Valérie Pécresse veut améliorer les procédures d'inscription dans le supérieur

En visite ce jeudi au lycée parisien Turgot avec Luc Chatel, la ministre de l'Enseignement supérieur a assuré que l'information sur les filières et diplômes à destination des lycéens, dans le cadre de la procédure informatique d'inscription "Admission post-Bac", sera améliorée.

Ils sont une bonne trentaine ce jeudi matin, un peu intimidés, face à Valérie Pécresse et à Luc Chatel. Les ministre de l'Enseignement supérieur et de l'Education nationale ont de décidé de rencontrer une classe de terminale du lycée Turgot à Paris (3ème arrondissement) à la veille de l'ouverture de la procédure "Admission post-Bac" (APB), le 20 janvier. L'idée est de suivre tout au long du semestre ces élèves de la terminale S5 dans les différentes étapes de pré-inscription dans le supérieur.

Généralisée à toutes les académies en 2009, cette "plate-forme d'orientation", est un passage quasi-obligé pour les futurs bacheliers, un nombre croissant de formations y figurant. La session 2011 concerne ainsi 9.097 formations (licences, BTS, DUT, classes préparatoires aux grandes écoles, études de santé, métiers d'arts, diplômes de techniciens supérieurs, écoles d'ingénieurs, cycles préparatoires universitaires...). Douze nouvelles écoles d'ingénieurs et trois cycles préparatoires universitaires y ont notamment été intégrés. Autres nouveauté de la session 2011, 1.360 lycées volontaires procèdent désormais à la remontée automatique des notes et 982 ont totalement dématérialisé les dossiers. Les élèves de terminale ont jusqu'au 20 mars pour formuler leurs v?ux et jusqu'à fin mai pour les modifier.

Lever les inhibitions

Pour le ministère de l'Enseignement supérieur, cette procédure, parce qu'elle fournit la même informations à tous les bacheliers (ils ont été 740.841 candidats dont 536.290 élèves de terminale à s'inscrire en 2010), est un "vecteur d'ouverture sociale" et permet de "lever les inhibitions". Ce qui incite certains lycéens à se diriger "vers des voies qu'ils n'auraient pas spontanément choisies". Autre élément d'incitation, une meilleure information en matière d'aide sociale. Une simulation de bourses est ainsi proposée à chaque élève formulant le v?u de poursuivre en classe préparatoire, d'où d'ailleurs, selon le ministère, "l'augmentation significative du nombre de boursiers" en classe prépa dès l'année 2009-2010.

Auparavant, ne sachant même qu'ils pouvaient bénéficier d'une bourse, nombre d'élèves se détournaient d'office de certaines voies sélectives. Une "autocensure" qui, ajoutée au manque d'informations dans les milieux défavorisés, creusait le fossé de l'orientation avec les familles initiées.

Mais malgré les réformes en cours (APB mais aussi la refonte de l'Onisep et de son portail monorientationenligne.fr, réforme du lycée avec un meilleur accompagnement personnel et une orientation progressive...), les élèves défavorisés socialement éprouvent encore beaucoup de mal à se retrouver dans le dédale des structures. Les témoignages des élèves de la terminale S5 du lycée Turgot en sont l'illustration. Ils se retrouvent souvent seuls dans leurs démarches et se sentent démunis malgré les efforts mis en ?uvre par leur proviseur Michel Pantebre (accompagnement et sessions d'orientation dès la classe de seconde, dispositif de réussite scolaire, participation à quatre "Cordées de la réussite" avec l'ESCP Europe, Centrale, les Arts et Métiers Paris Tech et l'Ecole normale supérieure d'Ulm), et leur conseillère d'orientation. Cette dernière se partage entre plusieurs établissements et n'est présente dans l'enceinte du lycée qu'un jour et demi par semaine. Pour Luc Chatel, les élèves doivent apprendre à "dédramatiser les choix et prendre conscience qu'il est possible de changer de parcours".

Expériences de terrain

Valérie Pécresse a donc décidé de parfaire le dispositif APB. "Ce qui est important, c'est que j'aille dire aux universités, aux BTS, aux classes préparatoires, que dans la présentation qu'ils font des diplômes sur le portail APB, ils décrivent non seulement le contenu du diplôme, mais aussi ses débouchés en terme de métiers", a-t-elle indiqué. L'idée est aussi que les lycéens puissent être informés sur l'ensemble des "directions qu'on peut prendre après une première année dans le supérieur". Face à l'explosion de l'information, qu'il faut être en mesure de décoder, la ministre veut mettre en réseau tous les établissements et favoriser les contacts avec les enseignants du supérieurs mais aussi les professionnels, confie son entourage. Une demande exprimée par la professeur principale de la terminale S5 deTurgot, Monique Raabon : "ce qui manque essentiellement aux élèves sont les expériences de terrain. Beaucoup baissent les bras car ils n'ont pas conscience de ce qui les attend", estime-t-elle.

Les universités ont récemment commencé à mettre en place des dispositifs pour se rapprocher des lycéens. Celle de La Rochelle informe ainsi les lycées des formations qu'elle propose ainsi que de leur taux de réussite et d'insertion. Elle organise des sessions d'accueil d'élèves de classe de 1ère (rencontres avec les enseignants, visites de sites, possibilité d'assister à des cours de TD...), des visioconférences et des "tchats".

A plus long terme est attendu le rapport de Jean-Robert Pitte sur le service public de l'orientation qui prévoit de rassembler dans des lieux uniques l'orientation scolaire et l'orientation tout au long de la vie. En attendant, les lycéens peuvent se rendre au salon Admission post-Bac qui se tient ces 7 et 8 janvier à la Grande Halle de la Villette à Paris pour aller à la pêche aux informations.

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