Aide alimentaire : les ministres européens de l'Agriculture reportent leur décision

Jeudi, les ministres européens de l'Agriculture ont échoué à s'entendre sur la poursuite du programme d'aide alimentaire aux plus démunis, le Pead, qui, en France, subventionne les Restos du Cœur, le Secours populaire, les Banques alimentaires et la Croix Rouge.
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La présidence polonaise de l'Union européenne n'a pu que constater, jeudi en fin d'après-midi, l'échec des discussions des ministres européens de l'Agriculture sur le programme d'aide alimentaire aux plus démunis, le Pead. "Nous ne fermons pas pour autant le dossier", a déclaré le ministre polonais de l'Agriculture, Marek Sawicki, à l'issue des débats qui se sont tenus au Luxembourg. La négociation pourrait notamment reprendre lors du prochain conseil des ministres, en novembre.

La négociation de ce jeudi portait sur la poursuite du programme, dont le budget de 500 millions est menacé à hauteur de 80%, alors qu'il subventionne banques alimentaires et soupes populaires en Europe, dont, en France, les Restos du C?ur, le Secours populaire, les Banques alimentaires et la Croix Rouge.

Surplus de stocks alimentaires épuisés

Le Pead était auparavant alimenté par les surplus de stocks alimentaires européens, dans le cadre de la PAC. L'aide s'est toutefois transformée peu à peu en achats de nourriture subventionnés par le budget agricole au fur et à mesure que ces stocks ont fondu. Et c'est bien là que le bât blesse puisque la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark, la République tchèque, les Pays-Bas, et surtout l'Allemagne, estiment que ces achats relèvent de la politique sociale (et donc des Etats) et non de la politique agricole commune.

Très engagée sur ce dossier, la Commission européenne, par la voix du commissaire à l'Agriculture Dacian Ciolos, a proposé une solution intermédiaire pour 2012 et 2013 consistant à financer le programme en partie sur le budget de la PAC (à hauteur des stocks alimentaires existants) et, pour le restant (envion 400 millions en 2012), sur le budget de cohésion sociale de l'Union. La solution n'a apparemment pas été retenue.

Reste à savoir si le blocage actuel trouvera une issue, alors que le ministre de l'Agriculture français, Bruno Le Maire, a déjà multiplié les efforts pour convaincre ses homologues. Il "va entrer en contact rapidement avec le Parlement européen pour étudier toutes les solutions politiques et juridiques possibles pour maintenir le programme", indique-t-on au sein de son cabinet.
 

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