Le programme Envie d'Agir finalement maintenu

Le ministre de la Jeunesse a décidé de maintenir en 2011 ce programme d'aide aux jeunes face au tollé provoqué par son projet de suppression.

Les acteurs locaux auront eu gain de cause. Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives a confirmé ce vendredi en séance à l'Assemblée nationale, lors de la discussion du budget de la jeunesse et de la vie associative que le programme Envie d'Agir serait maintenu en l'état. Les crédits qui lui seront consacrés en 2011 seront identiques à ceux de 2010, soit 3,2 millions d'euros.
Pourtant, une circulaire émise cet été avait précisé aux préfets et directions régionales et départementales que "le dispositif Envie d'Agir ne sera pas reconduit en 2011". Ce qui avait provoqué une levée de boucliers de la part des acteurs locaux et de certains parlementaires (La Tribune du 25 octobre 2010). De fait, ce programme s'est fortement ancré dans le tissus local et associatif depuis sa création en 1986. Reposant sur deux dispositif (un départemental et un régional), il a à ce jour financé 26.400 projets bénéficiant en tout à 80.000 jeunes de 11 à 30 ans par le biais de bourses pouvant atteindre 6.000 euros. En 2009, près de 2.000 projets ont été ainsi soutenus.

Service civique

Estimant que ces projets avaient tendance à « partir tous azimuts , à manquer de cohérence » et à s'éloigner de son objectif premier (l'engagement citoyen), le ministère de la jeunesse avait prévu de le "reformater" en le "regroupant avec d'autres actions dédiées à l'engagement citoyen comme le service civique", qui lui va mobiliser un budget de 97 millions d'euros en 2011. Lancé en septembre, le service civique doit bénéficier à 10.000 jeunes d'ici à la fin de l'année (pour un financement de 40 millions d'euros), l'objectif étant d'atteindre 20.000 bénéficiaires en 2012 et 75.000 à terme.
Mais la mobilisation du collectif  "Pour Envie d'agir", appuyé par de nombreux parlementaires, a provoqué un revirement de la part du ministre. « Je n'ai jamais eu l'intention de supprimer Envie d'Agir, se défend-il. Mais j'ai reçu ses responsables et il s'avère qu'une partie n'est pas reformatable, ce qui crée de l'ambiguïté. Je me suis aussi rendu compte que l'effet réseau était très important. » Cultivant le pragmatisme, Marc-Philippe Daubresse a donc décidé de maintenir intégralement le programme. La circulaire diffusée un peu trop vite cet été sera remplacée par un nouveau texte.
Les crédits en faveur de la jeunesse (212,4 millions d'euros pour le service civique, l'insertion et le développement de la vie associative) vont donc tous être un peu "rabotés" afin de consacrer à nouveau 3,2 millions d'euros au programme en 2011, qui figureront cependant désormais parmi les crédits consacrés au service civique . "Je vais faire d'Envie d'Agir l'une des expérimentations structurantes des laboratoires de la jeunesse. Il y aura donc plus de place pour lui qu'avant", assure à La Tribune Marc-Philippe Daubresse. Le sénateur UMP Christian Demuynck (Seine Saint-Denis), très en pointe dans la défense du dispositif, ne baisse pour autant pas la garde. Il demande au ministre de "s'engager formellement en déposant un amendement gouvernemental qui permette d'inscrire dans le budget 2011 une ligne spécifique Envie d'Agir".

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