Le chômage grimpe encore, Pôle emploi revoit le suivi des chômeurs

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  649  mots
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Sans surprise, pour le dix-huitième mois consécutif le nombre des demandeurs d'emploi a continué de croître en octobre. Le nombre des chômeurs (catégorie "A") a progressé de 45.400 soit, +1,5% sur un mois (France métropolitaine). Si l'on tient compte des demandeurs d'emploi ayant exercé une activité partielle en novembre, l'évolution est de 1,6% (+71.500) soit 4.587.000 inscrits. Pour faire face à cet afflux, Pôle emploi est en passe de finaliser un niveau dispositif d'accompagnement des chômeurs, plus ou moins appuyé selon que le demandeur d'emploi se trouve en difficulté ou non.

Dix-huit mois!!! Fin octobre, pour le dix-huitième mois consécutif, le nombre des demandeurs d'emploi a progressé en France. Certes, le président de la République, suivi par son gouvernement, a prévenu: il ne faut pas compter sur une inversion de la tendance avant, au mieux, la fin 2013. Un exercice de lucidité nécessaire, vu la conjoncture morose. Il n'empêche, chaque publication mensuelle des statistiques sur le chômage continue de faire mal. Fin octobre, selon les dernières données du ministère du Travail publiées ce mardi 27 novembre, il y avait 3.352.700 demandeurs d'emplois inscrits en catégorie "A" (y compris Dom), soit une progression de 1,4% sur un mois et surtout de 10,2% sur un an .

45.400 chômeurs de plus en un mois en France métropolitaine

Pour la seule France métropolitaine, le nombre des demandeurs d'emploi en catégorie "A" progresse de 45.400 sur un mois (soit +1,5%) et de 10,6% sur un an.
Si, cette fois, l'on ajoute également les demandeurs d'emploi qui ont exercé une activité réduite durant le mois, le nombre des chômeurs (y compris Dom) s'élève à 4.870.800 (catégories "A, B et C), soit une hausse de 9,2% sur un an. Et avec la conjoncture morose, pas de miracle non plus s'agissant de la durée du chômage. Le chômage de longue durée (plus d'un an) concerne maintenant 1.775.800 personnes, soit une progression impressionnante de 11,5% en un an.

Faute de croissance, le gouvernement table sur les emplois aidés et le crédit d'impôt pour freiner la hausse du chômage

Des données toujours aussi déprimantes donc. Le gouvernement fait le dos rond en attendant des jours meilleurs. Pour ralentir la hausse, il compte bien entendu sur ses différentes "armes" anti-chômage. Les contrats aidés, d'abord. Dont les 100.000 contrats d'avenir (réservés au secteur non marchand) prévus pour 2013. Le rythme de signatures de ces contrats est déjà assez élevé. Le contrat de génération ensuite (dans le secteur marchand) qui va permettre en 2013 d'inciter les entreprises à recruter un jeune tout en gardant un senior dans son emploi. Le soutien à l'économie, ensuite. Avec, en premier lieu, le pacte de compétitivité et son fameux crédit d'impôt en faveur de la compétitivité et de l'emploi (CICE). Un crédit d'impôt qui sera d'autant plus favorable pour les entreprises que leur masse salariale (pour les salaires inférieurs à 2,5 Smic) sera élevée. La réforme du marché du travail, enfin. Le gouvernement attend beaucoup des partenaires sociaux dans le cadre de la grande négociation qu'ils ont engagé pour fluidifier les règles régissant l'emploi. Normalement, patronat et syndicats doivent avoir abouti pour le 31 décembre...


3 niveaux  de suivi différents à  Pôle emploi pour les chômeurs

En attendant, pour faire face à cet afflux de demandeurs d'emploi, Pôle emploi est en passe de finaliser son nouveau dispositif d'accompagnement des chômeurs, baptisé "suivi différencié". Après évaluation, les demandeurs d'emploi seront divisés en trois catégories. Les chômeurs les plus éloignés de l'emploi seront considérés comme prioritaires. Ils bénéficieront d'un accompagnement renforcé, assuré par des conseillers qui ne pourront pas suivre plus de 70 dossiers au total. Actuellement, grosso modo, un agent de Pôle emploi suit 160 chômeurs. A un second niveau, on trouvera des chômeurs en moindre difficulté. Eux, auront droit à un accompagnement "guidé" dont les modalités seront arrêtées avec le conseiller. A ce niveau, chaque conseiller ne devra pas suivre plus de 150 chômeurs. Enfin, au troisième niveau, se situeront les demandeurs d'emploi semblant les plus autonomes et les plus proches de l'emploi. Ils feront l'objet d'un simple suivi administratif avec un rendez-vous en agence limité à tous les 4 mois environ. Un conseiller suivrait au maximum 350 dossiers ce type.