Royaume-Uni : chômage en hausse, risque de déflation

Au sens du BIT, le chômage britannique a atteint 5,8% fin septembre, au plus haut depuis 1997. La Banque d'Angleterre pointe par ailleurs un risque de déflation au deuxième semestre 2009.

Encore des mauvaises nouvelles pour le Royaume-Uni. Le taux de chômage (au sens du Bureau international du travail, BIT) a grimpé sur les trois mois achevés en septembre, atteignant 5,8% contre 5,4% sur les trois mois précédents, a annoncé ce mercredi l'Office des statistiques nationales (ONS). Le nombre de personnes au chômage s'est élevé à 1,82 million sur ces trois mois, en hausse de 140.000 par rapport aux trois mois achevés en juin et de 182.000 par rapport à un an plus tôt.

Le taux de chômage a ainsi grimpé à son niveau le plus élevé depuis 1997, confortant les craintes des économistes, qui s'attendent à ce que la barre des 2 millions de chômeurs soit franchie avant la fin de l'année, alors que le pays s'installe dans la récession. Le nombre de chômeurs, au sens national, a quant à lui augmenté en octobre de 36.500 par rapport à septembre et de 154.800 sur un an, s'élevant à 980.900 personnes, un sommet depuis 2001. Ce qui donne un taux de chômage national de 3%, contre 2,9% au mois précédent et 2,5% il y a un an.

C'est la plus forte hausse mensuelle de cette catégorie depuis 1992. Cette progression est conforme aux prévisions des économistes, qui tablaient sur un taux de chômage de 3% au sens national, selon une compilation de leurs estimations publiée par la banque Calyon (Crédit Agricole).

Par ailleurs, la Banque d'Angleterre (BoE) a estimé que l'inflation pourrait passer sous 1% en 2009 sur la base du taux d'intérêt actuellement fixé à 3%, dans son rapport trimestriel sur l'inflation publié mercredi. La hausse des prix pourrait donc non seulement passer sous l'objectif de 2% fixé à l'institution mais elle pourrait également se transformer en baisse, c'est-à-dire une déflation, dès le deuxième semestre 2009, scénario envisagé jusqu'à fin 2011 dans l'éventail de possibilités sur lesquelles s'appuie la banque pour décider de sa politique monétaire.

"L'économie (britannique) est probablement entrée en récession au deuxième semestre 2008 et l'activité pourrait encore se contracter davantage", reconnaît la BoE dans l'introduction à ce rapport. Cette éventualité est d'autant plus probable que de nouvelles baisses de taux, après celle spectaculaire d'un point et demi de pourcentage en novembre, sont attendues par le marché. Le gouverneur Mervyn King a conforté ces attentes lors d'une conférence de presse en affirmant que son institution était prête à assouplir à nouveau sa politique monétaire, s'il le fallait.

Dans la foulée, la livre sterling s'est effondrée face à l'euro : elle a atteint 82,15 pence pour un euro, niveau jamais atteint depuis la création de la monnaie unique.

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