Une semaine conclue par l'adoption du plan Paulson

A la une de l'actualité cette semaine, l'adoption du plan de sauvetage des banques par le Congrès américain. L'élargissement de la crise financière en Europe, le rachat de Wachovia, le maintien des taux de la banque centrale européenne et les inquiétudes sur la croissance ont également fait les gros titres.
Le plan Paulson finalement adopté

LE PLAN PAULSON ADOPTE PAR LE CONGRES AMERICAIN

Rejeté lundi dans sa forme initiale par la Chambre des représentants, le plan Paulson a été adopté ce vendredi soir par la chambre basse du Congrès américain. 263 représentants se sont prononcés en faveur du texte alors que la majorité est fixée à 218. Ce plan prévoit notamment le rachat par tranches des actifs "toxiques" des banques pour un montant pouvant atteindre 700 milliards de dollars. Il doit permettre de stabiliser les marchés du crédit et du crédit interbancaires, afin d'éviter que la crise financière ne plonge l'économie américaine dans une dépression. Après son rejet par la Chambre des représentants lundi, par 228 voix contre 205, le plan Paulson a été amendé au Sénat. La version modifiée du plan de sauvetage des banques a déjà été adoptée mercredi par le Sénat, par 74 voix contre 25. L'amendement adopté au Sénat introduit plusieurs réductions ou crédits d'impôts pour les investissements dans les énergies propres ou l'utilisation de carburants alternatifs. Il prévoit en outre d'autres mesures fiscales en faveur des entreprises ainsi que la prorogation d'un an d'un dispositif permettant à plusieurs millions d'Américains de ne pas payer d'impôts supplémentaires. L'amendement prévoit également un relèvement de 100.000 à 250.000 dollars du plafond de garantie des dépôts bancaires.

LA CRISE FINANCIERE S'ETEND EN EUROPE

Les banques européennes ont été rattrapées cette semaine par la crise financière. A commencer par le groupe belgo-néerlandais Fortis, nationalisé en urgence par la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Cette nationalisation a été préférée à une offre de reprise alors que le français BNP Paribas avait fait connaître son intérêt et aurait même soumis une offre, à un prix toutefois très décoté. Autre établissement en difficulté cette semaine: Dexia. La banque franco-belge va être reprise en main par les pouvoirs publics français, belges et luxembourgeois par le biais d'une augmentation de capital de 6,4 milliards d'euros. Au Royaume-Uni, Bradford & Bingley a été nationalisée, et ses meilleurs actifs ont été transférés au groupe espagnol Santander pour 770 millions d'euros. En Allemagne, la banque immobilière Hypo Real Estate a elle aussi dû être sauvée en urgence par un consortium de banques, soutenu par le gouvernement.

WACHOVIA FINALEMENT RACHETEE PAR WELLS FARGO, CITIGROUP MENACE

Vers un feuilleton autour de la banque Wachovia. Lundi, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l'agence de garantie des dépôts bancaires américaine, a annoncé le rachat d'une partie des activités de la quatrième banque américaine en termes d'actifs par Citigroup. Cette transaction, pour laquelle les autorités américaines s'avançaient comme garant, devait exclure les activités de courtage et de gestion d'actifs. Le montant de ce rachat était alors estimé à 2,15 milliards de dollars. Mais vendredi, Wells Fargo a surpris les marchés en annonçant à son tour le rachat de Wachovia. La banque de San Francisco devrait ainsi racheter la totalité concurrente pour 15,1 milliards de dollars. Réaction immédiate de Citigroup: "l'accord de Wachovia à une transaction avec Wells Fargo est une rupture claire d'un accord d'exclusivité passé entre Citi et Wachovia. En plus, la conduite de Wells Fargo constitue une ingérence dans cet accord d'exclusivité". La grande banque new-yorkaise pourrait ainsi engager des poursuites judiciaires. Le rachat de Wachovia, devait marquer le retour de Citigroup sur le devant de la scène alors que ses deux principales rivales, JPMorgan Chase et Bank of America, se sont montrées très actives ces derniers mois sur le front des acquisitions.

LA BANQUE CENTRALE EUROPEENNE MAINTIENT SES TAUX D'INTERET, UNE PROCHAINE BAISSE ANTICIPEE

Sans surprise le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), réuni ce jeudi à Francfort a opté pour un nouveau statu quo monétaire, laissant son principal taux directeur à 4,25%. "Pour prendre notre décision, nous avons examiné deux options - maintenir les taux inchangés, et l'autre, réduire les taux d'intérêt. Notre conclusion est que nous avons bien fait de maintenir les taux d'intérêt comme ils sont. Mais nous avons examiné les deux options", a expliqué son président Jean-Claude Trichet lors de sa traditionnelle conférence de presse. Les marchés tablent désormais sur une prochaine baisse des taux, avant la fin de l'année ou début 2009. D'autant plus que l'inflation s'est réduite en septembre au sein de la zone euro, à 3,6% en rythme annuel. La perspective d'une prochaine baisse des taux européens a nettement fait reculer l'euro. La monnaie européenne est ainsi retombé jeudi sous la barre de 1,38 dollar pour un euro, une première depuis septembre 2007.

INQUIETUDES SUR LA CROISSANCE EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS

Alors que la crise économique s'étend, les statistiques macro-économiques renforcent les inquiétudes sur l'état de santé des économies occidentales. En France, le produit intérieur brut devrait ainsi se contracter de 0,1% au troisième et au quatrième trimestre, selon une estimation de l'Insee. Après un recul du PIB de 0,3% en avril et juin, l'économie française entrerait alors en récession. Dans ces conditions, le nombre de demandeurs d'emplois a progressé de 41.300 en août, la plus forte progression mensuelle depuis 1993. Dans la zone euro, l'indice PMI des directeurs d'achats du secteur manufacturier a été revu à la baisse pour atteindre son plus bas niveau depuis 2001. Aux Etats-Unis, l'indice ISM manufacturier a fortement reculé en septembre, faisant état d'un très net ralentissement de l'activité industrielle. L'emploi est également reparti à la hausse avec 159.000 suppressions de postes le mois dernier.

 

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 6:12
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Ouvrir les vannes en pleine sécheresse pour éteindre l'incendie, est certe nécessaire, mais cela résout-il le problème? J'ai l'impression que les politiques de relance par la demande, aux Etats-Unis grâce aux crédits hypothéquaires et le déficit, en ...

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