre famille politique", a dit le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, lors de son point de presse hebdomadaire. Il a précisé que cette convention réunirait des élus, des praticiens et des experts.
"On va essayer tous ensemble de définir un certain nombre de priorités pour déterminer ce qui est prioritaire pour préparer l'avenir du pays", a-t-il ajouté.
 

Le chef de l'Etat avait pour sa part un déjeuner de travail avec les anciens Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard, co-présidents de la commission chargée de plancher sur l'utilisation du futur emprunt.
Les deux hommes, habituellement assez prolixes, ont refusé de parler à la presse en repartant, signe, peut-être, que la commission, qui se réunit tous les mercredis dans une dépendance du palais de l'Elysée, est entrée dans le vif du sujet.
 

"On sait qu'on va dépenser 40 milliards d'euros mais on ne sait pas comment", souligne un membre du gouvernement, selon qui 40 milliards d'euros serait l'objectif défendu par Michel Rocard pour le futur grand emprunt, que Nicolas Sarkozy voudrait lancer début 2010.
L'ancien Premier ministre socialiste a cependant estimé le 5 octobre, sur BFM, que 20 milliards d'euros semblait être "un maximum" pour l'an prochain, sans exclure une autre tranche pour l'année suivante. "L'important, c'est de préserver la signature de la France", a-t-il souligné à cette occasion.
 

UN NOUVEAU MODELE ECONOMIQUE ?
 

Il a aussi estimé que l'opération pourrait être réservée aux seules institutions financières et ne pas être proposée aux particuliers, afin d'en réduire le coût.
Alain Juppé avait dit à la mi-septembre qu'un échelonnement sur plusieurs années à raison de 20 milliards d'euros par an était un scénario possible, tout en estimant que le total ne devrait pas dépasser 100 milliards.
 

Pour le président du Conseil d'analyse économique du Premier ministre, Christian de Boissieu, la masse critique du futur emprunt se situe entre 20 et 60 milliards d'euros et pour l'économiste Christian Saint-Etienne, lui aussi membre du CAE, entre 15 et 40 milliards d'euros.
Alors que les propositions affluent de toutes parts sur l'utilisation des sommes qui seront levées, la commission Juppé-Rocard doit rendre ses conclusions début novembre.
 

"Michel Rocard comme moi-même tenons beaucoup à mettre le paquet sur la recherche, l'enseignement supérieur, l'innovation, y compris les PME innovantes", déclare Alain Juppé dans une brève interview diffusée par le site internet de l'Elysée.
 

"Je tiens aussi beaucoup à ce qu'un second grand axe de l'utilisation de cet emprunt soit la transition vers un nouveau modèle économique, c'est-à-dire vers une économie plus sobre, plus économe des ressources naturelles, plus verte", ajoute le député maire UMP de Bordeaux. Xavier Darcos et Eric Woerth devait recevoir lundi au ministère du Travail les syndicats CFDT, Force ouvrière et CGC pour entendre leurs suggestions. La CFTC et les organisations patronales Medef, CG-PME et UPA leur succèderont mardi.

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