La tension persiste à l'aéroport de Bangkok, premières évacuations de touristes

Les opposants anti-gouvernementaux qui ont pris d'assaut l'aéroport international de Bangkok (Thaïlande) mardi refusent de négocier s'ils n'obtiennent pas la démission de l'actuel Premier ministre. Les touristes bloqués depuis hier sur place ont été évacués.

C'est la fin d'une longue nuit pour les quelques 3.000 touristes "pris en otages" dans l'aéroport international de Bangkok. Hier, mardi, environ 8.000 manifestants anti-gouvernementaux ont investi les lieux et bloqué les routes d'accès. Les voyageurs se sont retrouvés bloqués, plus de 400 vols ayant été annulé, et surtout démunis, car le personnel de l'aéroport avait quitté les lieux.

Mais vers 13 heures aujourd'hui (7 heures en France), l'évacuation des touristes vers le centre-ville a débuté. D'après les premiers témoignages, l'opération s'est faite dans la plus grande désorganisation.

Dans le même temps, l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), qui regroupe les manifestants, a annoncé "contrôler totalement" l'aéroport et a demandé aux compagnies aériennes de la consulter pour les autorisations d'atterrissage ou de décollage. D'après un porte-parole du trafic aérien thaïlandais, l'aéroport devrait encore rester fermé ce mercredi. La PAD réclame la démission du Premier ministre Somchai Wongsawat avant de débuter la moindre négociation pour quitter les lieux.

Plusieurs pays, notamment l'Australie et la Nouvelle Zélande, recommandent à leur citoyens de reporter leur séjour au "Pays du Sourire". De leur côté, les compagnies aériennes, notamment Singapour, annulent leurs vols à destination ou en provenance de Bangkok. La situation est d'autant plus complexe que l'aéroport international Suvarnabhumi est la plaque tournante du transport aérien en Asie du Sud-Est.

Occupation des bureaux du gouvernement
 

Ce coup de force n'est qu'un nouvel épisode dans la crise politique que traverse le royaume depuis maintenant deux ans et qui a connu une véritable escalade depuis la fin du mois d'août. Le 26, des manifestants du PAD ont investi le siège du gouvernement à Bangkok et l'occupent depuis.

Hier, 10.000 personnes se sont dirigées vers l'aéroport Don Mueang, où le gouvernement de Somchai Wongsawat a installé ses bureaux provisoires. Des affrontements ont eu lieu et des opposants ont ouvert le feu sur des partisans du gouvernement. Pour l'instant, le bilan est d'au moins onze blessés, dont un grave. Lundi, des milliers de manifestants (environ 18.000) vêtus de jaune en signe d'allégeance au roi ont bloqué l'accès au Parlement, empêchant du coup la signature d'accords internationaux.

Depuis plusieurs semaines, la PAD, pro-royaliste et qui bénéficie de nombreux soutiens parmi les élites thaïlandaise, réclame la démission de Somchai Wongsawat, qu'elle estime à la solde de Thaksin Shinawatra.

Beau-frère du précédent Premier ministre Thaksin Shinawatra, ce dernier est arrivé au pouvoir en décembre 2007, après la tenue des premières élections législatives du pays depuis le putsch de 2006. Celui-ci avait vu la destitution de Thaksin par l'armée, pro-royaliste également, qui l'accusait notamment de corruption.

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