L'Inde espère renouer avec une croissance à 9% en 2009-2010

L'Inde n'a pas été épargnée par la crise financière. Si elle anticipe un taux de croissance de 9% au second semestre 2009-2010, son niveau moyen depuis quatre ans, l'année budgétaire 2008-2009 devrait se clore sur un "petit " 7%.

L'Inde a annoncé ce mardi par la voix de son ministre des Finances, Palaniappan Chidambaram, qu'elle ne devrait renouer avec un taux de croissance de 9% qu'au second semestre de l'année budgétaire 2009 (qui s'achèvera fin mars 2010). "Nous avons maintenant besoin de confiance, de courage, et de prendre les mesures nécessaires pour compenser les conséquences du ralentissement mondial", a exhorté le ministre.

Après une croissance moyenne de 9% depuis quatre ans, la deuxième plus forte au monde derrière la Chine, l'Inde devrait plafonner à 7% ou 7,5% pour l'année budgétaire 2008 (qui s'achèvera fin mars 2009), selon des projections officielles. Des prévisions émanant d'instituts privés estiment à seulement 6,8% la croissance de l'année en cours et à 5,5% celle de l'année suivante. Des chiffres trop faibles pour tirer de la pauvreté les 455 à 620 millions de personnes vivant chacune avec moins de 1,25 dollar ou 1,35 dollar par jour, selon les statistiques de la Banque mondiale ou de la Banque asiatique de développement.

Palaniappan Chidambaram a estimé qu'une nouvelle baisse des taux directeurs par la banque centrale pourrait relancer l'activité en facilitant l'accès au crédit, mais que les autorités devaient garder à l'esprit le risque d'inflation, qui avoisine les 10%.

Le chef du gouvernement indien, Manmohan Singh, artisan en 1991 de la libéralisation économique, avait admis le 20 octobre devant le parlement que la croissance allait pâtir de la tempête financière internationale. Il avait relayé les hypothèses les plus pessimistes d'un taux de croissance "d'au moins 7%" pour l'année budgétaire 2008.

En octobre, les autorités monétaires, inquiètes de la pénurie de liquidités, ont ainsi injecté 30 milliards de dollars dans le système financier. Le 1er novembre, la banque centrale a abaissé à 7,5% son taux d'intérêt à court terme, le "repo", auquel les banques commerciales empruntent auprès de l'institut monétaire.

Las, la crise financière a atteint l'économie réelle. Le pays de 1,1 milliard d'habitants, qui se croyait préservé grâce à son immense marché intérieur, a vu les mauvais indicateurs défiler.

D'abord, l'indice de la Bourse de Bombay a perdu 50 % depuis janvier : les fonds étrangers y ont vendu pour 12 milliards de dollars d'actions après avoir plébiscité ce marché émergent en 2007 en y achetant pour 18 milliards de dollars de titres d'entreprises indiennes.

Les ventes de voitures ont baissé de 6,6% en octobre, plus mauvaise performance en trois ans, en raison des difficultés pour décrocher un crédit d'achat. La consommation de produits électroniques, dont les 100 millions d'Indiens des classes moyennes sont friands, s'est tassée.

Enfin, la croissance de la production industrielle, qui représente 28% du produit intérieur brut (PIB), s'est traînée en août en hausse de 1,3%, tandis que les exportations en octobre ont chuté de 15%. Une première depuis 2003.

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