Renault : l'Europe patine ? cap sur les émergents

Renault perd un peu de terrain en matinée en Bourse de Paris. La marque au Losange a une actualité bien remplie en ce premier jour du mois de juin avec notamment les derniers chiffres des immatriculations de voitures neuves en mai.

Le marché automobile français continue encore de patiner? Les ventes de voitures particulières ont chuté de 16,1% en mai, selon les données publiées ce matin par le Comité des Constructeurs Français d'Automobile (CCFA), et de 17,2% sur les cinq premiers mois de l'année, en données brutes.

Les jours fériés, les ponts mais aussi les élections ont encore mis à mal un secteur bien en difficulté. Le CCFA qui relève qu'à nombre de jours ouvrables comparables (19 contre 22 en mai 2011) la baisse est limitée à 2,9% le mois passé. Les ventes de Renault ont baissé de 13,6% à 47.561 unités. C?est toutefois mieux que Peugeot. Son homologue sochalien a encore souffert sur le mois de mai avec des ventes en retrait de 28% à 59.552 unités?

En dépit de ces piètres performances en France, les brokers sont loin de laisser Renault au bord de la route. Il y a quelques jours, Deutsche Bank avait confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 50 euros sur Renault. Si l?analyste reconnait que la marque au losange est en mauvaise posture en Europe, il signale que son coeur d'activité est rentable, générant du free cash flow et le groupe n'a pas de dette. Avec le renouvellement de 30% de la ligne en Europe au cours des 12 prochains mois, le groupe devrait gagner des parts de marché et le résultat opérationnel progresser fortement : +70% en 2013 à 1,85 milliard d'euros (25% au-dessus du consensus), poursuit-il.

Quelques jours auparavant c?était UBS qui avait mis le feu aux poudres à l?action du constructeur automobile français en l?ajoutant à sa liste de principales recommandations d'achat ('Key Call list'), invoquant pour l'essentiel des questions de valorisation. A moins de 10 milliards d?euros de capitalisation, le groupe de Carlos Ghosn pèse pourtant trois fois plus que Peugeot. Mais le bureau d 'études suisse juge que ce niveau de valorisation intègre un scénario trop pessimiste compte tenu de la trésorerie et des perspectives de croissance du constructeur.

C?est que les pays émergents font office de roue de secours pour un groupe qui reste en difficulté sur ses terres mais plus globalement sur le Vieux Continent. On a appris à la fin avril que les immatriculations de véhicules neufs ont baissé de -6,9% en avril dans l'Union Européenne. Sur quatre mois, le marché est en retrait de -7,5% par rapport à la même période de 2011. En Europe du Sud, c?est carrément la sortie de route : Italie (-18%) et l'Espagne (-21,7%). Alors pour maintenir la trajectoire, la marque au losange a dû jouer les caméléons de service, c'est-à-dire en adaptant ses unités de production mais aussi la segmentation des ses modèles. Illustration de cette adaptabilité à son environnement, la marque au Losange produit en Europe et ses véhicules haut de gamme à plus de valeur ajoutée et aux marges meilleures. Et par symétrie, les véhicules « low-cost » sont fabriqués dans les pays émergents, le constructeur misant sur les volumes pour ne pas voir sa faible marge encore plus affaiblie.

Les pays émergeants, est une sorte d?eldorado pour Renault alors que le groupe compte bien avancer davantage ses pions dans ces zones clés de la planète. Il met le paquet pour accélérer sa présence en Russie, notamment à travers la marque locale AvtoVaz, dont la prise de contrôle est attendue en 2014. En Chine, la société hexagonale compte bien avoir un peu plus qu?une petite part du gâteau. Pour pénétrer ce tout nouveau marché, la société de Boulogne-Billancourt va lancer un 4x4 et une berline, mais elle ne souhaite pas en rester, là. Renault veut faire main basse sur le futur parc automobile hybride et électrique qui devrait représenter 5 millions de véhicules en 2020. Ce vendredi, on apprenait que le constructeur automobile tricolore aurait signé un accord préalable avec le gouvernement algérien en vue de la création d?une usine dans le pays, d?après ?Le Figaro?. La marque au losange négocie depuis plus de deux ans son l?implantation d?un site en Algérie. Il devrait avoir une capacité de production initiale de 25.000 véhicules par an, qui pourrait être relevée à moyen terme, ajoute le quotidien.

Sur le terrain boursier, l?action n?a pas cédé à la panique ambiante, excepté la parenthèse de deuxième partie d?année où le titre avait touché à 2 reprises les 23 euros pour ensuite mieux repartir à l?assaut des 40 euros au mois de mars dernier. Un seuil que Renault a eu depuis, du mal à préserver. A près de 34 euros, le cours capitalise un peu plus de?4 fois les bénéfices attendus pour 2012. Le titre de la firme au losange se négocie actuellement sur la base d'une décote de 43% par rapport à la valeur de ses actifs nets?

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Commentaires 2
à écrit le 04/06/2012 à 13:00
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Les statistiques de ventes d'autos en France devraient être remplacées par celles de l'Europe dans son ensemble, les performances en France signalées ponctuellement comme celles de "lEurope du Sud"...

à écrit le 02/06/2012 à 20:36
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Ce n'est pas l'europe qui patine mais le constructeur national francais Renalt qui lache prise ce qui n'est pas la meme chose. Reconnaissons que la chute est dure et qu'il y a mieux ailleurs.

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