La crise des marchés fait réagir les politiques français en ordre dispersé

Contre une propagation de la crise de la dette en France, une même réponse se fait entendre dans la majorité comme au sein de l'opposition : le déficit public doit être réduit rapidement. Sur la mise en œuvre de cette politique budgétaire, en revanche, le débat reste vif avant la rentrée.
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Avant même la rentrée et le redémarrage de la campagne pour les présidentielles 2012, la réduction des déficits publics fait déjà l'objet de commentaires politiques. Alors que les marchés s?emballent et que l?agence Standard & Poor?s félicite la France pour sa politique budgétaire, certains responsables politiques français s'accordent sur un objectif de réduction du déficit public.

Du côté du parti présidentiel, le ministre des Finances, qui s'exprimait sur Europe 1, après la conférence du G7, a réaffirmé l'objectif de réduction des déficits publics. Evalué à 7% du PIB en 2010, il doit être ramené à 4,6% l'an prochain puis atteindre les 3% en 2013, le maximum imposé par les critères de convergence de Maastricht. Dans le même sens, la porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, Valérie Pécresse, réitère le voeu de l'UMP de voir la "règle d'or" sur l'équilibre budgétaire adoptée en septembre. Cette loi vise à inscrire l'équilibre budgétaire dans la Constitution.

Borloo veut accélérer le rythme

Jean-Louis Borloo va plus loin. Le président du Parti radical, récemment désolidarisé de l'UMP, estime que "la France doit, dès 2012, revenir à 3% de déficit au lieu des 4,6% prévus". L'ancien ministre français de l'Economie demande aussi, dans une interview au Figaro publiée ce lundi, qu'une réunion d'urgence du G8 et du G30 soit convoquée.

A gauche, les réactions à la situation économique internationale reflètent les positions des candidats. Manuel Valls a demandé au gouvernement de  "prendre dès à présent les mesures nécessaires au rétablissement" des comptes publics. S'exprimant lui aussi sur Europe 1, le député-maire socialiste d'Evry ajoute aussi ne pas être hostile a priori à la "règle d'or". Le candidat aux primaires accuse toutefois Nicolas Sarkozy de se servir de cette loi à des fins purement électoralistes.  Selon Manuel Valls, le chef de l'Etat veut, "à quelque mois de l?élection présidentielle, apparaître comme celui qui est capable d?imposer cette règle d?or. Alors qu?il a la responsabilité de la dégradation des finances publiques". Le socialiste en appelle à "un très large rassemblement autour de l'esprit de responsabilité" et espère un compromis. 

Vers un compromis au PS sur la "règle d'or"?

Dans le camp de François Hollande, Pierre Moscovici s'est chargé de transmettre sa réaction concernant la crise des dettes souveraines. "Il est temps que l'Europe soit capable de prendre vraiment son destin en main en manifestant qu'il y a en son sein une solidarité forte" et "en disant aux marchés que ce ne sont pas eux qui vont faire la loi mais que les Européens de toute façon sont capables de mutualiser leur dette", a déclaré l'ancien ministre des Affaires européennes toujours sur Europe 1. Ce dernier estime nécessaire de trouver des "remèdes structurels" à cette crise.

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon a exprimé son opinion sur twitter : "règle d'or. La droite s'autoamnistie et veut porter le coup de grâce a l'Etat providence. Triple zéro à N.Sarkozy pour ses cadeaux fiscaux."

Pour les extrêmes, Jean-Luc Mélanchon et Marine Le Pen se rejoignent pour condamner les marchés dans des communiqués publiés ce lundi. Le premier propose de les"soumettre à la volonté des parlements" tandis que la seconde répète que "la France "doit retrouver sa liberté face aux marchés".

La veille, un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche indiquait que près de la moitié des Français ne font confiance à aucun des trois principaux candidats à la présidentielle pour réduire la dette française. Les sondés sont entre 27 et 28% à accorder leur confiance au président sortant sur ce sujet en cas de victoire en 2012. Ils sont 25% à compter sur François Hollande dans ce domaine et 20% pour Martine Aubry.

Commentaires 21
à écrit le 10/08/2011 à 12:01
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Il faut tailler dans les dépenses qui n'apportent rien en retour: toutes les subventions à la "culture", arrêter toutes les dépenses qui ne servent absolument à rien: rond-points, subventions aux associations, dons d'argent aux pays d'Afrique, financ...

à écrit le 09/08/2011 à 14:12
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Pourquoi mettez-vous ensemble J.L Mélenchon et Le Pen ? Ils n'ont rien à voir ensemble. Mélenchon vient d'un courant du Parti socialiste qui a le plus combattu le Front National, et il continue. Mélenchon est contre la mondialisation capitaliste, Le ...

à écrit le 09/08/2011 à 13:42
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Vu l'urgence et la gravité de la situation tout en connaissant les remèdes, on serait tenté de penser que les hommes/femmes politiques de tout bord travailleraient à l'unisson! Mais non: chacun vise 2012 et se moque éperdument de l'actualité. On parl...

à écrit le 09/08/2011 à 6:59
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Mais quand nos politiques vont-ils finir par admettre qu'on ne peut pas créer un exercice budgétaire déficitaire de plus que ce qu'on a engrangé en bénéfice l'année d'avant ? Ils ne seraient pas capables de gérer la moindre boulangerie plus d'un mois...

le 09/08/2011 à 10:48
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Bravo à vous: vous avez résumé en quatre lignes à la fois la seule règle de bon sens pour gérer efficacement une collectivité (qu'il s'agisse d'une ville ou d'un état), et l'imbécilité des politiques qui en refusent l'évidence.

le 09/08/2011 à 12:22
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La France centralisé, tout à Paris, même la gestion du budget ! Voilà le problème numéro 1 ! La vrai réforme fiscale est de supprimer le code des impôts obsolète, et de revoir votre gestion des finances. Regardez l'Allemagne, la-bas le système foncti...

à écrit le 09/08/2011 à 6:50
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Pourquoi voudriez vous que les politiques s'occupent de ce problème ? C'est leur fond de commerce. Le jour ou ils auront ENFIN nettoyé la cause de ce déficit budgétaire, on constatera juste qu'on n'a pas besoin de ce mille-feuille de parasites. C'est...

à écrit le 08/08/2011 à 19:11
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Maintenant il va falloir réagir sec pour remettre de l'ordre dans nos finances. Le gouvernement à donné le ton, les socialistes semblent résolus à la suivre dans l'obligation de réduire la dette. Moins d'emplois publics, plus de controles dans les di...

à écrit le 08/08/2011 à 16:47
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Personne ne veut s'attaquer au mal français : la pléthore d'emplois publics (État et Collectivités).

le 08/08/2011 à 17:05
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exact ! même la droite n'a pas su ou voulu aligner les conditions de retraite du public sur celles du privé et c'est simplement scandaleux ,il réduit le nombre de fonctionnaires et les collectivités locales embauchent à tour de bras. C'est dans cet e...

le 08/08/2011 à 17:59
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Personne ne veut s'attaquer au mal Français : le train de vie de nos ministres, députés, sénateurs ; la non-imposition des stocks options, la non-imposition des retraites chapeaux, l'évasion fiscale organisée des grandes banques par l'utilisation des...

le 08/08/2011 à 18:15
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@ Gilles: c'est sûr qu'en mettant 2 millions de personnes au chômage en pleine crise, on va améliorer la situation !!!

le 08/08/2011 à 18:57
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2 millions d'emplois a 2000 euros par mois, ca coute dans les 50 milliards d'euros (2.5% du PIB) aux contribuables, et ca contribue indirectement a la flambée des prix de l'immobilier. Donc oui, cela améliorerait grandement la situation.

le 08/08/2011 à 19:22
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Eh oui ca coute aux contribuables mais d'un autre cote ca consomme parce ce sont des emplois perennes, avec des salaires un peu plus eleve que le median. Et c'a fait tourner l'economie et donc ca cree des emplois. Sinon il reste la solution du prive...

le 08/08/2011 à 20:22
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+1 boss merci, enfin un commentaire qui a du sens !

le 08/08/2011 à 22:37
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Les chômeurs et les rentiers aussi consomment, mais consommer ce que d'autres produisent avec l'argent de leur production augmente simplement la pression sur ces producteurs et les prive du fruit de leur travail, fruits qu'ils auraient pu tout aussi ...

le 09/08/2011 à 5:50
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en plus consommer des gadgets chinois ca n'ameliore rien

le 09/08/2011 à 6:56
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@patrickb : Ne vous serait-il pas venu a l'esprit que, justement, une des causes de la crise est cet "embonpoint" administratif inutile que nous trainons depuis des décennies ?

le 09/08/2011 à 7:09
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@ pok: on voit que cela t'arangerait que les prix de l'immobilier baisse, mais le concept de société ne tourne pas autour d'une seule personne, aussi égoiste sioit-elle :-)

le 09/08/2011 à 9:46
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En France, beaucoup de gens se cachent derrière des concepts pour masquer leur égoïsme. Ca permet de se donner bonne conscience, exactement comme un croyant qui veut se faire absoudre de ses péchés charnels. La réalité est qu'ils sont souvent bien p...

le 10/08/2011 à 9:10
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Sûr qu'on se croirait au café du commerce. Chacun y va de sa solution en regardant par le petit bout de la lorgnette. Gérer est plus complexe car il faut prendre en compte toutes les incidences. Réduire le nombre de fonctionnaires est certes un impér...

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