L'Insee veut mieux mesurer la qualité de la vie, le bien-être et l'environnement

Dans la foulée du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, l'institut met au point de nouveaux indicateurs pour mieux appréhender l'impact de l'économie sur le quotidien des Français.

Deux mois après la publication du rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure de la performance publique et du progrès social, l'Insee est déjà prête à suivre ses recommandations afin d'appréhender de manière optimale la mesure de la qualité de vie, le développement durable et l'environnement. Parallèlement à la mesure de la production via le PIB, un exercice traditionnel auquel il est rompu depuis longtemps, intangible, et qui ne devrait être modifié qu'à la marge, l'Insee met désormais l'accent sur le revenu des ménages, "le facteur le plus pertinent pour tenter de mesurer le bien-être", selon son directeur général, Jean-Philippe Cotis. En 2010, ses travaux porteront notamment sur les données d'épargne et de patrimoine.

A terme, l'institut prévoit aussi de valoriser la richesse produite par les ménages via leurs travaux domestiques, comme les tâches ménagères ou l'éducation des enfants. Les enjeux liés à la qualité de la vie seront aussi abordés, par exemple dans le cadre de travaux sur le mal-logement. Enfin, la mise en place d'indicateurs de développement durable est prévue avec notamment la prise en compte des pollutions engendrées par l'activité économique. Cette nouvelle appréhension statistique de l'environnement s'effectuera également au niveau européen avec la mise au point de nouveaux indicateurs européens "verts" à partir de 2010.

Secoué par les critiques du monde politique, particulièrement pendant la dernière campagne présidentielle - notamment sur la mesure de l'évolution du pouvoir d'achat ou de l'inflation -, l'Insee n'a pas attendu ce rapport pour faire évoluer son champ d'investigation. Résultat, trois études explorant différemment la distribution des revenus et de la consommation pour mieux appréhender le bien-être ont été dévoilées mardi.

Revenu disponible

Elles nous apprennent notamment que 20% des ménages les plus aisés disposent d'environ 40% de l'ensemble du revenu disponible, les 20% les plus modestes n'en disposant pour leur part que de 8%. Si les prestations sociales représentent 52% du revenu des ménages les plus modestes, le patrimoine est à l'origine de 32% des revenus des ménages les plus aisés. L'éducation, la santé et les autres services représentent quant à eux 23% du revenu disponible des ménages, tous revenus confondus. Quant aux dépenses préengagées (logement, assurances, abonnements divers... elles rognent un tiers des revenus des plus modestes et un cinquième de ceux des plus aisés. Autre enseignement, les bas revenus ont eu tendance à rattraper les revenus intermédiaires entre 1996 et 2007.

Enfin, chiffre surprenant, une personne sur trois a vu son revenu varier de 30% à la hausse ou à la baisse entre 2003 et 2005, sous l'effet d'événements professionnels ou familiaux (période de chômage, séparation conjugale...). Cette période ayant été "calme" sur le plan de l'activité économique, on attend avec impatience les résultats portant sur la période actuelle, plus agitée.

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