Grèves : de 12% à 40% dans l'éducation, de 15% à 30% à La Poste, 8,5% à la Société Générale

Selon le ministère de l'Education, il y avait ce mardi 13,39% de grévistes dans le primaire et 12,26% dans le secondaire. Bien loin des chiffres des syndicats, qui avancent 31% et 40%. La grève à La Poste a été suivie par 15,5% des personnels, selon la direction, et par 25% à 30%%, selon les syndicats. 8,5% des salariés de la Société Générale faisait également grève ce mardi, selon la direction.

Une grève et des manifestations dans l'éducation et l'enseignement supérieur se déroulent ce mardi. Le cortège parisien prévoit par ailleurs de rejoindre pendant un temps celui des manifestants de La Poste, qui protestent contre le changement de statut de ce service public.

Les fédérations FSU et Ferc-CGT ont appelé les enseignants à la grève pour dénoncer les suppressions de postes, la réforme de la formation des enseignants et obtenir une meilleure revalorisation des salaires des professeurs.

Qurelle sur les taux de grévistes

Le SNUipp-FSU (premier syndicat en primaire) a annoncé 31% de grévistes parmi les enseignants des écoles primaires et maternelles. Le ministère en a annoncé seulement 13,39%.

Concernant le secondaire, le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, a estimé que "près de 40% des personnels" des collèges et lycées publics étaient en grève. Très loin, là aussi, des chiffres du ministère de l'Education, qui indique que le mouvement a été suivi en moyenne par 12,26% dans les collèges et lycées.

Outré, le Snes-FSU a dénoncé un "mode de comptabilisation des grévistes" qui "minore scandaleusement les taux de grévistes". "Les rectorats ne prennent en compte que les grévistes constatés à 8 heures. Tout collègue prenant son service plus tard dans la journée, à 9 heures, à 10 heures, à 14 heures, est alors d'office considéré comme non-gréviste, qu'il se présente ultérieurement à son poste ou non", a affirmé le Snes.

Sur la base des déclarations préalables de grève rendues obligatoires par la loi sur le service minimum d'accueil (SMA), le taux de grévistes annoncé avant la grève était de 20%. Les départements les plus concernés devaient être la Drôme, la Haute-Vienne et la Seine-Saint-Denis (55% de grévistes), les Alpes-Maritimes, la Creuse, l'Indre-et-Loire et les Landes (50%).

La loi de 2008 sur le droit d'accueil oblige par ailleurs les communes à organiser un accueil des élèves à partir du moment où plus de 25% des enseignants d'une école primaire se sont déclarés grévistes. 

Interrogé sur RTL sur d'éventuelles suppressions de postes dans l'Education nationale en 2011 (après 13.500 en 2009 et 16.000 prévues en 2010), le ministre de l'Education Luc Chatel a répondu: "le président de la République ne m'a pas demandé de revenir sur sa politique de non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux" partant à la retraite.

Dans le supérieur et la recherche, l'Unef, Sud étudiant et les associations Sauvons l'université (SLU) et Sauvons la recherche (SLR) ont aussi appelé à des mobilisations (assemblées générales, grève) et à se joindre aux manifestations des personnels de l'Education nationale.

Enseignants-chercheurs du supérieur et professeurs des écoles ont par ailleurs rejoint entre 15h00 et 15h30, Boulevard du Montparnasse, le cortège des postiers, partis de Rue du Bac (7ème) en direction de la Poste du Boulevard de Vaugirard (15ème).

Mobilisation en perte de vitesse à La Poste

Se déroule en effet également ce mardi une grève national à La Poste à laquelle cinq fédérations sundicales de postiers (CGT, CFDT, FO, Sud et CFTC) appellent pour dénoncer le projet de loi la transformant en société par actions. Les cinq syndicats, qui représentent 94% des voix aux élections professionnelles, ont déposé un préavis de grève illimitée uniquement pour la région parisienne et limité dans le temps dans certaines régions. Les syndicalistes dénoncent notamment la recherche de gains de productivité jugée excessive.

La grève a été suivie par 15,5% du personnel, selon la direction de l'entreprise dans un communiqué, les syndicats évoquant pour leur part des chiffres compris entre 25% et 30%. "Pour beaucoup d'agents, c'est dur de perdre une journée de salaire au moment de Noël, surtout quand le salaire est très bas", a déclaré Michel Dumans, secrétaire national de FO- postes, pour expliquer cette moindre mobilisation.

A noter que le projet de loi sur la Poste, voté le 10 novembre par le Sénat, qui organise ce changement de statut, viendra en discussion le 15 décembre à l'Assemblée nationale, décision prise à l'issue de la conférence des présidents. Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a promis qu'il n'y aurait "pas un euro de capitaux privés au capital de La poste", ce que les syndicats ont peine à croire...

Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot , employé à La Poste, s'est prononcé pour une prolongation de la grève, sur plusieurs jours, au moins jusqu'à la journée de manifestations de samedi.

Dans la banque aussi...

Une fois n'est pas coutume, 8,5% des salariés de la Société Générale, selon la direction, étaient en grève mardi à l'appel d'une intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO-SNB/CGC. Ils protestent face aux faibles hausses de salaires proposées mais expriment aussi leurs inquiétudes sur les conditions de travail. La banque compte 60.000 salariés en France.

Dans les négociations salariales pour 2010, la direction a proposé 0,7% d'augmentation générale et un "dividende du travail" (complément d'intéressement) de 600 euros. L'intersyndicale, qui s'est "serré la ceinture" l'an dernier après l'affaire Kerviel et les débuts de la crise , demande l'intégration de la prime versée début 2009 dans le salaire, soit environ 2% d'augmentation. La direction fait, selon la CGT, du "chantage à l'emploi" en disant : "on ne peut faire plus d'autant qu'on a garanti l'emploi pour 2009".

De plus, quelques centaines de salariés de la banque britannique HSBC se sont rassemblés ce mardi devant leur siège sur les Champs-Elysées à Paris pour réclamer "des sous" alors que les négociations salariales sont terminées.

Dans le cadre d'un appel à la grève nationale par une intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO-SNB de la banque, la direction a recensé mardi 6% de grévistes à Paris et 12,8% en province. Trois agences ont été fermées à Paris, 24 en province. La mobilisation parmi les quelque 9.500 salariés a été qualifiée de "modérée" par la direction, "forte" par les syndicats. Numéro un en Europe, HSBC est l'une des premières banques au monde par la capitalisation boursière.

Après trois séances de négociation, la direction a décidé de porter le salaire minimum annuel à 21.000 euros, d'accorder une augmentation de 1,2% pour les salaires inférieurs à 30.000 euros, et a prévu "une enveloppe salariale significative" pour valoriser les salariés les plus méritants, sans la chiffrer dans l'attente des résultats de l'année entière. Au premier semestre, la banque avait essuyé une baisse de 57% de son bénéfice net à 3,347 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros).

 

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