Reykjavik poursuit la nationalisation de son secteur bancaire

En plein marasme financier, l'Etat islandais a pris le contrôle de la banque Kaupthing, troisième établissement financier du pays à être nationalisé depuis lundi.

Et de trois ! Après Landsbanki et Glitnir, l'Etat islandais a pris le contrôle de la banque Kaupthing, première banque du pays, a annoncé ce jeudi l'Autorité financière (FME) de l'Etat nordique. "L'autorité financière islandaise, conformément au pouvoir accordé par le parlement, a pris le contrôle de Kaupthing pour maintenir la continuité des opérations bancaires commerciales en Islande", a indiqué un communiqué de la FME.

Avec cette nationalisation, les trois plus grandes banques du pays sont passées sous le contrôle de l'Etat. Le parlement a adopté en urgence lundi une loi donnant de larges pouvoirs au gouvernement du Premier ministre Geir Haarde dans le secteur financier, lui attribuant notamment le droit de prendre le contrôle des banques. "Les dépôts en Islande sont entièrement garantis, comme l'a déclaré le gouvernement", a ajouté le communiqué de l'autorité financière, qui poursuit: "le but de l'action de la FME est de garantir le fonctionnement du système bancaire intérieur".

Le gouvernement avait par ailleurs renoncé mercredi à défendre sa monnaie après avoir voulu fixer une parité de change avec l'euro. La couronne a perdu 11,1% depuis lundi par rapport à l'euro. Mercredi, le taux de change était de 1 euro pour 172 couronnes, contre 90 couronnes le 1er janvier.

Parallèlement, les banques islandaises ont commencé à se débarrasser de leurs filiales étrangères et de leurs participations pour tenter de se maintenir à flot.
L'économie du pays, non membre de l'Union européenne, est largement basée sur son système financier, qui représente huit à neuf fois son PIB. Lors de la dernière décennie, le pays, souvent cité en exemple pour son dynamisme, affichait des taux de croissance insolents (4% en moyenne, 7,7% en 2004).

Le Premier ministre, qui multiplie les interventions publiques pour rassurer Islandais et investisseurs, a déclaré mercredi soir que le redressement de l'Islande prendrait "des années". "Nous sommes optimistes, avait-il toutefois ajouté, nous avons des ressources sur terre comme en mer", faisant allusion notamment aux fonderies d'aluminium et à la pêche, deux secteurs clés de l'économie nationale.

L'Islande recherche des soutiens à l'étranger, mais pour l'instant sans grand succès. Il va engager la semaine prochaine des négociations avec Moscou pour une aide financière évaluée à 4 milliards d'euros.

Si les Islandais demeurent pour l'instant solidaires face à la tempête financière qui menace leur pays, le mécontentement grandit à l'encontre du parti du Premier ministre, à l'origine de la libéralisation du secteur financier. "Ce n'est pas dans la nature des Islandais de protester. Ils sont optimistes presque par nature", explique Gunnar Haraldsson, directeur de l'Institut économique d'Islande, cité par l'AFP. "Mais les gens sont inquiets et mécontents car l'économie est en récession, leur pouvoir d'achat va encore baisser, le chômage quasi inexistant va augmenter et surtout personne ne sait ce qui va se passer".

 

Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Sachez que l'Europe ne respecte pas ses engagements! De nombreux comptes d'épargnes de belges auprès de Kaupthing sont gelés. Kaupthing Belgium étant une succursale luxembourgeoise, les dépôts sont garantis par le Luxembourg seulement à hauteur de 2...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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il est tout a fait anormal que le luxembourg refuse de rehausser le fonds de garantie il reste à 200000eur et kaupthink lux dit que les papers sont ptrets pour les remplir j'y ai mis 71.000eur et ma fille catherine de coster toutes economie a qua...

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