Le grand emprunt financera des pôles d'excellence, selon Sarkozy

C'est lundi prochain, le 14 décembre, que le chef de l'Etat dévoilera les priorités du grand emprunt. Il a d'ores et déjà annoncé qu'il servira à financer des "pôles d'excellence".

C'est lundi prochain, le 14 décembre, que le chef de l'Etat dévoilera les priorités du grand emprunt. Il a d'ores et déjà annoncé ce mardi lors d'une table ronde à Geispolsheim (Bas-Rhin), en présence des ex-Premiers ministres Michel Rocard et Alain Juppé, qui ont codirigé un rapport sur ce thème, que ce grand emprunt servira à financer des "pôles d'excellence".

Le futur grand emprunt servira à financer des pôles d'excellence dans la recherche, l'enseignement supérieur, l'industrie et la santé, a déclaré ce mardi Nicolas Sarkozy, qui a exclu tout saupoudrage. Lors d'une table ronde avec des chercheurs, des universitaires et des industriels, près de Strasbourg, le chef de l'Etat a déclaré qu'il annoncerait lundi prochain les modalités et l'utilisation de cet emprunt national.

Il a précisé qu'il suivrait "dans les grandes lignes" les propositions de la commission coprésidée par les ex-Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard, qui l'accompagnaient en Alsace avec les principaux ministres concernés. Dans un rapport remis le 19 novembre au chef de l'Etat, cette commission propose 35 milliards d'euros d'investissements orientés vers l'innovation, dont 16 milliards pour la recherche et l'enseignement supérieur. Au moins 22 milliards d'euros de cette enveloppe devraient être financés par l'emprunt.

Nicolas Sarkozy a exposé la philosophie de cette opération, annoncée le 22 juin. Il a ainsi dit qu'il n'était pas question de saupoudrer les sommes levées par le futur emprunt. "Nous voulons des pôles d'excellence", a-t-il dit. Il a promis d'aider massivement les universités, notamment sous forme de dotations en capital, comme le propose la commission Juppé-Rocard, mais à une condition. "Les moyens, on les donnera à des universités qui auront fait le choix du regroupement, de l'excellence, d'une nouvelle gouvernance, de la contractualisation et des résultats", a-t-il dit. "Nous voulons les meilleures universités du monde."

Le gouvernement soutiendra aussi des filières industrielles dans le cadre de l'emprunt, a-t-il ajouté en citant la chimie, l'aéronautique et l'automobile. Mais là aussi à une condition, a-t-il dit, en visant particulièrement l'automobile: que ces filières créent des emplois et des laboratoires en France.
 

"CHEMIN DE ROSES"
 

"Nous sommes décidés à mobiliser des moyens dans la recherche pour vous aider dans la modernisation de votre appareil de production mais nous voulons aussi des usines en France", a déclaré le chef de l'Etat."Qu'on crée une usine en Inde ou en Chine pour vendre des véhicules aux Indiens et aux Chinois, je n'ai rien à dire", a-t-il poursuivi. "Là où j'ai un problème, c'est qu'on fasse fabriquer des voitures destinées à la vente en France ailleurs qu'en France, parce que ce n'est pas très écologique, il faut les faire revenir."
 

Parmi les autres secteurs prioritaires que financera le grand emprunt, Nicolas Sarkozy a cité la santé, l'économie numérique et les énergies renouvelables - mais pas au prix de l'abandon de l'énergie nucléaire, a-t-il cependant prévenu. Il a ainsi réaffirmé sa volonté de dépenser un euro dans le nucléaire pour un euro dans les énergies alternatives.
 

Il a défendu la méthode qui a présidé à la préparation du grand emprunt en faisant de la commission Juppé-Rocard un exemple de coopération dépassant les clivages politiques. Nicolas Sarkozy a ainsi remercié l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard d'avoir surmonté la "maladie française du sectarisme", qui "consiste à dire tous les intelligents sont dans une famille, tous les stupides sont dans une autre". Michel Rocard a joué le jeu. Il a dit n'avoir en rien renoncé à ses convictions et s'être laissé convaincre par l'idée d'un grand emprunt au fil des discussions, après avoir été réticent à l'idée d'une aggravation de l'endettement français.
 

Nicolas Sarkozy a enfin répondu à ceux qui jugent, jusque dans sa majorité, que le futur emprunt aura surtout pour conséquence d'alourdir l'endettement de la France. "La France a un problème gigantesque d'investissement", a-t-il expliqué. "Il faut limiter les dépenses, OK. Mais si dans le bilan vous ne cherchez pas à augmenter la part des recettes et vous ne jouez que sur la part des dépenses, vous ne suivrez jamais l'évolution du monde, qu'il faut de surcroît précéder."

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