L'Ecole de Mines de Nantes veut lever 10 millions d'euros

L'école d'ingénieurs lance un fonds de dotation avec ses partenaires industriels historiques. Parmi eux, EDF, Areva, Daher, Séché Environnement ou encore Sodifrance se sont déjà engagés à hauteur de 4 millions d'euros.

La culture de la fondation fait doucement son chemin en France. Alors que certaines universités ont déjà créé la leur, l'école des Mines de Nantes, pourtant culturellement très liée au tissus industriel (elle est rattachée au ministère de l'Industrie comme toutes les Ecoles des mines et des télécommunications et dégage chaque année 5,5 millions d'euros de contrats avec l'industrie sur un budget de 25 millions d'euros), vient tout juste, ce mardi 21 septembre, de lancer son fonds de dotation. Un moyen pour son directeur, Stéphane Cassereau, de "constituer un c?ur de cible de partenaires de longue durée en matière de recherche, de valorisation et de veille économique. Il s'agit aussi de mener des réflexions sur certaines problématiques à 5 ou 10 ans afin d'anticiper en matière de formation et de recherche."

L'objectif est de lever une dizaine de millions d'euros sur cinq ans avec une cinquantaine de partenaires fondateurs. Les Mines de Nantes comptent à terme consacrer 7 millions d'euros au développement de nouveaux axes de formation et de recherche, notamment via des chaires d'entreprise, le reste devant soutenir le développement international, l'égalité des chances (l'école participe aux "cordées de la réussite" en accompagnant des lycéens de zones prioritaire), le développement durable ainsi que le "développement économique dans les territoires" (PME, création d'entreprise, promotion des métiers de l'industrie et de l'informatique).

D'ores est déjà, EDF, Areva, Daher (équipementier aéronautique et nucléaire), Europe Technologies (procédés métalliques et composites), Sodifrance (SSII), l'Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) et la FEED (Fondation européenne pour les énergies de demain) se sont engagés à hauteur de 4 millions d'euros. L'équipementier Daher a ainsi mis 1,5 million d'euros dans une chaire dédiée aux matériaux appliqués à l'aéronautique et au nucléaire.

"Nous comptons accélérer les processus de fabrication. Nous utiliserons cette chaire comme vecteur de communication grâce aux thésards que nous recruterons et pour resserrer les liens avec l'académique afin d'être plus innovants et compétitifs face aux grands groupe", explique Nicolas Orance, directeur du développement de Daher. Sodifrance va pour sa part participer au lancement d'une formation sur l'ingénierie des modèles, "un domaine où tout est à faire", constate son directeur général, Yves Lennon. Certes, s'engager en période de crise est lourd, reconnaît Patrick Cheppe, président d'Europe Technologie, PME de 200 salariés, mais "c'est important pour notre développement international et notre diversification". L'école des Mines s'appuie pour ce lancement sur l'expérience réussie de la chaire "stockage et entreposage des déchets radioactifs" lancée il y a un an avec Areva, EDF, l'Andra et la FEED.

D'ici à 2018, l'école espère doubler le nombre de ses diplômés à 500 et celui de ses enseignants chercheurs à 200. Mais elle devra aussi et surtout digérer, avant, la réforme en cours qui vise à rapprocher les corps des Mines et des Télécoms. Un institut regroupant les différentes écoles doit voir le jour début 2012.

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