"Le gel (du crédit) n'est plus aussi dur qu'il l'a été" mais "c'est la débâcle, il y a un peu de circulation (de crédit), pas assez pour que le système fonctionne bien", a commenté le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), l'ancien ministre français des finances, le socialiste Dominique Strauss-Kahn, ce mercredi devant le Conseil économique et social français. "Le marché interbancaire n'est pas reparti, loin de là", a-t-il ajouté.
Il a précisé qu'après "la crise financière, même si elle est loin d'être terminée, la crise économique a pris le relais", et table sur une sortie de crise "fin 2009". Il préconise d'utiliser la politique monétaire pour lutter contre la crise car le risque d'inflation a "totalement disparu, on parle même de déflation même si je pense que c'est exagéré". Un appel indirect, qui n'est pas le premier, à la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle baisse ses taux.
Il a aussi répété son appel aux pays "qui le peuvent" à recourir à des politiques de relance budgétaire. "S'il y a un moment au cours des cinquante dernières années où une réponse budgétaire coordonnée a fait sens, c'est aujourd'hui", a-t-il insisté, jugeant que partout où c'est possible les gouvernements devraient consacrer "environ 2% du produit intérieur brut" à la relance.
Le patron du FMI a par ailleurs souligné que les ressources du Fonds étaient actuellement "suffisantes mais peuvent demain ne plus (l')être" si l'ampleur de la crise s'accroît au niveau mondial.