Des poussins face au gouvernement

Ils peuvent piailler de plaisir. Après des mois de mobilisation, les Poussins, défenseurs du statut de l'auto-entrepreneur, ont finalement obtenu gain de cause.
Née sur Internet en avril 2013, où elle a recueilli quelque 139 000 signatures, la protestation des « Poussins », a conduit le gouvernement à amender sa réforme du statut d'autoentrepreneur. / Reuters

Mi-février, le projet de loi relatif à l'Artisanat, au Commerce et aux TPE a été adopté à l'Assemblée nationale. Il consacre la création d'un régime unique de la micro-entreprise. À dix lieues de la volonté du gouvernement qui voulait, au début, limiter l'activité d'auto-entrepreneur au profit du régime classique.

Face au buzz et à l'engouement suscité par la mobilisation des Poussins (dans le sillage de celui des Pigeons), l'exécutif a donc été contraint de revoir sa copie. Car cette fronde née sur Internet accusait au final le gouvernement de plomber et négliger les entrepreneurs en temps de crise. Une étiquette difficile à assumer lorsque les critiques fustigeant la politique économique fusent.

poussin

Et que le chômage, à ce moment-là, ne cessait de grimper. Adrien Sergent, un des chefs de file du mouvement, ne s'attendait pourtant pas à de telles retombées. Lorsqu'au mois d'avril 2013, Sylvia Pinel décide de limiter le régime des autoentrepreneurs, il s'insurge. Il choisit alors la Toile pour passer son « coup de gueule ».

« Ç'a été quelque chose de spontané, souligne ce jeune créateur de jeux vidéo. J'ai lancé une pétition via le site Change.org, et j'en ai fait part sur les réseaux sociaux. »

Rapidement, « on a atteint les 20.000 signatures [pour près de 140.000 aujourd'hui, ndlr]. Ça s'est passé de manière très virale. Les médias ont vite vu le compteur monter, ont senti la lame de fond, et ont commencé à en parler ».

Pour le gouvernement, pas question de rester sans réponse à ces #pioupiou incessants. Sylvia Pinel se résout à rencontrer les trublions.

« Elle nous a reçus près d'une heure pour évoquer le problème, raconte Adrien Sergent qui n'en revient visiblement toujours pas. On était juste deux autoentrepreneurs au début, et on a créé un mouvement, une mobilisation nationale citoyenne, qui a débouché sur un réel changement. Cela montre que chaque citoyen peut se lancer, alors qu'avant, c'était réservé aux grandes associations ou aux ONG. »

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