LA BCE ABAISSE SES TAUX DE 50 POINTS DE BASE

Dans le sillage de la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé ce jeudi d?abaisser son taux directeur de 50 points de base, le ramenant ainsi à 3,25%. "Je ne peux pas exclure que nous réduisions à nouveau les taux", a commenté Jean-Claude Trichet, le président de l?organisme francfortois, ouvrant donc clairement la voie à de prochaines baisses. Depuis l?aggravation de la crise financière fin septembre et début octobre, c?est la deuxième fois que la BCE assouplit sa politique monétaire. Le 8 octobre, elle avait déjà réduit de 0,50 point ses taux, dans le cadre d?une action concertée avec cinq autres banques centrales, dont la Réserve fédérale et la Banque d?Angleterre. Et pour la plupart des économistes, la BCE pourrait donc à nouveau diminuer ses taux dès le mois suivant, en décembre, puis descendre progressivement à 2 ou 2,5% à la mi-2009. Jeudi, la Banque d?Angleterre a frappé encore plus fort, baissant son taux directeur de 1,5 point, le descendant à 3%.

LE FMI PREVOIT UNE RECESSION DANS LES PAYS DEVELOPPES EN 2009

Le Fonds monétaire international (FMI) a très nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour l?année prochaine. L?activité ne devrait ainsi croître que de 2,2% dans le monde, contre une précédente estimation de 3%. Surtout l?institution basée à Washington table sur une contraction de 0,3% du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays développés. Cela constituerait une première depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il y a encore un mois, le FMI prévoyait une légère hausse de 0,5% de l?activité dans ces pays. Les Etats-Unis devraient être particulièrement touchés par le ralentissement économique, avec un repli attendu de 0,7% en 2009. En ce qui concerne la zone euro, le recul du PIB devrait atteindre 0,5%. Pour le FMI, la France devrait aussi connaître la récession en 2009, avec une activité en recul de 0,5%. Dans les économies en développement, l'organisme prévoit une croissance de 5,1% en 2009, contre 6,1% prévus il y a un mois. Et la Chine devrait rester l'un des moteurs de la croissance mondiale, avec 8,5% en 2009.

LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS ABAISSE SA PREVISION DE CROISSANCE

Peu avant la publication des prévisions du FMI jeudi, le gouvernement français avait abaissé son estimation de la croissance économique en 2009. Selon Christine Lagarde, la ministre de l?Economie, la croissance devrait être comprise entre 0,2% et 0,5% l?an prochain, contre 1% attendu précédemment par Bercy. En 2010, la progression du PIB ne devrait pas dépasser les 2%. Les chiffres de la croissance français au troisième trimestre seront publiés la semaine prochaine. Au deuxième trimestre, elle avait reculé de 0,3%, dans le rouge pour la première fois depuis fin 2002. Conséquence du ralentissement de l?activité, le déficit public français va s?aggraver et va s?approcher des 3%, la limite fixée par les critères de convergence européen, cette année pour les dépasser l?an prochain. Selon le ministre du Budget, Eric Woerth, le déficit devrait atteindre 2,9% du PIB en 2008 et 3,1% en 2009. 

LE CHOMAGE AMERICAIN AU PLUS HAUT DEPUIS 1994

Le taux de chômage a fortement progressé aux Etats-Unis en septembre pour atteindre son plus niveau depuis 1994, à 6,5% de la population active. Au total, ce sont 240.000 emplois qui ont été supprimés selon les données du ministère du Travail. Les économistes n?attendaient que 200.000 suppressions de postes, pour un taux de chômage de 6,3%. L'industrie manufacturière a supprimé 90.000 emplois en octobre, la construction 49.000, le secteur des équipements de transports 40.000 et la finance 24.000. Au cours des dix premiers mois de l'année, 1,2 million de postes ont disparus, dont plus de la moitié entre juillet et septembre, alors que le Produit intérieur brut américain a baissé de 0,3% pendant ces trois mois. Et la progression du chômage ne devrait pas s?arrêter là. Le nombre de chômeurs indemnisés outre-Atlantique a en effet atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis février 1983. Les nouvelles demandes d'allocations chômages ont certes légèrement reculé la semaine dernière, à 481.000 dossiers. Mais ce chiffre reste supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 476.000 demandes.

SOCIETE GENERALE ET BNP PARIBAS FONT LES FRAIS DE LA CRISE FINANCIERE

Les deux banques françaises ont publié cette semaine leurs résultats au troisième trimestre. L?une comme l?autre ont été affectées par la crise financière et ont vu leur bénéfice net se réduire fortement entre juillet et septembre. La Société Générale a ainsi enregistré un repli de son bénéfice net de 83% au troisième trimestre, du fait d'importantes provisions et dépréciations, principalement sur son activité de banque de financement et d'investissement. Le bénéfice net de la banque ressort à 183 millions d'euros, contre 1,123 milliard pour la même période de 2007. Ce chiffre est bien inférieur aux prévisions des huit analystes interrogés par Reuters qui tablaient en moyenne sur un résultat net de 542 millions d'euros. De son côté, BNP Paribas a dégagé un bénéfice net de 901 millions d?euros, en baisse de 55% sur un an. Les analystes attendaient entre 1,2 et 1,4 milliards d'euros de profits. La faillite de la banque d?affaires américaines Lehman Brothers a fortement impacté les résultats du groupe, à hauteur de 512 millions de dollars.