G20 : un agenda français malmené par la crise

En août 2010, Nicolas Sarkozy ne voulait pas se contenter « d'un G20 de gestion », c'est-à-dire se borner à « achever les chantiers ouverts ».
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Il avait fixé trois « chantiers d'avenir » à ouvrir : la régulation des marchés de matières premières et la gouvernance mondiale (voir ci-contre) et la réforme du système monétaire international (SMI), cette dernière ayant absorbé le plus d'énergie. La présidence française a poussé le questionnement sur « l'adéquation d'un système monétaire international dominé par une seule monnaie [le dollar, Ndlr] dans un monde devenu depuis bien longtemps multipolaire ». En un an, il n'était de toute façon pas possible de refonder le système monétaire créé à Bretton Woods en 1944. Sur la forme, Paris a pris au mot la Chine et réussi à organiser sur son sol (à Nankin en mars) un séminaire sur le SMI qui a notamment approfondi l'idée d'une inclusion progressive de la monnaie chinoise dans les droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI). C'est le gouverneur de la banque centrale chinoise qui avait plaidé en ce sens pour diversifier les réserves de son pays et réduire sa dépendance au dollar. Cela prendra toutefois plusieurs années et est surtout tributaire de choix politiques chinois. Au-delà de cette perspective de long terme, la gestion des flux de capitaux, notamment sur l'usage, en « ultima ratio », de mesures de contrôle de ces flux, s'est imposée. Mais ce n'est que gouttes d'eau face à de possibles crises financières majeures. Aussi le thème qui s'est invité dans l'agenda de la fin de la présidence française du G20 est-il celui d'un renforcement des moyens du FMI. « La crise actuelle montre que les instruments du FMI ne sont pas adaptés, notamment ses prêts assortis de conditions strictes », plaide-t-on côté français. La métaphore employée est celle du pompier accourant pour éteindre un incendie mais qui ne peut intervenir tant que les habitants de la maison en feu n'ont pas signé un contrat d'assistance strict...

Mais les États-Unis et l'Allemagne sont opposés à une augmentation des moyens du Fonds : « Le FMI a assez de ressources actuellement, il n'est pas besoin de les augmenter », indique-t-on à Berlin. Une autre discussion difficile au sommet de Cannes.

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