Les militants de France nature environnement ne regrettent pas la taxe carbone à la française

Réunis en congrès, les membres de France nature environnement ont accueilli Chantal Jouanno venue leur expliquer les raisons de l'abandon du projet de taxe carbone.

Ils sont venus de toutes les régions de France pour assister au 34ème congrés de leur fédération. Créateurs d?associations environnementalistes, militants écologistes, ils ont reçu jeudi la secrétaire d?Etat à l?écologie, Chantal Jouanno, alors que la veille, le président de la république enterrait la taxe carbone, l?une des mesures phare du Grenelle de l?environnement.

On aurait pu s?attendre, de la part de militants écologistes, à une bronca contre la représentante du gouvernement. Il n?en fut rien. Et pour cause. La taxe carbone, telle que le gouvernement en avait dessiné les contours était "un projet bien mal ficelé", juge Guillaume, président des Vertuoses, une association écolo du Mans. Le jeune homme qui n?affiche pas plus de vingt-six printemps et possède un master en environnement de l?université de Rennes justifie son jugement. "La taxe carbone à 17 euros était inefficace pour changer les comportements. A ce prix là, les plus vertueux n?auraient gagné que quelques centimes par an. Comment être incitatif à ce prix là ?" Pour mémoire le principe de la défunte taxe était de taxer les consommations d?énergie des particuliers (hors l?électricité) puis de leur reverser un chèque vert correspondant en principe à leurs dépenses supplémentaires. Les foyers les plus économes devaient y gagner car ils touchaient plus que ce qu?ils n?avaient dépensé en taxe.

Même son de cloche de la part de Corinne, présidente d?une jeune association toulousaine "Tri recyclage et autres intentions", oeuvrant dans le domaine des déchets. "C?est une bonne chose" que la taxe carbone ait été abandonnée explique-t-elle. "Elle n?était pas juste car elle ne prenait pas en compte l?électricité". "On a milité pour une contribution pas pour une taxe", renchérit Michel, de la fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna). La différence ? La contribution climat énergie (CCE) élaborée par la commission Rocard, établissait le prix de la tonne de CO2 à 32 euros, incluait l?électricité afin d?éviter de favoriser l?électricité d?origine nucléaire et enfin était redistribuée en tenant compte des revenus des particuliers.

Avec de telles différences de conception on comprend que les militants ne mettent aucun enthousiasme à défendre cette fiscalité écologique que pourtant ils appellent de leurs v?ux. Difficile de regretter une mesure qu?on réfute. D?ailleurs leur vraie crainte est au-delà de la taxe carbone. Car ce qu?ils perçoivent dans le renoncement du président de la république, c?est une relégation des questions écologiques au second voire au troisième plan des priorités gouvernementales. "Le Grenelle de l?environnement ? c?est foutu", lâche aigrement Michel, immédiatement approuvé par les autres. La désillusion n?est tempérée que par les déclarations de la secrétaire d?Etat à l?écologie. "C?est courageux de la part de Chantal Jouanno de se démarquer ainsi du gouvernement", approuvent-ils de concert.

Commentaire 1
à écrit le 27/03/2010 à 10:42
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Une taxe bien pensée...: Les plus pollueurs en sont exonnérés, elle coûte plus cher qu'elle ne rapporte :Calcul du montant+Payement+calcul différentiel+remboursement, c'est La poste qui se serait frottée les mains!!!, Rien ne prouve que le CO2 est re...

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