Pour célébrer le douzième anniversaire du volontariat international en entreprises (VIE), vous lancez le VIE Pro réservé aux étudiants des filières professionnelles. Quand sera-t-il opérationnel ?
La convention signée aujourd'hui rend ce nouveau dispositif immédiatement opérationnel : le « V.I.E. Pro » donnera une spécialité internationale au titulaire d'un diplôme technique par les universités, le stage obligatoire pour l'obtention de la licence professionnelle, d'une durée de 16 semaines, étant intégré dans le V.I.E. Des discussions sont en cours avec une dizaine de grands groupes pour la mise en ?uvre rapide de ce nouveau dispositif qui pourrait concerner 10 à 20% de leurs prochains recrutements de VIE. En parallèle, des conventions spécifiques seront mises en place avec quelques filières, le transport et la logistique, le BTP notamment, en lien avec les universités.
Qui en fera la promotion ?
Comme pour le VIE classique, la promotion sera assurée par Ubifrance et les autres membres de l'équipe de France de l'export, via notamment les guichets uniques de l'export en région.
Avez vous des objectifs chiffrés ?
Nous souhaitons envoyer 15.000 jeunes à l'étranger, au service de nos entreprises et en particulier de nos PME.
Il y a 45.000 demandes de VIE en souffrance
A quel horizon ?
Le plus vite possible. Il faut savoir que le succès de ce dispositif est tel que nous avons actuellement 45.000 candidatures en souffrance.
Pourquoi ne sont-elles pas satisfaites ?
Tout simplement parce qu'il n'y a pas assez d'entreprises pour les accueillir. C'est la raison pour laquelle je compte beaucoup sur le sens du patriotisme de tous les grands groupes pour faire un effort en ce sens. Contrairement aux PME qui ont des moyens limités, ils ont la possibilité d'accueillir un grand nombre de VIE, de les « porter » pour les PME
Il était question de lancer un VIE pour les apprentis. Ce dossier est-il encore à l'ordre du jour ?
Ils font partie de ce nouveau dispositif. Tous les étudiants en filière professionnelle peuvent désormais bénéficier de ce dispositif.
Lors de votre arrivée à Bercy, vous avez été particulièrement agacé de voir la France dépasser par l'Allemagne dans le domaine agro-alimentaire, promettant de revoir les dispositifs de soutien à l'export ans ce secteur. Finalement, la délégation de service public accordée une nouvelle fois à la Sopexa ne change pas grand-chose. Pourquoi un tel revirement ?
La situation a au contraire beaucoup évolué, et dans le bon sens, depuis un an. Les acteurs à l'export de cette filière, principalement Ubifrance et la société privée Sopexa, ont été réunis autour de la table et le dialogue a permis de renforcer l'efficacité de leurs actions communes. Résultat, nous avons enregistré de très bons résultats en 2011. La France est repassée devant l'Allemagne pour devenir le deuxième exportateur mondial dans le secteur agroalimentaire ex aequo avec le Brésil. Il est vrai en revanche que ce n'est qu'un début. Ubifrance et Sopexa doivent encore plus se rapprocher pour que leurs actions soient plus efficaces, pour que l'on puisse réellement faire fructifier sur les marchés export ce trésor national qu'est le secteur agro-alimentaire tricolore.
Taper du poing sur la table
Lors de son discours de Villepinte, Nicolas Sarkozy a repris une idée que vous portez depuis longtemps : réclamer auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) plus d'équité, de transparence et de réciprocité dans les échanges commerciaux. Le président de la République menace même de revoir les traités commerciaux actuellement en vigueur et d'appliquer une réciprocité unilatérale. Est ce possible ?
Absolument. Dans un premier temps, il s'agit de taper du poing sur la table pour faire avancer les choses plus rapidement. L'Europe doit sortir de sa torpeur bureaucratique dont profitent nos concurrents, en particulier les émergents. Pendant que l'Europe tergiverse, le monde entier avance. En quelques mots, il faut arrêter de suradministrer l'accessoire et se concentrer seulement sur l'essentiel. Si l'Europe n'avance pas, nous appliquerons la réciprocité au niveau national.
Certains pays européens seraient-ils capables de suivre l'exemple français ?
Je n'ai pas de doute, ils nous suivront sur ce sujet.
Ubifrance lance mercredi le site Internet www.youbuyfrance.fr
Enfin, vous lancez demain le site Internet d'Ubifrance « www.youbuyfrance.fr ». Concrètement, à quoi servira-t-il ?
Les entreprises, essentiellement des PME, proposeront sur ce site leur savoir-faire afin de séduire une nouvelle clientèle mondiale. Notre objectif est d'atteindre les 20 000 inscriptions en 2013. A l'heure actuelle, 6 500 entreprises françaises sont déjà inscrites sur le site et nous prévoyons un total de 11 000 entreprises d'ici fin 2012.