FMI, Etats-Unis, Allemagne, Japon, France : priorité à de nouveaux plans de relance

DSK le dit clairement: le FMI devra revoir à la baisse ses prévisions pour 2009 si les Etats ne prennent pas des mesures de relance suffisantes. C'est d'ailleurs ce que préparent tous les gouvernements. L'administration Obama prépare un plan de relance qui pourrait avoisiner 850 milliards de dollars et qui sera la priorité des 100 premiers jours de la nouvelle présidence. Après avoir refusé un plan de relance massif, le gouvernement allemand change de cap et pourrait investir 20 milliards d'euros. En France, Luc Chatel, le porte-parole, du gouvernement n'écarte pas d'autres mesures d'aides.
Mobilisation internationale pour la relance

Le directeur du Fond monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, annonce ce dimanche sur la BBC que le FMI devra revoir encore à la baisse ses prévisions pour 2009 si les Etats ne prennent pas de mesures de relance suffisantes. L'ancien ministre français de l'Economie a déclaré que "2009 s'annonçait comme "une année vraiment mauvaise". "Je suis spécialement préoccupé par le fait que nos prévisions, déjà très sombres (...) seront encore plus sombres s'il n'y a pas assez de mesures d'incitation budgétaire", a-t-il déclaré. Le FMI a appelé à une hausse des dépenses budgétaires et à des réductions fiscales temporaires de l'ordre de 120.000 milliards de dollars, ou 2% du PIB mondial, pour pallier la chute de la demande consécutive au resserrement du crédit. Selon Dominique Strauss-Kahn, l'augmentation de la dette publique est "inquiétante" mais le risque de récession nécessite une action forte.

Ses paroles trouvent un écho aux Etats-Unis où l'administration Obama devrait engager 850 milliards de dollars, qui s'ajouteraient aux 168 milliards du plan Bush, pour relancer l'économie. Ce plan sera proposé dans les premiers jours de la nouvelle administration Obama et sera "la première priorité des 100 premiers jours" du nouveau Congrès à majorité démocrate renforcée. "A moins que nous n'ayons une approche audacieuse, on pourrait voir l'économie continuer à décliner plutôt rapidement et ce n'est pas acceptable pour moi et je ne pense pas que cela soit acceptable pour le peuple américain", a déclaré Barack Obama vendredi 19 décembre au cours d'une conférence de presse. Il s'est refusé à donner des chiffres mais a précisé qu'il était prêt à laisser filer les déficits pour sortir l'économie américaine de l'ornière.

Le vice-président élu, Joe Biden, juge de son côté l'économie "dans un état bien pire" que ce qu'il imaginait. "Il va y avoir un investissement majeur, que ce soit 600 milliards ou plus, ou 700 milliards, ce qui est sûr c'est que c'est un chiffre auquel personne n'aurait pensé il y a un an", a dit Joe Biden, au cours d'une interview qui doit être diffusée aujourd'hui dimanche sur ABC.

En Allemagne, c'est un véritable virage à 180° qu'a accompli Angela Merkel. La Chancelière a annoncé, hier samedi 20 décembre, que l'Allemagne lancerait en janvier un deuxième plan de relance, après celui adopté il y a deux semaines et jugé insuffisant. "Nous prendrons une nouvelle initiative en janvier", précise la Chancelière, confirmant ainsi que des dispositions concrètes sont en cours de mise au point. Ce deuxième plan comprendrait des mesures en faveur de projets d'infrastructures, comme les écoles et les routes. "Il faut les préparer avec le plus grand soin, car nous tenons à nous assurer qu'elles seront appliquées dans les secteurs précis où il est possible de préserver ou de créer des emplois. Notre objectif est de rendre l'Allemagne mieux adaptée, après la crise, aux défis du XXIe siècle", ajoute-t-elle.

C'est un changement sérieux dans la stratégie anti-crise du gouvernement d'outre-Rhin. Jusqu'à présent, Angela Merkel se bornait à dire que les membres du gouvernement se réuniraient en janvier pour étudier la situation. Ce virage est confirmé par les déclarations du ministre des Finances. Dans une interview parue ce dimanche dans le Welt am Sonntag, Peer Steinbrück esquisse lui aussi un changement d'état d'esprit au sujet des mesures à envisagées, après s'y être farouchement opposé. "J'ai conscience que nous ne pouvons verrouiller la porte de la salle des coffres - sans quoi d'autres personnes la forceront dans un mouvement de panique", dit Steinbrück. "Mais ce que nous devons éviter, c'est de nous trouver dans l'obligation de dérouler chaque mois de nouvelles mesures de relance."

Le journal Leipziger Volkszeitung rapporte samedi que les nouvelles mesures de relance totaliseront environ à 20 milliards d'euros et porteront en priorité sur des dépenses d'investissement. Vendredi, l'hebdomadaire Der Spiegel annonçait que le programme de soutien représenterait au total 40 milliards d'euros - mais en incluant le montant du premier plan de relance approuvé il y a deux semaines.

De son côté, le gouvernement japonais a approuvé hier samedi une nouvelle rallonge budgétaire de 4.790 milliards de yens (54 milliards de dollars) pour financer des mesures de soutien économique, alors que l'archipel est entré en récession. Cette rallonge, la deuxième pour l'exercice fiscal en cours, qui sera clos fin mars 2009, doit être soumise au Parlement le 5 janvier. Elle doit permettre de boucler le financement du plan de relance annoncé en octobre par le Premier ministre Taro Aso et complété vendredi.

En France, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, interrogé ce dimanche 21 décembre sur Europe 1, n'écarte pas de nouvelles mesures de relance après que le plan de relance de l'économie de 26 milliards d'euros annoncé début décembre par Nicolas Sarkozy ait été adopté vendredi 19 décembre par le conseil des ministres.

 

 

 

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour info : LEAP/E2020 signifie « Laboratoire Européen d?Anticipation Politique / Europe 2020 ». C?est une entreprise de prospective. LEAP/E2020 estime que la crise systémique globale connaîtra en Mars 2009 un nouveau point d?inflexion d?une impo...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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bon plan de relance.Il nefaudrait pas oublier la moralisation du systéme financier.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Comme nous l'avions souligné au début du mois de Décembre 2008. L'europe n'a toujours pas pris la mesure de la crise (désastre économique). L'Europe ne voyait que Wall Street au détriment du Men Street. D'où vient que les Européens sont toujours éton...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour rejoindre BARF et la copie du texte du GEAB de décembre 2008, je vous recommande l?Alerte Socio-Politique européenne N° 1 (en anglais) qui vient d?être émise par NEWROPEANS : http://www.newropeans-magazine.org/content/view/8750/1/ Cette l?...

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