L'Insee apporte dans sa hotte de bonnes et de mauvaises nouvelles

Par Fabien Piliu  |   |  480  mots
L'économie française peine à sortir de la crise
L’Insee a révisé à la hausse, de 0,5% à 0,6%, la croissance au deuxième trimestre. Tirée par la demande d’énergie, la consommation des ménages a rebondi en novembre. De bon augure pour 2014 ?

L'Insee n'a pas oublié Noël ! Ce mardi, l'Institut ne s'est pas contentée d'annoncer une diminution de la dette publique entre le deuxième et le troisième trimestre, elle a également annoncé une révision à la hausse de la croissance ente avril et juin. En effet, le PIB n'a pas progressé de 0,5% comme elle l'avait initialement annoncé mais de 0,6% !

Autre bonne nouvelle dévoilée par l'Insee, la consommation des ménages, qui représentent environ 55% du PIB, a également gagné en vigueur, affichant une progression de 1,4% en novembre après avoir cédé 0,1% un mois plus tôt.

Ces bonnes nouvelles indiquent-elles une sortie de crise imminente de l'économie française ?

Des chiffres à relativiser

Malheureusement, la hotte de l'Insee était trop petite pour accueillir d'autres statistiques rassurantes. En effet, les experts du boulevard Adolphe Pinard ont confirmé la baisse de 0,1% de l'activité au troisième trimestre. Quant à la hausse de la consommation des ménages, elle ne s'explique que par le rebond des dépenses en énergie (+7,5%). Cette bonne nouvelle doit donc être relativisée, les dépenses en biens durables (-0,3%), les achats en biens d'équipement du logement (-0,4) notamment s'inscrivant en baisse.

Autre mauvaise nouvelle, le taux de marges des entreprises non financières a reculé de 0,5% entre juillet et septembre pour toucher un plus bas inédit depuis le quatrième trimestre 1985 à 27,7% !

Une fin d'année tonique ?

Néanmoins, grâce à la performance réalisée au deuxième trimestre, la croissance annuelle serait donc de 0,2% cette année. Mais à une condition : il faut que l'activité progresse de 0,4%, comme l'Insee l'anticipe. La Banque de France est encore plus optimiste. Au regard des résultats de sa dernière enquête de conjoncture, la banque centrale vise une hausse de 0,5% du PIB ! L'économie française finirait donc l'année sur une note positive. Mieux, si ces prévisions devaient se réaliser, l'acquis de croissance en 2014 - c'est à dire le a croissance qui serait enregistrée en 2013 si l'activité restait stable l'année prochaine - s'élèverait à 0,7%. Fixée à 0,9%, la prévision de croissance du gouvernement en 2014 apparaît tout à fait réalisable.

Des enquêtes de conjoncture mal orientées

Or, cette prévision est bien fragile si l'on juge par les résultats des récentes enquêtes de conjoncture. Les dirigeants de PME ont le moral dans les chaussettes et les industriels prévoient de réduire leurs investissements en 2014 comme ils l'ont déjà fait en 2013 en raison d'une demande insuffisante. Comme l'indique la récente enquête PMI réalisée auprès des directeurs d'achats, les carnets de commandes sur le marché domestique mais aussi à l'exportation se sont contractés en novembre et décembre. Dans ce contexte incertain, Axelle Lacan, économiste chez LCL table sur une hausse limitée de 0,1% au quatrième trimestre.