Le patron d'Assas élu à la tête des présidents d'université

Louis Vogel, le président de Paris II-Assas, a été élu ce jeudi à la tête de la conférence des présidents d'université pour deux ans. Certaines de ses prises de positions inquiètent les étudiants.
DR

Nombre de candidats à l'élection présidentielle rêveraient d'un pareil scénario : se porter candidat et être élu 15 jours après. C'est le de force réalisé par Louis Vogel, le prolixe président de l'université Panthéon-Assas, qui a emporté ce jeudi la présidence de la conférence des présidents d'université (CPU). Alors qu'il ne s'est déclaré aux côtés d'Yvon Berland (Aix-Marseille II) et d'Anne Fraïsse (Montpellier III) que le 30 novembre, se définissant lui-même comme un "challenger", il a emporté le morceau par 61 voix contre 40 sur la liste concurrente menée par le président de l'université de Strasbourg, Alain Beretz. La "diversité" de sa liste (qui mêlent tendances de droite et de gauche) aura donc séduit une majorité de présidents d'université, les grandes lignes des deux professions de foi étant, pour les non initiés, relativement proches.

Dégager un concensus

Louis Vogel, qui préside par ailleurs le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) parisien Sorbonne Universités (Paris II, IV et VI) succède ainsi pour deux ans à Lionel Collet, président de l'université Claude Bernard (Lyon I). Cet agrégé de droit privé et diplômé de Sciences Po aura, avec son équipe (outre les deux vice-présidents, la commission permanente de la CPU compte 14 membres), la lourde tâche de défendre la cause des universités alors que ces dernières sont en pleine révolution et doivent gérer en même temps leur passage à l'autonomie, les appels à projet du grand emprunt, leurs regroupements au sein des PRES... alors que le contexte budgétaire est des plus tendus. Ce qui implique d'arrondir les angles, de dégager un consensus parmi 83 universités, tout en étant capable de s'affirmer face au gouvernement. Sans compter que les échéances électorales de 2012 risque de compliquer encore la donne. "Nous avons fait de gros progrès en matière d'unité. Nous avons la capacité de théoriser de manière non polémique la différenciation des établissements", estimait récemment Jacques Fontanille, membre du bureau sortant.

"Pour renforcer les universités dans leur positionnement face au ministère, la CPU doit être en mesure de prendre proposition a priori. Face aux enjeux en cours qui vont changer la carte universitaire du pays, l'heure est venu de peser dans le débat public, de fournir des études et de renforcer le dialogue avec les grandes écoles", estime Louis Vogel citant l'exemple de l'insertion professionnelle, sujet sur lequel "les universités disposent de nombreux chiffres". Selon lui, la CPU doit s'imposer en tant qu' "experte".

Frais d'inscription

La ministre de l'Enseignement supérieur a salué l'élection de l'équipe de Loui Vogel, qui "forme le voeu d'un dialogue constructif". Mais  l'organisation étudiante FAGE (fédération des associations générales étudiantes) s'est inquiétée de son côté "des récentes déclarations de Louis Vogel" concernant les "frais d'inscription ou la sélection", estimant que le président de Panthéon Assas "semble tendre vers un modèle de frais modulaires à l'image de ce qui se fait dans certains établissements ou certaines pays européens".

Commentaires 2
à écrit le 17/12/2010 à 14:41
Signaler
cette élection me paraît très positive, c'est l'une des (trop) rares personnes qui peuvent sortir l'Université française de son marasme.

à écrit le 16/12/2010 à 22:20
Signaler
au risque de vous décevoir, les universités n'ont pas de "patron".

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.