Le scandale sur les produits "made in China" notamment le lait pour enfants prend de l'ampleur

Depuis une dizaine de jours, la Chine est secouée par un scandale de lait contaminé. Mais ce n'est pas la première affaire qui éclabousse les produits chinois, le dentifrice à l'antigel ou les raviolis au pesticide en sont des exemples.

La Chine accumule les scandales sanitaires. Le dernier en date a débuté mi-septembre, lorsque quatre enfants en bas âge sont morts après avoir bu du lait en poudre contaminé. Mais le nombre de victimes intoxiquées s'accroît de jour en jour et le scandale s'étend. Le bilan se porte à 53.000 contaminations et 13.000 hospitalisations dont 104 bébés dans un état jugé de "préoccupant".

Au départ, seuls les produits du groupe Sanlu, premier fabricant de lait en poudre en Chine, posaient problème (afin de le faire apparaître plus riche en protéines, le lait maternisé a été coupé à la mélamine, un produit chimique servant aux collages dans l'industrie, qui provoque le blocage des fonctions rénales). Mais rapidement, le scandale a pris de l'ampleur, gagnant le lait classique et d'autres produits laitiers, y compris étrangers. Les produits de la firme suisse Nestlé, fabriqués en Chine, ont été retirés dimanche 21 septembre des rayons de plusieurs magasins de Hong-Kong après la révélation par un quotidien local de la présence de mélamine. Le groupe a également annoncé, ce lundi 22 septembre, avoir lui-même entamé le retrait à Hong Kong de l'un de ses produits laitiers, après le durcissement de la réglementation en vigueur dans le territoire chinois.

L'ampleur du désastre a coûté son poste au patron de l'Administration chinoise en charge du contrôle de qualité, Li Changjiang. L'agence officielle d'information Chine Nouvelle a annoncé lundi que le gouvernement avait accepté sa démission.

Une affaire concernant ce même produit avait déjà été révélée en 2007. Selon les autorités sanitaires américaines, de la mélamine contenue dans du gluten de blé fabriqué en Chine et ensuite ajouté à de la nourriture pour animaux avait provoqué la mort de chiens et de chats aux Etats-Unis. Plusieurs marques avaient été rappelées.

Et malheureusement, ce ne sont pas les premiers scandales sanitaires qui proviennent de Chine. La première affaire éclate en 2006 lorsque six personnes décèdent suite à une perfusion. On détecte dans leur sang du diéthylène-glycol, un liquide incolore et pratiquement inodore. Ce composant entre normalement dans la préparation d'antigel, lubrifiants, liquides de freins, encres et colles. Dans le même temps, on enregistre des décès similaires dans les dix provinces de la République populaire. L'affaire prend une ampleur internationale, lorsqu'au Panama, haut lieu de la diaspora chinoise, 101 personnes succombent après avoir pris un antitussif contenant des traces de diéthylène-glycol. Le médicament avait été importé de Chine par une entreprise espagnole. La République Dominicaine, le Nicaragua, le Costa Rica et l'Australie sont également touchés.

Ce même produit est retrouvé dans des dentifrices distribués à l'étranger. Des pays occidentaux et des Etats-Unis interdisent complètement l'importation de dentifrice chinois. Pour clore l'affaire, le gouvernement communiste a décidé de rendre un jugement exemplaire en condamnant et exécutant, le 10 juillet 2007, Zheng Xiaoyu, directeur de l'Agence de réglementation des médicaments et des produits alimentaires chinoise.

Mais le scandale continue avec une autre affaire. L'année dernière, le fabriquant de jouets Fisher-Price (groupe Mattel) a du rappeler à travers le monde 1,5 million de jeux construits en Chine. 80 articles, surtout vendus aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Mexique et au Canada étaient suspectés d'être recouverts d'une peinture toxique à base de plomb qui peut créer des dommages au cerveau de l'enfant. Les produits proviennent de la même usine chinoise, avait indiqué Mattel dans un communiqué.

Une autre histoire qui avait inquiété est celle des raviolis aux pesticides. En janvier 2008, treize personnes ont été intoxiquées au Japon par des raviolis chinois et une petite fille a été hospitalisée. L'étendue du scandale peut sembler limitée, mais dans un pays obsédé par la sécurité alimentaire, l'annonce de l'intoxication a provoqué un vent de panique chez nombre d'amateurs des "gyozas", des raviolis dont les Japonais raffolent. Pas moins de 3.700 personnes se sont déclarées malades mais le lien avec la nourriture n'a pas été établi. La question est d'autant plus sensible que la Chine est le deuxième fournisseur alimentaire du Japon qui importe 60% de sa nourriture.

Le dernier scandale en date, qui a eu lieu juste avant l'affaire du lait frelaté coupé à la mélamine, est l'héparine contaminée. En mars, cet anticoagulant fabriqué en Chine a été infecté par du sulfate de chondroïtine sur-sulfaté, une substance non-naturelle obtenue par modifications chimiques. Cette substance, mimant l'héparine mais moins coûteuse, a entraîné aux Etats-Unis notamment des réactions allergiques sévères, dont 19 décès.

Régulièrement sur la sellette quant au respect des normes, la Chine inquiète de plus en plus. Pour pallier ces déficiences, les Etats-Unis ont obtenu de la Chine que la FDA (Food and Drug Administration) installe 15 de ses inspecteurs à Shanghai, Pékin et Guangzhou, à partir d'octobre.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.