Borloo jette l'éponge, Copé à la tête de l'UMP

Nicolas Sarkozy a renommé dimanche comme Premier ministre François Fillon conduisant Jean-Louis Borloo , longtemps favori pour le poste, à choisir de décliner toute participation à la nouvelle équipe en formation.
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François Fillon s'apprêtait dimanche à proposer à Nicolas Sarkozy un gouvernement privé du centriste Jean-Louis Borloo , longtemps présenté comme le favori pour le remplacer au poste de Premier ministre.  Reconduit moins de 24 heures après avoir vu sa démission acceptée par le chef de l'Etat, le Premier ministre a consulté toute la journée et effectué deux déplacements à l'Elysée. La course au remaniement s'est brutalement accélérée quand Jean-Louis Borloo a annoncé qu'il ne ferait pas partie de la nouvelle équipe formée par Nicolas Sarkozy François Fillon.

"J'ai informé le président de la République des raisons pour lesquelles j'ai choisi de ne pas appartenir à la prochaine équipe gouvernementale", déclare le ministre sortant de l'Ecologie dans un bref communiqué. "Je préfère, en effet, retrouver ma liberté de proposition et de parole au service de mes valeurs, qui ne sont pas de circonstances, au premier rang desquelles je place la cohésion sociale", ajoute-t-il.

Autre signe de l'imminence du remaniement, Jean-François Copé prendra la tête de l'UMP, en vertu d'un accord avec Nicolas Sarkozy, a-t-on appris dimanche dans son entourage. L'actuel président du groupe UMP à l'Assemblée nationale a refusé de devenir ministre de l'Intérieur parce qu'il avait fait du secrétariat général du parti présidentiel, où il remplacera Xavier Bertrand, son objectif en vue d'une éventuelle candidature à la présidentielle de 2017.

A défaut de créer un électrochoc par le choix d'un nouveau chef de gouvernement, le président de la République a soigné la mise en scène, après cinq mois de faux suspense, en reconduisant son Premier ministre en plein week-end. François Fillon a pour sa part déclaré dans un communiqué s'engager "avec détermination dans une nouvelle étape". Celle-ci "doit permettre à notre pays de renforcer la croissance de son économie au service de l'emploi, de promouvoir les solidarités et d'assurer la sécurité de tous les Français", a précisé le Premier ministre.

UN GOUVERNEMENT "RESSERRÉ" ET "FÉMINISÉ"


Autant de têtes de chapitre d'un programme pour les 18 mois qui restent avant l'élection présidentielle de 2012 et sur lequel il pourrait demander la confiance du Parlement après une déclaration de politique générale. Le chef de l'Etat et le Premier ministre veulent composer un un gouvernement "resserré" et "féminisé", apprend-on de sources gouvernementales. Jean-Louis Borloo , qui posait ses conditions pour rester au gouvernement après avoir brigué Matignon en vain pour y apporter une coloration sociale, n'y figurera donc pas, pas plus que Jean-François Copé.

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a été le premier reçu dimanche matin par François Fillon, ce qui semble accréditer la perspective de son retour au gouvernement. D'autres ministres semblent assurés de rester, comme celui de l'Education nationale, Luc Chatel, qui verrait même son portefeuille élargi à la jeunesse et aux sports. De même, la rumeur politico-médiatique donnait dimanche Roselyne Bachelot, proche de François Fillon, aux Affaires sociales à la place d'Eric Woerth et remplacée à la Santé par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat sortante à l'économie numérique.

L'opposition n'a pas tardé à railler le "non-choix" de Nicolas Sarkozy, qui a finalement entendu ceux qui, dans sa majorité, François Fillon en tête, ne voulaient pas de Jean-Louis Borloo à Matignon.  "Tout ça pour ça", a dit le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault. "On savait que cela allait se terminer comme ça", a-t-il ajouté. "Cela veut dire que, de toute façon, c'est la même politique qui va continuer. Quand on est président de la République, on devrait avoir un petit peu plus le sens du respect des Français parce que les ministres (...) ont la tête ailleurs depuis des mois au lieu d'être concentrés sur les problèmes de la France."

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