La taxe sur les mutuelles inquiète les étudiants

Les associations étudiantes craignent une hausse du prix des cotisations des mutuelles, alors que l'accès aux soins s'est dégradé ces dernières années.
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Ce serait la taxe de trop. Car si les mutuelles sont en rage à propos du doublement de 3,5 % à 7 % du taux de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA) pour les contrats solidaires et responsables, adopté par le Parlement dans le cadre du collectif budgétaire 2011, les étudiants ne sont pas en reste. « Si les mutuelles décident de répercuter cette hausse de la fiscalité sur le prix des cotisations, un certain nombre d'étudiants ne pourront plus se soigner », expliquait la semaine passée Emmanuel Zemmour, le président de l'Unef, l'organisation étudiante qui fait combat commun avec la Fage, la Fédération des associations générales étudiantes. En France, on recense 2,6 millions d'étudiants dont 1,6 million sont affiliés au régime général de la Sécurité sociale.

« La santé est devenue un luxe pour les étudiants », explique Philippe Loup, le président de la Fage, qui rappelle que leurs cotisations sociales ont bondi de 18,6 % entre 2001 et 2011, tandis que, sur la même période, les dépenses sociales en leur faveur n'auraient progressé que de 13,6 %.

Alors que Laurent Wauquiez, le ministre de l'Enseignement supérieur, déclarait dans son discours de rentrée que 90 % des étudiants s'estimaient en bonne santé, la réalité serait tout autre. Depuis 2010, un tiers des étudiants auraient renoncé à un traitement médical, 19 % d'entre eux ne pourraient plus adhérer à une complémentaire santé et 20 % constateraient une dégradation de leur santé selon les syndicats. « Aujourd'hui, une visite chez un généraliste coûte au final 7,90 euros à un étudiant, contre 6 euros il y a trois ans. Pour une visite chez un gynécologue, la facture est passée de 19,5 à 31 euros », détaille Philippe Loup. « Au total, l'État a ponctionné de 40 millions le budget santé des étudiants depuis 2007. La volonté de préserver la note de la dette souveraine ne doit pas se faire sur le dos des étudiants », poursuite Emmanuel Zemmour.

Contreparties réclamées

Comme ils ne peuvent défaire ce texte de loi, les deux organisations réclament des contreparties : une exonération de la TSCA sur les complémentaires étudiants et le lancement d'un plan sanitaire axé sur la prévention. Deux mesures dont le coût, en tant que moindre rentrée fiscale, est estimé à une dizaine de millions d'euros par l'Unef et la Fage. « Ce serait une dépense d'avenir », clame Emmanuel Zemmour qui souhaite rappeler à Laurent Wauquiez les préoccupations qui furent les siennes il y a peu. Dans un rapport publié en 2006, le député Wauquiez avait évoqué le risque de crise sanitaire dans le milieu étudiant. Il avait notamment réclamé le fractionnement du paiement de la cotisation de Sécurité sociale et une relance des moyens de la médecine préventive universitaire. Dans l'entourage du ministre, on confie que le sujet, qui relèverait aussi de la compétence de Xavier Bertrand, le ministre de la Santé, est étudié de près. En attendant d'être reçu par Laurent Wauquiez, l'Unef et la Fage ont lancé ce lundi une campagne de pétition auprès des étudiants pour faire monter la pression.

 

Commentaires 4
à écrit le 03/11/2011 à 10:32
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Bonjour tout n'est pas très clair non plus dans le fonctionnement des Sécu étudiantes, en effet, 1)pourquoi obliger les étudiants dont les parents sont affiliées au régime général de prendre les Sécu étudiantes il peuvent rester sous le numéro de leu...

à écrit le 02/11/2011 à 16:36
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les étudiants français qui payent seulementn 200 ? par an pour s'incrire en fac doivent arrêter de pleurnicher , aux USA c'est 10 000USD par an minimum et en Angleterre , c'est en train de faire la même chose ! au lieu de s'engager dans des cycles qu...

à écrit le 02/11/2011 à 13:51
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si le gouvernement actuel fait cette connerie on est sur et certain que la GAUCHE passera les doigts dans le nez aussi je me demande si pour faire des economies de bout de chandelles il faut s attaquer aux étudiants ausssi si cette mesure est mise en...

à écrit le 02/11/2011 à 8:39
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A droite et surtout à gauche on n'entend personne pour éviter de passer au privé la sécurité sociale. Car c'est bien là que le bât blesse. On abandonne la solidarité au Privé tout doucement. Que font les organisations syndicales qui gèrent la SECU......

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